Typique du Pays de Herve, le site comprend la zone bocagère située aux abords du Schimmericherbach, entre Raeren et Kettenis. On se situe ici à une altitude de 300-310 m, aux marges de l'Ardenne et du massif de l'Hertogenwald tout proche.
A l'origine, le site ne comprenait que les quatre mares localisées près de la ferme («Hof») de Schimmerich, là où la route coupe le ruisseau.
Le paysage est légèrement vallonné et à vocation agricole. Les parcelles sont occupées essentiellement par des prairies de fauche et des pâtures souvent bordées de haies ou d'arbres. Jadis, il probable que chaque prairie était pourvue d'une mare pour abreuver le bétail. Dans la région de Walhorn-Eynatten, un certain nombre de ces mares subsistent toujours, en particulier dans la vallée du Schimmericherbach, mais beaucoup ont été remblayées.
Le Schimmericherbach est un petit cours d'eau de 2ème catégorie appartenant au bassin de la Vesdre. Dans sa traversée du bocage, son cours est souligné par une galerie forestière formée d'aulnes, de saules, d'aubépines, de coudrier, etc., la plupart taillés en têtards, et par un liseré de hautes herbes hygrophiles où domine la baldingère.
Le site appartient au district phytogéographique mosan.
Le site est constitué de la zone bocagère située aux abords du Schimmericherbach, entre Raeren et Kettenis. Mais à l'origine, il ne comprenait que les quatre mares localisées près de l'Hof Schimmerich, là où la route coupe le ruisseau. En attendant d'être plus amplement documenté sur les habitats et la flore présents sur l'ensemble du bocage, c'est uniquement la description de ces mares, réalisée par J. Saintenoy-Simon, qui figure ci-après.
La première mare, proche de la route et de la ferme, a probablement été en partie remblayée par des terres et a perdu une grande partie de son intérêt. Le centre de la mare est occupé par une glycéraie à Glyceria fluitans accompagné de Ranunculus repens, Veronica beccabunga, ...
Autour de cette zone de suintements, on trouve d'inextricables fourrés de Salix cinerea et, sur les rebords de la cuvette, de Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Sambucus nigra, Corylus avellana, Betula pendula, Sorbus aucuparia, Quercus robur, Prunus avium, Ilex aquifolium, Rubus sp.,... La végétation herbacée est très nitrophile et dominée par l'ortie. On y observe Glechoma hederacea, Aegopodium podagraria, Anthriscus sylvestris, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, des espèces forestières comme Lamium galeobdolon, subsp. montanum, Polygonatum multiflorum, Dryopteris carthusiana, et quelques hautes herbes hygrophiles comme Lycopus europaeus, Valeriana repens, Heracleum sphondylium, Epilobium hirsutum, Phalaris arundinacea, ...
Les trois autres mares, situées en bordure du Schimmericherbach, sont plus ouvertes. Elles sont de dimensions très modestes (moins d'un are) et leur végétation est assez belle, favorable aux insectes aquatiques et batraciens. Elles sont colonisées par:
- des groupements fragmentaires à Lemna minor, à Glyceria fluitans, à Sparganium erectum et à Phalaris arundinacea;
- par des éléments de mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Lycopus europaeus, Valeriana repens, Angelica sylvestris, Achillea ptarmica, Juncus effusus, Mentha arvensis, ...;
- par une saussaie à Salix cinerea;
- par des fourrés d'épineux à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, etc.;
- par quelques pieds d'Alnus glutinosa et de Salix alba.
Les haies qui limitent les prairies sont riches en espèces : Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Alnus glutinosa, Sorbus aucuparia, Quercus robur, Prunus spinosa, Euonymus europaeus, Rubus sp., etc.
Sur la carte de Ferraris le site était occupé au 18ème siècle par des prairies humides dans le bocage.
D'après NOIRFALISE (1993): "Jusqu'au début du XXe siècle, le damier des haies vives est relativement serré : l'on compte quelques 240m de haies par ha. Le parcellaire est adapté aux petites fermes familiales et aux disponibilités en personnel pour la traite manuelle. Les troupeaux laitiers sont donc en général petits et les parcelles de faible étendue pour s'adapter au pâturage rotatif qui constitue une caractéristique du pays de Herve. Après 1950, l'apparition de la traite mécanique va permettre la tenue de troupeaux plus importants. Le système de pâturage rotatif étant maintenu, le maillage du bocage va notablement s'aérer pour s'adapter désormais à des exploitations de 20 à 30 ha en moyenne, avec une charge de bétail de 40 à 60 vaches laitières. D'où l'élimination des haies superflues dont le réseau actuel a diminué de près des deux tiers dans le bocage hervien. A partir des années 1960, l'intensification de l'élevage laitier, sans compter la mécanisation poussée, met en oeuvre une forte stimulation azotée par des engrais minéraux et organiques (lisiers, purins, fumiers), qui modifie grandement en la simplifiant la flore herbagère de la prairie à ray grass et trèfle blanc de jadis. Sans doute ne retrouverait-on pas aujourd'hui la remarquable diversité des communautés végétales qu'a décrites N. SOUGNEZ"