L'ile de Franche Garenne est l'avant-dernière ile de la vallée mosane avant la frontière des Pays-Bas, au delà de Lanaye, l'ile ultime étant l'ile Robinson à Visé, largement exploitée du point de vue touristique. On se situe ici à environ 13 km en aval de la ville de Liège.
Faisant face au village d'Hermalle-sous-Argenteau, le site avait initialement une forme ovale et était nettement plus étendu qu'aujourd'hui. Au début des années 1970, l'ile fut amputée des deux-tiers de sa superficie lors des travaux de construction de la liaison autoroutière Liège-Maastricht (E25) et de l'aménagement du port industriel d'Argenteau, situés en rive droite de la Meuse.
L'ile se présente actuellement comme une bande de terre s'étalant dans l'axe sud-nord sur une longueur de 640 m pour une largeur maximale de 55 m et une surface de 2,8 ha. Après les travaux des années 1970, sa position sur la Meuse s'est quelque peu décentrée: l'ile est distante d'environ 170 m de la berge droite (au niveau du port d'Argenteau) mais seulement d'une quarantaine de m en moyenne de la berge gauche, la pointe sud de l'ile étant distante d'à peine 37 m de cette berge (à hauteur de la noue du Hemlot), contre 65 m pour l'extrémité nord. L'ile se trouve à une altitude de 56 m.
L'ile de Franche Garenne ne semble pas avoir l'objet d'une description botanique et les données biologiques disponibles sont globalement peu nombreuses, en dehors de l'avifaune.
Sur le plan historique, KEULEN et al. (1994) précisent que l'ile était une vaste étendue herbeuse, à certaines époques plantée de peupliers et dont les berges naturelles, taillées par le courant, abritaient de populeuses colonies d'hirondelles de rivage (Riparia riparia).
En outre, elle constituait au début des années 1960 un lieu d'observation très important pour les oiseaux d'eau, alors que d'autres sites jadis accueillants pour l'avifaune étaient en cours de destruction (Ile Monsin, Vieille Meuse de Chertal, ...). Pendant l'hiver 1960-61, de nombreux canards s'y concentraient dont fuligule morillon (Aythya fuligula), fuligule milouin (Aythya ferina), fuligule milouinan (Aythya marila), harle piette (Mergellus albellus), harle bièvre (Mergus merganser), harle huppé (Mergus serrator), harelde de miquelon (Clangula hyemalis), plongeons (Gavia spp.), grèbe huppé (Podiceps cristatus), canard colvert (Anas platyrhynchos), sarcelle d'hiver (Anas crecca), canard siffleur (Mareca penelope), etc.
Si les oiseaux sont toujours au rendez-vous autour de l'ile de Franche Garenne, la diversité spécifique actuelle y est moindre tout comme leur abondance. D'après le portail internet Observations.be, une quarantaine d'espèces ont été notées entre 2008 et 2019, la plupart durant la période hivernale. L'oiseau le plus abondant est le canard colvert, avec des troupes dépassant parfois les 300 individus, suivi par le fuligule milouin (jusqu'à 400 ex. en février 2010), le grand cormoran (Phalacrocorax carbo) (jusqu'à 110 ex. en 2013), la mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus) (plusieurs centaines), le fuligule morillon (max. 66 ex. en 2009), la foulque macroule (Fulica atra) (max. 83 ex.), le grèbe huppé. S'y ajoutent deux exotiques à présent bien implantés dans la vallée de la Meuse: la bernache du Canada (Branta canadensis) et l'ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiaca).
Parmi les espèces reproductrices figurent le grèbe huppé, la foulque macroule, la gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus) et le canard colvert (Anas platyrhynchos). Le martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), régulièrement contacté tout au long de l'année, est probablement aussi nicheur potentiel.
D'après Oupeye info: l'île de Franche Garenne était, dès le Moyen Age, un terrain où les habitants d'Hermalle et d'Argenteau pouvaient exercer des droits d'usage. Ces droits tels que le pâturage, le ramassage du bois, la cueillette, étaient accordés par le seigneur d'Argenteau, propriétaire de l'île, moyennant des redevances diverses. Après 1789, les privilèges des seigneurs féodaux furent abolis et l'île fut laissée aux habitants d'Argenteau et d'Hermalle qui l'exploitèrent de différentes façons : on y fit paître les vaches et chevaux que l'on amenait en barque, on loua des places pour blanchir le linge, on y planta des noyers pour y faire commerce des noix, ... Pendant la guerre 1914-1918, les Allemands abattirent les noyers pour en faire des crosses de fusil. Au début des années 1970, l'île fut amputée des deux tiers de sa superficie dans le cadre des travaux de l'autoroute E25 Liège-Maastricht.
KEULEN et al. (1994) précisent que l'ile était une vaste étendue herbeuse, à certaines époques plantée de peupliers et dont les berges naturelles, taillées par le courant, abritaient de populeuses colonies d'hirondelles de rivage. En outre, elle constituait au début des années 1960 un lieu d'observation très important pour les oiseaux d'eau, alors que d'autres sites jadis accueillants pour l'avifaune étaient en cours de destruction (Ile Monsin, Vieille Meuse de Chertal, ...).