Cette ancienne carrière de craie est située en Hesbaye orientale, plus précisément à l'ouest de Haccourt, au nord-est d'Heure-le-Romain et au sud d'Halembaye, au lieu-dit Trou d'Enfer. D'une ampleur maximale de 5 ha, elle semble désaffectée depuis le début des années 2000, époque à laquelle la colonisation végétale était encore assez peu avancée. D'après A. Remacle, elle comprend deux excavations contiguës séparées par une crête étroite anciennement parcourue par une rampe et allongées dans l'axe nord-sud:
- L'excavation orientale est aisément accessible par un ancien chemin asphalté. Ses flancs, hauts d'une quinzaine de m maximum, sont fort érodés, avec un éboulis crayeux dans la partie inférieure, comme c'est fréquemment le cas dans les carrières de craie. Un petit replat intermédiaire occupe l'extrémité sud de cette cavité qui est surmontée par un étroit replat. Des plantations d'arbres et arbustes ont été réalisées à plusieurs endroits.
- L'excavation occidentale est actuellement d'un accès plus difficile. A l'extrémité sud, dans un creux plus profond, se trouve une mare temporaire entourée de hauts talus crayeux.
On y a exploité de la craie de la Formation de Gulpen (Crétacé supérieur). Des tas anciens d'inertes sont présents durant les années 2000 dans la partie sud (avec nitrophytes); quelques déchets dans la mare; en 2007, versage (terres?) en un point du flanc ouest de l'excavation occidentale.
En terme de zone humide, le site ne comporte la mare précitée, d'une surface de 3-4 ares à peine.
Outre la carrière proprement dite, le périmètre comporte également les vieux vergers et prairies qui occupent le versant droit du vallon du ruisseau d'Halembaye, dans le prolongement nord-est de la carrière.
La flore et la végétation de la carrière du Trou d'Enfer ont été étudiées entre 2003 et 2007 par A. Remacle, dans le cadre de l'inventaire des carrières et sablières désaffectées de Wallonie. La description qui suit repose entièrement sur ces données, d'autant qu'aucune observation n'a depuis lors été effectuée à l'intérieur du site.
Les ligneux spontanés se développent assez rapidement, sauf aux endroits fort érodés, avec e.a. Betula pendula, Salix caprea, Buddleja davidii,....
Le tapis herbacé comprend un spectre d'espèces assez large mais dépourvu d'espèces réellement rare. Il se compose de diverses espèces de friches, comme Potentilla reptans, Melilotus albus, Echium vulgare, Tussilago farfara, Senecio inaequidens, Hieracium bauhinii (au moins), Carex hirta, Poa compressa, Calamagrostis epigejos, Vulpia myuros et Agrostis gigantea. Les plantes prairiales y sont aussi abondantes, notamment Leucanthemum vulgare, Centaurea jacea, Senecio jacobaea et Arrhenatherum elatius, ainsi que les plantes d'ourlets, par exemple Origanum vulgare, Hieracium murorum et Hieracium lachenalii.
Il faut y noter la présence de Carex flacca, Saxifraga tridactylites, Linum catharticum, Myosotis ramosissima, Rhinanthus minor (une plage), Catapodium rigidum (vu à un seul endroit).
La mare temporaire est colonisée par une characée et un Potamogeton à feuilles linéaires.
Les informations relatives à l'intérêt faunistique du site sont globalement déficientes et l'essentiel des données disponibles ont été également rassemblées par A. Remacle de 2003 à 2007:
- Reptiles: au moins Anguis fragilis.
- Amphibiens: au moins Rana temporaria.
- Orthoptères (relevé incomplet): abondance d'Oedipoda caerulescens, espèce pionnière typique des sols ouverts, aux côtés d'espèces plus banales comme Chorthippus biguttulus, Chorthippus parallelus, Chorthippus brunneus, Tettigonia viridissima.
- Odonates: entre autres Lestes viridis, Coenagrion puella, Pyrrhosoma nymphula, Sympetrum striolatum.
- Lépidoptères Rhopalocères: Leptidea sinapis, Papilio machaon, Lycaena phlaeas, Erynnis tages et d'autres espèces très communes.
- Coléoptères Cicindelinae: petite population de Cicindela campestris.
- Hyménoptères: Anthidium punctatum, Hoplitis adunca, Philanthus triangulum.
Par ailleurs, des observations de grand-duc d'Europe (Bubo bubo) sont signalées à proximité de la carrière et de chevêche d'Athéna (Athene noctua) dans les vieux vergers voisins.