Intro
Brève description
Ce site, l'une des plus anciennes réserve naturelle de Belgique, est situé en Ardenne méridionale, à 3 km environ au sud de la réserve Vor Olbrich. Mais alors que celle-ci fait partie du bassin de la Sûre, le Vivier Reichling est tributaire du bassin de la Semois, s'étendant le long d'un ruisselet, la Petite Rulle, affluent de la Rulle. Ces deux cours d'eau et leurs petits affluents drainent la plus grande partie de la forêt d'Anlier, qui est très riche en sources. Le site comprend un fond de vallée dans lequel on rencontre un bas-marais à comaret (Comarum palustre) et trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata), des suintements à cardamine amère (Cardamine amara), une zone bourbeuse à populage des marais (Caltha palustris), des suintements à stellaire aquatique (Stellaria alsine) et violette des marais (Viola palustris), une lande à myrtille (Vaccinium myrtillus) et callune (Calluna vulgaris). Par endroit, des fourrés de saules et de bouleaux amorçaient la recolonisation forestière. Cette petite réserve est particulièrement précieuse car les fonds de vallée, réputés pour leur grande richesse biologique, ont été très largement enrésinés au cours des dernières décennies, après leur abandon comme pré de fauche ou comme pâturage.
Conservation
Objectifs de conservation
Protection d'un des derniers fonds de vallée non encore enrésiné.
Menaces
Recommandations
Aucune étude récente, notamment faunistique, ne semble avoir été consacrée à ce petit site isolé.
Plan de gestion
Accès du public
Accès interdit sans autorisation. Le site est situé en pleine forêt et est pratiquement inconnu du public.
Détails
Description physique
Le site se trouve en Ardenne méridionale éodévonienne, au coeur de la forêt d'Anlier, où il occupe un fond marécageux sur les alluvions de la Petite Rulles. Ce cours d'eau collecte les eaux de nombreux ruisseaux et devient la Rulles, affluent de la rive droite de la Semois.
Les assises géologiques appartiennent au Siegenien moyen (quartzophyllades gréseux, schistes,...).
Description biologique
Le site est inscrit dans un environnement forestier. Il est constitué d'un fond de vallée occupé par une prairie de fauche abandonnée depuis de nombreuses années.
D'après HEINEMANN & NOIRFALISE (1948), la végétation primitive de ces fonds de vallée correspondait sans doute à des bosquets de saules, d'aulnes et de bouleaux pubescents, inondés lors des crues et entrecoupés de tourbières et de cariçaies.
Au cours des derniers siècles, le sol a été drainé et défriché en bien des endroits, pour être transformés en pré de fauche ou en pâturage.
Après la disparition de l'agriculture extensive, ces prairies sont retournées à l'état sauvage et ont été en majeure partie enrésinées. Le Vivier Reichling en constitue un des derniers vestiges.
Selon des observations inédites de PARENT (1979), on peut y observer :
- une source envahie par Athyrium filix-femina ;
- une zone bourbeuse à Caltha palustris ;
- des bas-marais acidocline à Menyanthes trifoliata, Comarum palustre, Equisetum fluviatile ;
- des fondrières à Cardamine amara; Stellaria alsine, Cardamine pratensis, Viola palustris ;
- une pelouse silicicole sèche à Holcus mollis, Viola riviniana, Deschampsia flexuosa ;
- une lande à Vaccinium myrtillus, Potentilla erecta, Calluna vulgaris ;
- des fourrés de Betula pubescens et de saules (Salix aurita, S. caprea, S. cinerea ).
Monument naturel
Monument historique
Histoire du site
Selon HEINEMANN & NOIRFALISE (1948), la végétation primitive des fonds de vallée correspondait à une basse forêt marécageuse de saules, d'aulnes et de bouleaux pubescents, inondée lors des crues et entrecoupée de tourbières et de marigots à laîches. Peuplée de grandes osmondes, elle devrait offrir un spectacle d'une rare beauté, dont il n'existe plus guère que quelques exemples dans les vallées supérieures, au coeur même de la forêt d'Anlier. Partout ailleurs, et, principalement au voisinage des villages, ces bois marécageux ont été défrichés, drainés et transformés en prairies pâturées ou fauchées. C'était déjà le cas au 18ème siècle, comme en témoigne la carte de FERRARIS.
A partir des années 1940, ces prairies furent progressivement abandonnées et retournèrent à l'état sauvage, dont la plus grande partie fut cependant enrésinée au cours des décennies suivantes.
Le site du Vivier Reichling a pu échapper à ce sort suite à son achat, en 1948, par Ardenne et Gaume.