L'Almache est un gros ruisseau formé de la confluence de plusieurs ruisselets qui naissent dans les bois qui entourent le village de Graide. Il se jette dans la Lesse, en aval du moulin de Daverdisse. Seul le tronçon allant de Gembes au confluent est pris en considération ici.
La vallée est sauvage et encaissée. Les prés de fauche du fond de la vallée sont aujourd'hui complètement abandonnés et leur végétation est bien conservée et assez représentative de la végétation naturelle des fonds de vallée de la région. Dans un thalweg assez large, la rivière, à courant rapide, divague en de nombreux bras séparant de nombreuses petites îles, souvent étirées dans son axe. Il semble que ces îles soient dues à l'action édificatrices d'une aulnaie alluviale, mais qu'elles ne cessent de se construire ou de se détruire ou de se morceler, en fonction de l'intensité du débit de la rivière ou de l'action mécanique du courant. Alors que vers l'aval, et surtout dans la vallée plus large de la Lesse, les îles sont souvent exploitées en prairies, celles de la vallée de l'Almache sont magnifiquement conservées, et vont de l'îlot de un à quelques m2 de surface à des îles atteignant parfois plus de 100m de longueur.
Géologie : Le Gedinnien supérieur (G2b : assise de Saint-Hubert, faciès normal des schistes et quartzites de Saint-Hubert) affleure presque partout dans la région sous forme de schistes, schistes phylladeux, schistes gréseux, plus rarement quartzites. D'après P. DUVIGNEAUD (1970) et J. DUVIGNEAUD (1973).
Les eaux de l'Almache abritent un groupement oligotrophe à Ranunculus penicillatus et Myriophyllum alterniflorum,...
Les bois de la plaine alluviale montrent :
- une aulnaie oligotrophe à Succisa pratensis et Valeriana dioica;
- une aulnaie à Stellaria nemorum subsp. montana.
- une frênaie-aulnaie mésotrophe à Osmunda regalis. Sa composition est la suivante : Alnus glutinosa, Fraxinus excelsior, Acer pseudoplatanus, Viburnum opulus, Athyrium filix-femina, Angelica sylvestris, Lysimachia vulgaris, Valeriana repens, Filipendula ulmaria, Festuca gigantea, Deschampsia cespitosa, Iris pseudacorus, Solanum dulcamara, Epilobium ciliatum, Chrysosplenium oppositifolium, Galium palustre, Phalaris arundinacea, Juncus effusus, Scutellaria galericulata, Lycopus europaeus, etc.
Les îles et les berges portent une végétation d'aulnes accompagnés d'Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, Corylus avellana, Carpinus betulus pour les strates arborescentes et arbustives; de Filipendula ulmaria, Persicaria bistorta, Caltha palustris, Phalaris arundinacea, Chrysosplenium oppositifolium, C. alternifolium, Stellaria nemorum, Impatiens noli-tangere, cardamine pratensis, Valeriana repens, Deschampsia cespitosa, Ranunculus ficaria, Adoxa moschatellina, Anemone nemorosa, Lamium galeobdolon subsp. montanum, etc. pour la strate herbacée.
Les anciennes prairies sont envahies par Filipendula ulmaria, Achillea ptarmica, Angelica sylvestris, Lysimachia vulgaris, Carex acuta, Caltha palustris, Scirpus sylvaticus, Epilobium palustre, Persicaria bistorta, Juncus acutiflorus,...
Les versants de la vallée sont également intéressants. Ils portent :
- une hêtraie-charmaie à Festuca altissima;
- une chênaie sessiliflore à bouleau;
- une chênaie-charmaie à Deschampsia cespitosa;
- une chênaie-charmaie submontagnarde à Poa chaixii;
- etc.