Le ruisseau de Simpas coule en Ardenne orientale, au sud du village de Cierreux, sur la commune de Gouvy. Il s'agit d'un affluent de rive droite du Glain prenant sa source à 465 m d'altitude, en prairie, près du lieu-dit "Râhi". Son parcours s'étale sur à peine 1500 m dans l'axe sud-est/nord-ouest jusqu'à sa confluence à l'ancien moulin de Cierreux. Environ 450 m après la source, le ruisseau rencontre le Sinru, qui naît de plusieurs sources à l'est de Rogery.
Le cours d'eau a creusé un vallon assez peu encaissé à travers un paysage de type herbager au relief vallonné.
La région au nord de Bovigny repose sur des roches sédimentaires primaires. Le sous-sol a produit notamment de l'arkose, roche gréseuse détritique riche en quartz, contenant une forte proportion en feldspath et cimentée par de l'argile. Ces pierres ont servi à la construction et à la fabrication de meules et ont été extraites dans des carrières sur le versant droit du ruisseau du Simpas, au sud de Rogery, en particulier durant les années 1940 par la Société "La Meule Belge" basée à Bovigny.
Depuis au moins le milieu du 18ème siècle, on y a extrait également de la pierre à aiguiser les faux, qui s'apparente à la célèbre coticule. Ces petites exploitations familiales figuraient bien sur les cartes historiques, comme sur celle de Ferraris (± 1770) en tant que "carrières Henri Chapelle" et sur la carte de Vandermaelen (1850) " carrières de pierre à faux". On accédait à ces carrières par un chemin de campagne venant de Cierreux. Selon L. et P.-F. LOMRY (1947), le relevé des manufactures, fabriques, commerces et productions, dans le comté de Salm en 1766, indique qu'il existait à Rogery, 4 carrières de pierres « à sikèyes » (pierres à aiguiser les faux). Elles étaient détenues par 4 particuliers qui les exploitaient eux-mêmes. Ils produisaient annuellement 12 000 pièces, qui s'exportaient au Pays de Liège et en France. Jusqu'en 1865, la production de pierre à aiguiser était essentiellement réalisée par des particuliers et des agriculteurs qui récoltaient des pierres trouvées dans leurs pâtures, puis les façonnaient pour en faire des pierres à aiguiser. Ces pierres étaient utilisées pour affûter leurs rasoirs, couteux, ciseaux, haches, gouges et ciseaux à bois, etc. A partir de cette date, c'est essentiellement la famille Burton qui développa la fabrication et le commerce des pierres à aiguiser, encouragée par le succès que connaît à cette époque la coticule. Cette exploitation était encore au main de la même famille cent ans plus tard!
Du point de vue biogéographique, le site appartient à la région continentale et au district phytogéographique ardennais.
L'intérêt biologique du vallon du ruisseau de Simpas a été peu documenté jusqu'à présent et les données disponibles sont assez fragmentaires, le site étant peu connu et peu parcouru par les naturalistes. Les habitats présents restent à décrire et à cartographier, et la richesse faunistique et floristique à évaluer.
Les anciennes carrières, désaffectées depuis longtemps et en grande partie reboisées, ont été prospectées en 1999 par A. Remacle, dans le cadre de l'inventaire des sablières et carrières abandonnées de la Région wallonne (code Lx/565/07 – Carrières de Cierreux). Elles ont été considérées de faible intérêt biologique, en particulier du point de vue botanique.
Le relevé dressé à cette époque comprend parmi les ligneux: Quercus robur, Fagus sylvatica, Sorbus aucuparia, Betula pendula, Salix caprea, Salix sp., Picea abies, Crataegus monogyna, Sambucus racemosa, Cytisus scoparius, Rubus sp., Vaccinium myrtillus, Calluna vulgaris (peu abondante), et parmi la végétation herbacée: Urtica dioica, Spergularia rubra, Rumex acetosella, Epilobium angustifolium, Aegopodium podagraria, Heracleum sphondylium, Teucrium scorodonia, Galeopsis segetum, Chaenorhinum minus, Digitalis purpurea, Galium saxatile, Matricaria discoidea, Deschampsia flexuosa, Athyrium filix-femina, Dryopteris dilatata, D. filix-mas, ...
Un fond de vallée humide occupé jusqu'au début des années 2000 par des plantations d'épicéas, un peu en amont de la confluence du Sinru, a été restauré dans le cadre d'un projet Interreg impliquant notamment le Parc Naturel des Deux Ourthes et le propriétaire des parcelles concernées. Un relevé effectué en août 2014 (obs. N. Claux) regroupe les espèces suivantes: Leontodon autumnalis, Molinia caerulea, Lychnis flos-cuculi, Luzula multiflora, Juncus effusus, Juncus acutiflorus, Lathyrus linifolius, Malva moschata, Vicia cracca, Picea abies, Lotus pedunculatus, Persicaria bistorta, Potentilla erecta, Ranunculus repens, Rumex acetosa, Rumex obtusifolius, Scrophularia nodosa, Senecio sylvaticus, Sorbus aucuparia, Stachys palustris, Stellaria alsine, Urtica dioica, Iris pseudacorus, Typha latifolia, Sambucus racemosa, Viburnum opulus, Betula pubescens, Senecio ovatus, Aegopodium podagraria, Hypericum perforatum, Agrostis capillaris, Alnus glutinosa, Calamagrostis epigejos, Angelica sylvestris, Carex ovalis, Mimulus guttatus, Cerastium fontanum, Cirsium arvense, Cirsium palustre, Cynosurus cristatus, Fraxinus excelsior, Cytisus scoparius, Alopecurus pratensis, Heracleum sphondylium, Galium uliginosum, Galium mollugo, Galeopsis tetrahit, Holcus lanatus, Holcus mollis, Filipendula ulmaria, Fagus sylvatica, Epilobium angustifolium, Digitalis purpurea, Deschampsia flexuosa, Deschampsia cespitosa, Dactylis glomerata.
Une petite station de Jasione montana a été découverte récemment au bord du chemin menant aux carrières (obs. N. Claux, 2018).