Localisé en Haute Ardenne, à la limite des plateaux des Hautes Fagnes et d'Elsenborn, le site comprend plusieurs pistes de ski sur lesquelles s'est développée une très intéressante lande à callune et lycopode en massue, dont la composition floristique est décrite par GODEFROID et VERHELPEN (2001).
Le groupement végétal principalement représenté est l'association du Calluno-Vaccinietum vitis-idaeae dont il existe plusieurs variantes en Ardenne. Les relevés effectués par GODEFROID et VERHELPEN indiquent très clairement qu'il s'agit de la sous-association typique.
Renfermant peu d'espèces végétales (tout au plus une vingtaine), cette lande est dominée par la callune (Calluna vulgaris), dont la hauteur atteint une dizaine de centimètres à peine et qui occupe généralement plus de 75% de la surface des quadrats, ainsi que par le lycopode en massue (Lycopodium clavatum) qui se développe sous le couvert de la callune sur plusieurs ares, avec de nombreux pieds fertiles. A elles seules, ces deux plantes déterminent la physionomie de la lande. La laîche à pilules (Carex pilulifera) est également caractéristique du groupement et apparaît dans tous les relevés. Ces espèces sont accompagnées du cortège typique de la lande hercynienne: genêt velu (Genista pilosa), canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), tormentille (Potentilla erecta), myrtille commune (Vaccinium myrtillus).
Plus localement, s'ajoutent le genêt à balais (Cytisus scoparius), la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), la véronique officinale (Veronica officinalis), le gaillet du Harz (Galium saxatile), le nard raide (Nardus stricta), la luzule multiflore (Luzula multiflora), la fétuque rouge (Festuca rubra subsp. commutata), le genêt d'Angleterre (Genista anglica), ...
En 2016, deux plantes patrimoniales supplémentaires y ont été découvertes: en bas de pente plusieurs touffes de fenouil des Alpes (Meum athamanticum) , et vers la mi-pente, une petite plage d'arnica (Arnica montana) comportant 19 hampes florifères (obs. J.-L. Gathoye et J.-Y. Baugnée).
La strate muscinale est composée surtout des acidophiles Pleurozium schreberi et Polytrichastrum formosum, ainsi que l'ubiquiste t Hypnum cupressiforme (det. J.-M. Couvreur). Le bas de la pente, plus frais, montre également des plages de sphaignes (Sphagnum tenellum et Sphagnum girgensohnii - det. S. Gérard).
Il s'agit là d'un milieu original créé pour une pratique sportive somme toute épisodique (quelques semaines par an) et dont la gestion appliquée par le propriétaire, soit une fauche tous les 3-4 ans, se révèle visiblement adéquate pour assurer le maintien de la lande et des espèces remarquables qui y poussent, lycopode en tête.
En dehors de l'aspect botanique, l'intérêt biologique du site reste peu documenté et n'a pas fait l'objet de recherches particulières. Les quelques données faunistiques disponibles indiquent cependant la présence de plusieurs espèces patrimoniales, en particulier parmi les papillons de jour: c'est le cas du cuivré de la bistorte (Lycaena helle), espèce d'intérêt communautaire, du cuivré écarlate (Lycaena hippothoe) et de l'azuré de l'ajonc (Plebejus argus)., auxquels s'ajoute le grand mars changeant (Apatura iris), espèce typiquement forestière, notée en périphérie en 2014.
Les abords du ruisseau du Ghâster sont fréquentés par deux espèces d'amphibiens, la salamandre terrestre (Salamandra salamandra) et le crapaud commun (Bufo bufo). On signale aussi ponctuellement de l'orvet fragile (Anguis fragilis).