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3499 - Bois de Sauvage et Château de Jemeppe à Hargimont

Site de Grand Intérêt Biologique (SGIB)

Synonymes :Vallée de la Hédrée du ruisseau de Trinchevau à Hargimont
Communes :Marche-en-Famenne
Cantonnements DNF :Marche-en-Famenne
Surface : ha
Coordonnées :X Lambert : 218200 - Y Lambert : 98300
Voir la localisation avec la cartographie dynamique
Rappel : toute circulation en dehors de la voie publique requiert l'accord préalable du propriétaire ou de son délégué.

Intro

Brève description

Le Bois de Sauvage, qui renferme la réserve naturelle domaniale du Château de Jemeppe, s'étend sur environ 160 ha au nord-est du village de Hargimont, sur l'entité de Marche-en-Famenne. Le site occupe principalement le versant droit de la vallée de la Hédrée, peu avant sa confluence avec la Wamme, ainsi que le vallon du ruisseau de Trinchevau. Le socle géologique est constitué surtout de schistes, grès et psammites du Couvinien et le relief y est particulièrement vallonné avec des altitudes variant de 230 à 340 m. La partie sud du massif est un boisement feuillu ancien et relativement préservé. En revanche, la portion nord fut fortement enrésinée dans le passé mais ces plantations ont été largement exploitées au début des années 2010, créant temporairement des espaces ouverts favorable à la flore héliophile et à certaines espèces animales. La réserve naturelle, d'une superficie de 13 ha, comporte d'une part une chênaie-charmaie neutrophile avec notamment l'aspérule odorante (Galium odoratum) et la parisette (Paris quadrifolia), et d'autre part une mégaphorbaie à reine des prés (Filipendula ulmaria) installée dans un fond marécageux où s'observe aussi plus ponctuellement des plages de bas-marais et quelques petits points d'eau. S'y ajoute une petite carrière désaffectée s'étendant à la limite entre ces deux secteurs. La Hédrée est en outre bordée par une étroite galerie rivulaire à aulne glutineux (Alnus glutinosa). La faune locale est encore mal connue mais plusieurs éléments intéressants, surtout parmi les papillons de jour, y ont déjà été signalés comme le damier noir (Melitaea diamina) et la grande violette (Brenthis ino), cantonnés dans la mégaphorbiaie, le grand collier argenté (Boloria euphrosyne) et l'hespérie de la mauve (Pyrgus malvae) dans les coupes au nord du site, etc. En outre, plusieurs espèces d'amphibiens se reproduisent dans les ornières forestières et autres petits points d'eau, parmi lesquelles figurent l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans) et la salamandre tachetée (Salamandra salamandra). Malgré ses multiples intérêts, le massif n'a pas été inscrit dans le réseau Natura 2000.

Carto

Régions naturelles

  • J0 - Famenne

Limites administratives

Ancienne(s) commune(s)SurfaceNouvelle(s) commune(s)Province(s)
HargimontMARCHE-EN-FAMENNELUXEMBOURG
WahaMARCHE-EN-FAMENNELUXEMBOURG

Cantonnements DNF

Cantonnement(s)SurfaceDirection(s)
Marche-en-FamenneMarche-en-Famenne

Mentions dans d'autres inventaires de sites

A compléter

Propriétaire(s)

Privé(s) Oui  ONG Non  Communes Non  Région Non  Autres publics Non

Sites protégés

Code du siteNom du siteSurface
6094Château de Jemeppe à Hargimont13.1969 ha

Espèces

Espèces de valeur patrimoniale

TaxonStatut de protectionListe rougeStatutAnnéeRep*ProtectionSource
Animaux - Vertébrés - Oiseaux
Acrocephalus palustrisOuiNon2006J.-L. Gathoye
Ciconia nigraOuiOui2010S. Stevens
Lanius collurioOuiNon2010O. Embise
Phylloscopus sibilatrixOuiNon2006J.-L. Gathoye
Animaux - Vertébrés - Amphibiens
Alytes obstetricansOuiNon2018E. Graitson, T. Kinet
Bufo bufoOuiNon2018E. Graitson, T. Kinet
Ichthyosaura alpestrisOuiNon2019E. Graitson, T. Kinet, F. Clarinval
Lissotriton helveticusOuiNon2018E. Graitson, T. Kinet
Rana temporariaOuiNon2018E. Graitson, T. Kinet
Salamandra salamandraOuiNon2018E. Graitson, T. Kinet
Animaux - Vertébrés - Reptiles
Zootoca viviparaOuiNon2006J.-L. Gathoye
Invertébrés - Insectes - Papillons diurnes
Aporia crataegiNonNon2019Divers obs.
Argynnis paphiaNonNon2019Divers obs.
Boloria euphrosyneOuiOui2019Divers obs.
Boloria seleneNonNon2019Divers obs.
Brenthis inoNonNon2006J.-L. Gathoye
Callophrys rubiNonNon2019Divers obs.
Cyaniris semiargusNonNon2019Divers obs.
Issoria lathoniaOuiNon2018F. Clarinval
Limenitis camillaNonNon2019Divers obs.
Melanargia galatheaNonNon2019Divers obs.
Melitaea diaminaNonNon2019Divers obs.
Nymphalis polychlorosNonNon2019M. George, F. Clarinval
Pyrgus malvaeNonOui2019Divers obs.
Invertébrés - Insectes - Papillons nocturnes
Euplagia quadripunctaria2019F. Clarinval
Plantes - Plantes supérieures
Colchicum autumnale2006J.-L. Gathoye
Narcissus pseudonarcissus2006J.-L. Gathoye
Persicaria bistorta2006J.-L. Gathoye
Sanicula europaea2006J.-L. Gathoye

Commentaires sur la faune

Mammifères (données J.-L. Gathoye 2006 + divers obs. 2010-2020): Capreolus capreolus, Lepus europaeus, Meles meles, Vulpes vulpes.

Oiseaux (données J.-L. Gathoye 2006 + divers obs. 2010-2020): Acrocephalus palustris, Ciconia nigra, Dendrocopos major, Lanius collurio, Phylloscopus sibilatrix, Sitta europaea, Turdus philomelos,

Reptiles (données J.-L. Gathoye 2006): Zootoca vivipara.

Amphibiens (données E. Graitson 2007; T. Kinet, 2007-2018): Alytes obstetricans, Bufo bufo, Ichthyosaura alpestris, Lissotriton helveticus, Rana temporaria, Salamandra salamandra,

Papillons diurnes (données J.-L. Gathoye 2006 + divers obs. 2010-2020): Aglais urticae, Anthocharis cardamines, Aphantopus hyperantus, Aporia crataegi, Araschnia levana, Argynnis paphia, Aricia agestis, Boloria euphrosyne, Boloria selene, Brenthis daphne, Brenthis ino, Callophrys rubi, Carcharodus alceae, Coenonympha pamphilus, Cyaniris semiargus, Gonepteryx rhamni, Inachis io, Issoria lathonia, Leptidea sinapis s.l., Limenitis camilla, Lycaena phlaeas, Maniola jurtina, Melanargia galathea, Melitaea diamina, Nymphalis polychloros, Ochlodes sylvanus, Papilio machaon, Pararge aegeria, Pieris brassicae, Pieris mannii, Pieris napi, Polygonia c-album, Polyommatus icarus, Pyrgus malvae, Pyronia tithonus, Vanessa atalanta, Vanessa cardui.

Libellules (données J.-L. Gathoye 2006; F. Clarinval, 2019): Aeshna cyanea,Calopteryx virgo, Coenagrion puella, Lestes viridis, Sympetrum striolatum.

Commentaires sur la flore

Plantes supérieures (données J.-L. Gathoye 2006 + IPRFW 2014): Acer campestre, Acer platanoides, Acer pseudoplatanus, Aegopodium podagraria, Ajuga reptans, Alchemilla xanthochlora, Alisma plantago-aquatica, Alnus glutinosa, Alopecurus pratensis, Anemone nemorosa, Angelica sylvestris, Arctium lappa, Arrhenatherum elatius, Arum maculatum, Athyrium filix-femina, Bellis perennis, Brachypodium sylvaticum, Bromus hordeaceus, Bromus sterilis, Callitriche sp, Caltha palustris, Campanula rapunculoides, Cardamine pratensis, Carex demissa, Carex flacca, Carex hirta, Carex pallescens, Carex pilulifera, Carex sylvatica, Carpinus betulus, Cerastium fontanum, Circaea lutetiana, Cirsium palustre, Colchicum autumnale, Convallaria majalis, Convolvulus arvensis, Crataegus laevigata, Crataegus monogyna, Cruciata laevipes, Cytisus scoparius, Dactylis glomerata, Daucus carota, Deschampsia cespitosa, Digitalis purpurea, Dryopteris carthusiana, Dryopteris filix-mas, Echium vulgare, Epilobium hirsutum, Epilobium palustre, Epilobium tetragonum, Eupatorium cannabinum, Euphorbia amygdaloides, Fagus sylvatica, Festuca rubra, Filipendula ulmaria, Fragaria vesca, Fraxinus excelsior, Galeopsis tetrahit, Galium aparine, Galium mollugo, Galium odoratum, Galium palustre, Geranium dissectum, Geranium pyrenaicum, Geranium robertianum, Geum urbanum, Glechoma hederacea, Hedera helix, Heracleum sphondylium, Holcus lanatus, Hypericum dubium, Hypericum hirsutum, Hypericum pulchrum, Hypochaeris radicata, Impatiens noli-tangere, Iris pseudacorus, Juncus conglomeratus, Juncus effusus, Lamium galeobdolon subsp. montanum, Larix decidua, Leucanthemum vulgare, Lonicera periclymenum, Lotus corniculatus, Lotus pedunculatus, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia nemorum, Lysimachia nummularia, Lysimachia vulgaris, Melica uniflora, Mentha aquatica, Milium effusum, Myosotis arvensis, Myosotis scorpioides, Myosoton aquaticum, Narcissus pseudonarcissus, Origanum vulgare, Oxalis acetosella, Paris quadrifolia, Persicaria bistorta, Phalaris arundinacea, Phyteuma spicatum, Picea abies, Picris hieracioides, Plantago lanceolata, Poa chaixii, Poa nemoralis, Poa trivialis, Polygala vulgaris, Polygonatum multiflorum, Potentilla reptans, Primula elatior, Prunella vulgaris, Prunus spinosa, Pseudotsuga menziesii, Quercus petraea, Quercus robur, Ranunculus acris, Ranunculus flammula, Ranunculus repens, Rosa arvensis, Rubus fruticosus aggr., Rubus idaeus, Rumex crispus, Rumex obtusifolius, Sanicula europaea, Scirpus sylvaticus, Scrophularia nodosa, Senecio erucifolius, Senecio jacobaea, Senecio ovatus, Silene dioica, Solanum dulcamara, Stachys palustris, Stachys sylvatica, Stellaria graminea, Symphytum officinale, Trifolium dubium, Trifolium medium, Trifolium pratense, Tussilago farfara, Typha latifolia, Urtica dioica, Valeriana officinalis, Veronica beccabunga, Veronica chamaedrys, Veronica serpyllifolia, Viburnum opulus, Vicia sativa subsp. nigra.

Espèces exotiques

Plantes: Larix decidua, Picea abies, Pseudotsuga menziesii.

Conservation

Objectifs de conservation

Seule une partie du site est actuellement protégé: c'est la réserve naturelle domaniale dite du Château de Jemeppe, d'une superficie de 13,2 ha environ. Celle-ci permet le maintient sur le long terme d'une mégaphorbiaie rivulaire (habitat d'intérêt communautaire) et d'une chênaie-charmaie neutrophile à acidophile.

Plan de gestion

Le plan de gestion de la réserve naturelle domaniale dite du Chateau de Jemeppe est approuvé et peut être consulté au cantonnement DNF de Marche-en-Famenne.

Accès du public

Site en grande partie privé et d'accès interdit sans autorisation du propriétaire.

Détails

Description physique

Le Bois de Sauvage s'étend en Famenne, sur l'entité de Marche-en-Famenne, entre Hargimont au sud-ouest, et Waha, au nord. Le Château de Jemeppe, auquel est rattachée une partie du site, se situe en bordure sud-ouest, le long de la route de Harsin (N896). A l'ouest, le bois est bordé de prairies auxquelles succèdent la route N86 (Ave-et-Auffe- Aywaille) puis la localité de Marloie et son noeud ferroviaire bien connu. Au nord, le massif est en contact avec Trinchevau, hameau de Waha, ainsi qu'avec des prairies et quelques cultures. A l'est et au sud-est, le paysage est essentiellement composé de prairies et de bois. Aucune route ne traverse le site, hormis quelques voiries forestières privées.

Le site occupe principalement le versant droit de la vallée de la Hédrée, peu avant sa confluence avec la Wamme, ainsi que le vallon du ruisseau de Trinchevau, affluent de la Hédrée qui prend sa source au hameau de Trinchevau, à la pointe nord du bois. Ce ruisseau coule dans l'axe nord-sud sur 1900 m jusqu'à sa confluence située au niveau de la réserve naturelle domaniale du Château de Jemeppe. A cet endroit, la Hédrée, qui vient de l'est, effectue une large courbe vers le nord avant de bifurquer vers le sud-ouest jusqu'à sa rencontre avec la Wamme dans le village de Hargimont, en contrebas de la N86.

Le socle géologique est constitué surtout de schistes, grès et psammites du Couvinien sur les versants, et d'alluvions du Quaternaire supérieur dans les fonds de vallée. Le relief y est particulièrement vallonné avec des altitudes variant de 230 à 340 m.

Le Bois de Sauvage appartient à la région continentale et au district phytogéographique mosan.

Description biologique

La flore du Bois de Sauvage n'a été que partiellement inventoriée à ce jour. Cela s'explique par le caractère privé de ce site et par son isolement relatif. L'essentiel des données disponibles provient des relevés effectués dans le cadre de la demande de classement comme réserve naturelle domaniale (Chateau de Jemeppe). Trois visites ont eu lieu dans ce cadre le 28 juin 2005, les 8 et 29 juin 2006 et la description qui suit est extraite de l'avis sur site rédigé par J.-L. Gathoye (SPW-DEMNA).

La réserve naturelle occupe une position plus ou moins centrale dans le massif du Bois de Sauvage. L'ensemble du périmètre protégé (13,5 ha) comporte trois secteurs très distincts: la zone humide dominée par la mégaphorbiaie; le massif forestier; l'ancienne carrière.

Mégaphorbiaie et bas-marais

La partie sud de la réserve est occupée par un fond alluvial d'environ 5,7 ha planté de peupliers dans les années 1980. Ces derniers ont été exploités récemment, laissant une vaste zone essentiellement couverte par de la mégaphorbiaie marécageuse. Seule une partie au nord de la zone humide comprend encore un certain nombre de jeunes peupliers. La zone s'étend le long de la Hédrée sur une longueur d'environ 600 m. Le ruisseau de Trinchevau rejoint la Hédrée en coupant transversalement la parcelle. Jadis, cette partie de la vallée était occupée par de vastes prairies humides de fauche dont il ne subsiste plus que quelques fragments.

La nappe phréatique n'est située qu'à quelques dizaines de cm de la surface du sol. Au cours de l'année, une grande proportion de la surface est d'ailleurs très souvent marécageuse.

La mégaphorbiaie à reine-des-prés (Filipendula ulmaria) est l'habitat dont la surface est la plus importante; le peuplement est d'ailleurs par endroit pratiquement monospécifique. Une certaine eutrophisation se marque à certains endroits, notamment en périphérie du Bois de Sauvage, mais reste globalement assez limitée; elle est due, au moins en partie, à l'ancienne plantation de peupliers. La mégaphorbiaie est de plus colonisée naturellement çà et là notamment par l'aulne glutineux (Alnus glutinosa) et quelques autres essences dont le frêne commun (Fraxinus excelsior), le charme (Carpinus betulus), l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le prunellier (Prunus spinosa), le chêne pédonculé (Quercus robur), la viorne obier (Viburnum opulus). La liste suivante donne une idée de la diversité floristique de l'habitat: podagraire (Aegopodium podagraria), angélique sauvage (Angelica sylvestris), bugle rampant (Ajuga reptans), grande bardane (Arctium lappa), cirse des marais (Cirsium palustre), dryoptéris des chartreux (Dryopteris carthusiana), épilobe hérissé (Epilobium hirsutum), épilobe des marais (E. palustre), épilobe à tige carrée (E. tetragonum), eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), reine-des-prés (Filipendula ulmaria), galéopsis tétrahit (Galeopsis tetrahit), gaillet gratteron (Galium aparine), caille-lait blanc (G. mollugo), gaillet des marais (G. palustre), balsamine des bois (Impatiens noli-tangere), iris jaune (Iris pseudacorus), lotier des fanges (Lotus pedunculatus), lycope (Lycopus europaeus), lysimaque nummulaire (Lysimachia nummularia), lysimaque commune (L. vulgaris), menthe aquatique (Mentha aquatica), myosotis des marais (Myosotis scorpioides), céraiste aquatique (Myosoton aquaticum), baldingère (Phalaris arundinacea), scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa), morelle douce-amère (Solanum dulcamara), épiaire des marais (Stachys palustris), grande ortie (Urtica dioica), valériane officinale à rejets (Valeriana officinalis), ...

La mégaphorbiaie fait place par endroit à des lambeaux de prairie humide, avec des zones de transition jamais très nettes. On y trouve les espèces suivantes: vulpin des prés (Alopecurus pratensis), cardamine des prés (Cardamine pratensis), laîche hérissée (Carex hirta), laîche pâle (C. pallescens), céraiste commun (Cerastium fontanum), colchique d'automne (Colchicum autumnale), gaillet croisette (Cruciata laevipes), dactyle commun (Dactylis glomerata), fétuque rouge (Festuca rubra), canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), berce commune (Heracleum sphondylium), houlque laineuse (Holcus lanatus), millepertuis anguleux (Hypericum dubium), millepertuis hérissé (H. hirsutum), jonc aggloméré (Juncus conglomeratus), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), lychnis fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi), bistorte (Persicaria bistorta), pâturin commun (Poa trivialis), primevère élevée (Primula elatior), renoncule rampante (Ranunculus repens), patience crépue (Rumex crispus), patience à feuilles obtuses (R. obtusifolius), compagnon rouge (Silene dioica), stellaire graminée (Stellaria graminea), consoude officinale (Symphytum officinale), véronique petit chêne (Veronica chamaedrys)...

Aux endroits les plus mouilleux, des espèces plus hygrophiles forment de petites zones de bas-marais: populage des marais (Caltha palustris), jonc épars (Juncus effusus), renoncule flammette (Ranunculus flammula), scirpe des bois (Scirpus sylvaticus), ...

Plusieurs petits plans d'eau libre sont en place dans les dépressions. Certains subsistent toute l'année. Par ailleurs, le ruisseau de Trinchevau traverse le site dans sa largeur; il est associé à un habitat d'eau courante. Quelques hélophytes ou hydrophytes sont visibles, entre autres le plantain d'eau commun (Alisma plantago-aquatica), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), une callitriche (Callitriche sp.), la massette à larges feuilles (Typha latifolia), la véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga),...

Les données faunistiques relatives à ce secteur sont encore fragmentaires. Quelques rhopalocères ont été notés, en particulier la grande violette (Brenthis ino) et le damier noir (Melitaea diamina), deux espèces d'ailleurs très typiques de la mégaphorbiaie puisque la chenille de la première se développe sur la reine-des-prés et celle de la seconde sur les valérianes. Les autres sont des espèces banales et omniprésentes: myrtil (Maniola jurtina), piéride du navet (Pieris napi), vulcain (Vanessa atalanta), belle-dame (V. cardui).

Le long du ruisseau et dans les zones humides sont visibles quelques odonates comme le caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) et l'agrion jouvencelle (Coenagrion puella). On relève également la présence de la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris).

Zones forestières

La forêt occupe environ 9,2 ha du périmètre, soit les 2/3 nord de la réserve naturelle.

Sur les pentes du Couvinien apparaît un ancien taillis sous futaie de la chênaie-charmaie. Le chêne sessile (Quercus petraea) semble y être le mieux représenté, notamment sur les sols les plus secs. La présence à un endroit précis de quelques hêtres (Fagus sylvatica) accompagnés notamment de l'anémone sylvie (Anemone nemorosa) et de l'aspérule odorante (Galium odoratum), révèle des potentialités, au moins à certains endroits, de hêtraie mésophile (Asperulo-Fagetum). Les semis d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) et de chênes (Quercus petraea, Q. robur) sont par endroit très abondants.

Dans les strates arborescentes et arbustives, l'érable sycomore et le frêne commun (Fraxinus excelsior) ne sont pas rares. Le calcaire est trahi par la présence de l'érable champêtre (Acer campestre) et du lierre (Hedera helix). Parmi les espèces herbacées relevées, sont à signaler: l'anémone sylvie (Anemone nemorosa), le gouet tacheté (Arum maculatum), la laîche à pilules (Carex pilulifera), l'aspérule odorante (Galium odoratum), la laîche des bois (Carex sylvatica), le muguet (Convallaria majalis), la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), le millet des bois (Milium effusum), la jonquille (Narcissus pseudonarcissus), la parisette (Paris quadrifolia), le sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum)... Les quelques espèces recensées indiquent donc clairement la présence d'une végétation à tendance acidocline à neutrocline. Les espèces d'humus doux se concentrent sur certains placages limoneux ou sur les colluvions de bas de pente.

Du point de vue faunistique, signalons un ancien terrier de blaireau (Meles meles) et la présence au moins du pouillot siffleur (Phylloscopus sibilatrix), du pic épeiche (Dendrocopos major), de la sittelle torchepot (Sitta europaea) et de la grive musicienne (Turdus philomelos).

La chênaie-charmaie se prolonge au sud-ouest de l'ancienne carrière, mais montre une composition nettement plus diversifiée. Le chêne sessile est en effet moins à sa place dans cette partie de la zone alluviale. Le sol est beaucoup plus riche ; la fraîcheur y est plus perceptible. Cette forêt fait suite vers l'ouest à un bois de résineux mixte située juste au sud de l'ancienne carrière: mélèze d'Europe (Larix decidua) et épicéa commun (Picea abies) se mêlant à l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), au charme (Carpinus betulus), au chêne pédonculé (Quercus robur), au hêtre (Fagus sylvatica), etc.

Le tapis herbacé est extrêmement riche et comprend de nombreuses espèces d'humus doux. La hêtraie mésophile est plus que certainement la forêt naturelle à cet endroit! L'abondance particulière du pâturin montagnard (Poa chaixii), absent sur la pente forestière au nord, traduit un sol frais assez riche en bases et en éléments nutritifs (mull mésotrophe) à pH neutre à légèrement acide, à l'instar de la plupart des espèces de la zone. Le relevé, non exhaustif, comporte les espèces suivantes: érable champêtre (Acer campestre), érable plane (Acer platanoides), érable sycomore (A. pseudoplatanus), gouet tacheté (Arum maculatum), brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), laîche des bois (Carex sylvatica), charme (Carpinus betulus), noisetier (Corylus avellana), aubépine à deux styles (Crataegus laevigata), aubépine à un style (C. monogyna), canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), fougère mâle (Dryopteris filix-mas), euphorbe des bois (Euphorbia amygdaloides), hêtre (Fagus sylvatica), aspérule odorante (Galium odoratum), benoîte commune (Geum urbanum), lierre (Hedera helix), lamier jaune (Lamium galeobdolon subsp. montanum), mélique uniflore (Melica uniflora), millet des bois (Milium effusum), surelle (Oxalis acetosella), parisette (Paris quadrifolia), bistorte (Persicaria bistorta), raiponce en épi (Phyteuma spicatum), sceau de Salomon commun (Polygonatum multiflorum), primevère élevée (Primula elatior), chêne pédonculé (Quercus robur), rosier des champs (Rosa arvensis), sanicle (Sanicula europaea), séneçon de Fuchs (Senecio ovatus), épiaire des bois (Stachys sylvatica), viorne obier (Viburnum opulus)... Quelques épicéas sont concentrés dans la pointe ouest de la zone. De nombreux semis d'érables, de noisetier, de charme, de chêne, de hêtre et de chênes sont notés.

Quelques parcelles d'épicéas (Picea abies) ou de peuplements mixtes sont notées, pour une surface totale d'environ 0,75 ha.

Le ruisseau de Trinchevau longe une petite zone alluviale forestière claire assez eutrophe (environ 0,1 ha) où les espèces suivantes ont été notées: érable plane (Acer platanoides), podagraire (Aegopodium podagraria), aulne glutineux (Alnus glutinosa), anémone sylvie (Anemone nemorosa), gouet tacheté (Arum maculatum), circée de Paris (Circaea lutetiana), noisetier (Corylus avellana), canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), fougère mâle (Dryoptyeris filix-mas), reine-des-prés (Filipendula ulmaria), frêne commun (Fraxinus excelsior), gaillet gratteron (Galium aparine), lierre terrestre (Glechoma hederacea), berce commune (Heracleum sphondylium), lamier jaune (Lamium galeobdolon subsp. montanum), millet des bois (Milium effusum), bistorte (Persicaria bistorta), primevère élevée (Primula elatior), séneçon de Fuchs (Senecio ovatus), épiaire des bois (Stachys sylvatica), grande ortie (Urtica dioica)...

A noter que la limite de la mégaphorbiaie correspond à la rive droite de la Hédrée. Une belle galerie rivulaire d'aulne glutineux (Alnus glutinosa) est en place.

Ancienne carrière

Une ancienne carrière de schiste se trouve le long du chemin d'accès, au niveau de la zone de transition entre la mégaphorbiaie et la pente forestière. Elle a conservé un aspect ouvert.

La friche herbacée rassemble des espèces classiques et diversifiées: bugle rampant (Ajuga reptans), alchémille vert jaunâtre (Alchemilla xanthochlora), angélique sauvage (Angelica sylvestris), fromental (Arrhenatherum elatius), pâquerette (Bellis perennis), brachypode des bois (Brachypodium sylvaticum), brome mou (Bromus hordeaceus), brome stérile (B. sterilis), campanule fausse raiponce (Campanula rapunculoides), laîche vert jaunâtre (Carex demissa), laîche glauque (C. flacca), laîche pâle (C. pallescens), laîche des bois (C. sylvatica), céraiste commun (Cerastium fontanum), cirse des marais (Cirsium palustre), liseron des champs (Convolvulus arvensis), genêt à balais commun (Cytisus scoparius), dactyle commun (Dactylis glomerata), carotte (Daucus carota), canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), vipérine (Echium vulgare), eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), reine-des-prés (Filipendula ulmaria), fraisier sauvage (Fragaria vesca), caille-lait blanc (Galium mollugo), géranium découpé (Geranium dissectum), géranium des Pyrénées (G. pyrenaicum), géranium herbe à Robert (G. robertianum), houlque laineuse (Holcus lanatus), millepertuis hérissé (Hypericum hirsutum), porcelle enracinée (Hypochaeris radicata), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), lotier corniculé (Lotus corniculatus), lychnis fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi), lycope (Lycopus europaeus), lysimaque des bois (Lysimachia nemorum), myosotis des champs (Myosotis arvensis), origan (Origanum vulgare), picris fausse épervière (Picris hieracioides), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), pâturin des bois (Poa nemoralis), polygala vulgaire (Polygala vulgaris), potentille rampante (Potentilla reptans), brunelle commune (Prunella vulgaris), renoncule âcre (Ranunculus acris), renoncule rampante (R. repens), patience crépue (Rumex crispus), scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa), séneçon à feuilles de roquette (Senecio erucifolius), séneçon jacobée (Senecio jacobaea), petit trèfle jaune (Trifolium dubium), trèfle intermédiaire (T. medium), trèfle des prés (T. pratense), tussilage (Tussilago farfara), véronique à feuilles de serpolet (Veronica serpyllifolia), vesce à folioles étroites (Vicia sativa subsp. nigra), etc.

Le lézard vivipare (Zootoca vivipara) est présent, de même que quelques rhopalocères observés lors de nos visites: aurore (Anthocharis cardamines), grande violette (Brenthis ino), myrtil (Maniola jurtina), azuré commun (Polyommatus icarus).

En dehors du périmètre de la réserve naturelle, en particulier le secteur nord du bois au niveau des coupes forestières, les données biologiques disponibles font état de la présence de diverses espèces intéressantes, notamment parmi les papillons diurnes: grand collier argenté (Boloria euphrosyne), gazé (Aporia crataegi), hespérie de la mauve (Pyrgus malvae), demi-deuil (Melanargia galathea), demi-argus (Cyaniris semiargus), thécla de la ronce (Callophrys rubi), etc. Du point de vue ornithologique, on ajoutera des mentions plus ou moins récentes de pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) et de cigogne noire (Ciconia nigra) durant la période de nidification. De plus, outre la présence du lézard vivipare, le Bois de Sauvage dans son ensemble accueille une herpétofaune digne d'intérêt comprenant entre autres l'alyte (Alytes obstetricans) qui se reproduit dans les ornières mais aussi la salamandre tachetée (Salamandra salamandra).

Biblio

Divers

Répondants de l'information

Jean-Louis GATHOYE (SPW-DEMNA-DNE)

Date de la dernière modification de la fiche

2020-11-30