Intro
Brève description
Le Bois des Marêts, le Bois La Dame et le Bois Saint-Etienne, aussi connus collectivement comme les Bois de Wandre, forment un important massif forestier de plus de 70 ha sur le flanc droit de la vallée de la Meuse, en aval de la ville de Liège. Prolongeant vers le nord le Bois des Houlpais, cette zone boisée s'étire sur près de 2,5 km depuis Souverain-Wandre, où sa limite est tracée par le vallon du ruisseau de l'Orgifontaine, jusqu'au talus de l'autoroute A3. Il s'agit en grande partie d'une propriété communale dont la gestion est assurée par le Cantonnement DNF de Liège, qui n'y a plus fait pratiquer de coupes depuis de nombreuses années en raison des difficultés d'accès de ces terrains accidentés. De plus, le massif était déjà en place au milieu du 18ème siècle et peut, à ce titre, être considéré comme une forêt ancienne à haute valeur patrimoniale. La couverture forestière est quasi exclusivement constituée de feuillus indigènes, hêtre (Fagus sylvatica) et chênes (Quercus robur et Q. petraea) en tête, aux côtés du charme (Carpinus betulus), du merisier (Prunus avium), de l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), etc. Des essences exotiques se développent ici et là, en particulier le chêne rouge d'Amérique (Quercus robur), le robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia) et le châtaignier (Castanea sativa). La hêtraie neutrophile et la chênaie-charmaie neutrophile sont les habitats dominants. Dans la strate herbacée se remarquent surtout la luzule des bois (Luzula sylvatica), plus localement la mélique uniflore (Melica uniflora) et le millet étalé (Milium effusum), tandis qu'au printemps, l'ail des ours (Allium ursinum) y compose de vastes plages. Le sous-bois renferme en outre des ronciers et des massifs de fougère aigle (Pteridium aquilinum). Plusieurs ravins entaillent ce versant escarpé, dont certains sont parcourus par des ruisselets, le plus souvent intermittents. Si la flore ne semble pas receler d'espèces particulièrement rares, la faune locale, bien qu'encore mal connue, comprend plusieurs éléments remarquables, comme le pic mar (Dendrocopos medius), la salamandre tachetée (Salamandra salamandra) ou encore le lucane cerf-volant (Lucanus cervus). Riches en bois mort au sol et sur pied, les bois de Wandre se révèlent attractifs pour ce coléoptère emblématique et d'intérêt communautaire. Non intégré au réseau Natura 2000, le massif est en grande partie en propriété communale et une réserve naturelle domaniale y est en cours de constitution.
Détails
Description physique
Description biologique
Histoire du site
Jadis, les coteaux de Wandre étaient déjà largement couverts de forêts. C'était le cas tout au long des 18ème et 19ème siècles, si l'on en juge par les documents disponibles (cartes de Ferraris et du Dépôt de la Guerre, e.a.). La végétation forestière en place actuellement n'est donc pas d'origine récente.
Malgré son aspect sauvage tel qu'on peut l'admirer de nos jours, le massif a connu diverses activités humaines dont les plus marquantes ont été l'extraction d'argile pour la construction de briques (au 18ème siècle) et surtout l'industrie charbonnière, qui a réellement commencé à Wandre en 1793, quand un certain Gaspard Corbesier reprend une ancienne exploitation aux Marets, dans la plaine mosane, à l'endroit de l'actuel port pétrolier. Cette exploitation atteint son apogée en 1810 avec l'occupation de 280 ouvriers puis décline rapidement jusqu'à la mise aux enchères des biens en 1820. L'année suivante, le même Corbesier entreprend de relancer l'exploitation d'un gisement situé au Bois-la-Dame. En 1827, cette nouvelle houillère obtient trois concessions totalisant respectivement 86,9 ha, 273,5 ha et 164,1 ha. L'exploitation de ce siège prend fin en 1887 avec l'éboulement du puits Bois-la-Dame. Ces quelques informations sont issues des ouvrages de RENARD (1971) et de FIGAS (2016) qui content avec moult détails l'histoire des charbonnages de Wandre.
Les environs du bois de Wandre ont par ailleurs été le théâtre d'affrontements durant la première guerre mondiale, en particulier les 5 et 6 août 1914, lors de la bataille dite de "Rabosée": 500 soldats belges font face à l'assaut d'une armée allemande de plus de 8000 hommes. Il s'agissait du premier combat mettant en présence les forces belges avec les envahisseurs allemands et l'une des pages les plus glorieuses de la grande guerre (VAN DER BEKEN, s.d.). Un cimetière militaire a été aménagé en 1925 dans le sud du Bois Saint-Etienne pour accueillir les différentes tombes qui ont été posées peu après les combats de 1914. Les victimes du fort Barchon, attaqué par l'infanterie allemande le 5 mai, y ont également été inhumées. Les 213 pierres tombales sont alignées le long de neuf allées en demi-cercle. A l'est de ces allées se trouve un mémorial couronné par une statue de la déesse Victoria, œuvre de l'architecte J. Moutschen et du sculpteur A. Fivet. Le cimetière contient également diverses sculptures illustrant la bataille et la tristesse des proches.