Ce très beau site s'étendant en rive gauche de la Sûre comprend d'une part un versant orienté vers le sud-est, plutôt thermophile et occupé jusqu'en 2000 environ par une pessière, et d'autre part la plaine alluviale de la Sûre, couverte de prairies plus ou moins humides. Les données relatives à la flore locale sont peu étoffées et des inventaires sont nécessaires afin de décrire la situation actuelle. La description qui suit est très partielle et repose sur l'analyse des PPNC et des informations recueillies en 2011-2016 par N. Mayon (Parc naturel Haute-Sûre Forêt d'Anlier) et en 2010 par R. Cors (SPW-DEMNA).
Après l'exploitation des épicéas (± 3,5 ha) du versant, aucune replantation n'a été effectuée et la végétation a été laissée à son évolution naturelle. Les premières années, la pente a été abondamment colonisée par le genêt à balai, qui est classiquement le premier ligneux à s'installer massivement dans les mises à blanc sur sols acides. Actuellement, le milieu présente une structure fortement hétérogène avec un mélange de zones plus ou moins ouvertes, de fourrés et d'arbres feuillus plus développés, particulièrement dans la portion est. Le pied du versant est ourlé d'un épais manteau d'épineux composé surtout de prunelliers (Prunus spinosa).
La plaine alluviale, entièrement reprise dans le site Natura 2000 BE34039 «Haute-Sûre», est couverte sur environ 3 ha par des prairies de fauche humides à bistorte (Persicaria bistorta) et des éléments de mégaphorbiaies à reine des prés (Filipendula ulmaria). Elle est ponctuée ici et là de quelques éléments arborés.
La végétation de la Sûre et de ses berges reste à inventorier du point de vue botanique.
L'intérêt faunistique du site a jusqu'ici été surtout documenté pour les papillons diurnes (données R. Cors, 2010 et N. Mayon et S. Terweduwe, 2011-2016), dont la liste atteint 38 espèces en quelques visites à peine, c'est dire la qualité des milieux présents. Outre cette richesse spécifique, l'endroit se distingue également par l'existence de divers éléments à haute valeur patrimoniale comme le cuivré de la bistorte (Lycaena helle), le cuivré écarlate (Lycaena hippothoe), le moiré franconien (Erebia medusa), le thécla de l'yeuse (Satyrium ilicis), le petit nacré (Issoria lathonia), etc. Les fourrés de prunelliers sont également d'un grand intérêt puisqu'ils hébergent deux des quatre espèces de théclas recensées sur le site.