Le lac de Bevercé est un étang artificiel créé par barrage de la Warche, peu après la seconde guerre mondiale, pour alimenter les papeteries Steinbach situées à l'entrée de Malmedy.
Ce plan d'eau occupe la plaine alluviale de la Warche à 350 m d'altitude. A ce niveau, cette plaine mesure 320 m de largeur et est enserrée par ses flancs très escarpés culminant à 500 m d'altitude et couverts par les bois de Chaumont, au nord, et du Rond Thier au sud. La partie amont est de nature marécageuse et traversée par plusieurs chenaux.
Au fil du temps, la surface de l'étang s'est progressivement amoindrie à partir des années 2000. De 5 ha au cours des années 1980-1990, le plan d'eau s'est en effet réduit à un étroit chenal dès 2006 suite à un fort atterrissement de la cuvette. Des travaux d'aménagement y ont été menés à partir de 2012 impliquant des déboisements de la bordure ouest du site et le recreusement d'un étang d'agrément de 60 ares au centre de l'ancien étang.
Le site est longé à l'ouest par la voie rapide N68, au nord par le village de Bevercé et son camping, au sud par le versant forestier du Rond Thier.
L'étang de Bevercé n'a pas été inscrit au réseau Natura 2000 si bien qu'aucune cartographie précise des habitats n'est disponible. Cet ancien étang de retenue créé juste après la deuxième guerre mondiale, s'est progressivement atterri à partir du début des années 2000 au point de se réduire à un étroit chenal pendant une dizaine d'années, jusqu'au creusement d'un étang nettement plus petit vers 2013.
La description suivante repose sur des observations réalisées par J. Saintenoy-Simon et coll. remontant aux années 1990 (époque à laquelle l'étang couvrait encore quelque 4,5 ha).
Au sud, les abords de la digue portent:
- une phalaridaie à Valeriana officinalis;
- un groupement à Petasites hybridus et Impatiens noli-tangere;
- un groupement à Persicaria hydropiper;
- diverses hygrophiles comme Eupatorium cannabinum, Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Stellaria nemorum, Aegopodium podagraria, etc.
A l'ouest, près des villas, on note:
- une typhaie à Typha latifolia où poussent également Equisetum fluviatile, Menthe arvensis, M. x verticillata, Symphytum officinale, Lysimachia vulgaris, Achillea ptarmica,...
- une saulaie à Salix alba, S. caprea, S. viminalis, S. purpurea, S. cinerea.
Au nord, dans la vaste zone marécageuse située en amont:
- un herbier à Glyceria fluitans où se développent quelques pieds de Caltha palustris;
- un bas-marais à Comarum palustre;
- une jonçaie acutiflore où Juncus acutiflorus pousse en compagnie de Galium uliginosum, G. palustre, Equisetum palustre;
- une scirpaie à Scirpus sylvaticus;
- une cariçaie à Carex nigra;
- un groupement à Agrostis canina;
- une cariçaie à Carex disticha;
- une cariçaie à Carex acutiformis;
- une roselière à Phalaris arundinacea;
- une roselière fragmentaire à Sparganium erectum;
- une filipendulaie avec Epilobium hirsutum, Cirsium palustre;
- une ancienne prairie à Persicaria bistorta et Deschampsia cespitosa accompagnés de Dryopteris carthusiana, Lotus pedunculatus, Festuca nigrescens, Juncus effusus var. compactus et J. conglomeratus;
- des fourrés de Rubus idaeus ou de Salix cinerea selon les endroits;
- des fragments d'aulnaie;
- une ancienne plantation de peupliers.
La berge orientale est colonisée par une végétation forestière.
Les données botaniques actuelles sont peu nombreuses et insuffisantes que pour évaluer l'évolution de la végétation au cours des deux dernières décennies.
La colline qui domine le sud de l'étang, le Rond Thier, correspond au poudingue de Malmédy dont les affleurements sont réputés pour leur végétation calcicole assez unique en Ardenne (cf SGIB 3195).
L'intérêt faunistique de l'étang de Bevercé et de ses environs demeure largement sous-documenté.
La nidification de plusieurs oiseaux d'eau y a déjà été constatée ces dernières années: grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), foulque macroule (Fulica atra), canard colvert (Anas platyrhynchos), cincle plongeur (Cinclus cinclus), gallinule poule d'eau (Gallinula chloropus), bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), etc. Le grèbe huppé (Podiceps cristatus) s'y est déjà cantonné avant les années 2000.
En halte, on peut y observer le fuligule morillon (Aythya fuligula), le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), le chevalier guignette (Actitis hypoleucos) et d'autres limicoles.
Seulement trois espèces d'amphibiens y ont été notés ces dernières années: le crapaud commun (Bufo bufo) la grenouille rousse (Rana temporaria) et le triton ponctué (Lissotriton vulgaris).
Durant les années 1990, le sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) a été signalé dans le bois dominant la rive gauche de l'étang (= Rond Thier) mais aucune donnée précise ne correspond à cette mention.
Parmi les reptiles, on n'y connait que la couleuvre à collier (Natrix natrix).
Les données relatives aux autres groupes faunistiques sont anecdotiques.