La Houille prend sa source au sud de Louette-Saint-Pierre. Elle draine tout le versant nord-ouest du plateau de la Croix Scaille. Elle se jette dans la Meuse en France, à Givet.
Seul le tronçon situé entre les moulins de Bourseigne et de Felenne retiendra notre attention ici.
Le socle géologique est formé de schistes et quartzites de l'assise de Saint-Hubert (Gedinnien supérieur : G2b). Ces roches comportent des quartzites calcareux ou à noyaux carbonatés; des schistes à nodules carbonatés; des schistes verts à noyaux carbonatés. Les sols ont donc une certaine richesse en bases échangeables.
Les quartzites sont rares tandis que les schistes ont une grande importance. il y a donc dans la région de nombreux phénomènes de colluvionnement le long des versants et formation de sols profonds, limoneux et schisteux à la fois, généralement rétentitfs en eau.
'En aval du confluent de la Houille et de la Hulle, la plaine alluviale présente un élargissement nettement marqué. Des bras morts de la rivière se sont maintenus çà et là. Les inondations sont de longue durée et les dépôts alluviaux sont en général assez argileux. En beaucoup d'endroits, le sol de la plaine alluviale reste spongieux et mal drainé. Des vastes prairies inondables, il ne subsiste plus aujourd'hui que quelques fragments de très faible superficie; la cessation du fauchage depuis de nombreuses années y a entraîné de profondes modifications floristiques. Partout ailleurs, de vastes plantations d'épicéas s'étendent jusqu'au bord même de la rivière' (DUVIGNEAUD 1970)
Bien que seul le bas des versants et la plaine alluviale nous intéressent ici, il est bon de signaler les groupements de plateau et de versant très intéressants qui se développent dans la vallée. On observe en effet :
- une chênaie-charmaie de plateau à Carex montana et Carex umbrosa dans laquelle se juxtaposent des espèces calcicoles-neutrophiles-thermophiles et des espèces silicicoles;
- des taillis de chênaie-charmaie (idem);
- des taillis thermophiles qui sont remarquables par la présence d'Hieracium peleterianum, Seseli libanotis, Anthericum liliago, etc.;
- une chênaie à charme thermophile à Primula veris;
- une chênaie-érablière à Actaea spicata;
- une forêt de pente à Festuca altissima; etc.
Dans la plaine alluviale on observe :
- dans les eaux du ruisseau, Ranunculus penicillatus et des espèces fontinales ;
- en bordure de la rivière, des espèces à tendance nitrophile et hygrophile comme Phalaris arundinacea, Stellaria nemorum, Scirpus sylvaticus, Caltha palustris, Equisetum fluviatile, Persicaria bistorta, Galium aparine, Urtica dioica, Rumex obtusifolius, Ranunculus repens, Carex acuta, Angelica sylvestris, Cardamine amara, etc.;
- dans les bras morts, Callitriche stagnalis, Glyceria fuitans, Elodea canadensis, Caltha palustris;
- une filipendulaie riche en Persicaria bistorta, Stellaria nemorum qui évolue vers l'aulnaie ;
- une prairie sèche riche en espèces des forêts d'humus doux (Anemone nemorosa, Phyteuma nigrum, Stellaria holostea, Pulmonaria montana,...), d'espèces fréquentes dans les pelouses calcaires mésophiles (Orchis mascula,Platanthera chlorantha, Galium verum, Briza media, Carex caryophyllea, Trifolium medium, Primula veris,...) et enfin des espèces des pelouses siliceuses (Nardus stricta, Viola canina, Danthonia decumbens, Festuca fliformis,...), envahie par Prunus spinosa, Crataegus monogyna;
- une frênaie-aulnaie à stellaire très riche floristiquement (Mercurialis perennis, Festuca gigantea, Elymus caninus, Persicaria bistorta, Stellaria nemorum, Ranunculus ficaria subsp. bulbilifer, Prunus padus... et, rarement, Ranunculus platanifolius et Narcissus pseudonarcissus).
Bryoflore : les blocs rocheux du lit de la rivière montrent Fontinalis squamosa, Fissidens minutulus subsp. minutulus, Hygroamblistegium fluviatile, Platyhypnidium riparioides, Chiloscyphus polyanthus, Dermatocarpon weberi. En aval du moulin de Bourseigne, sur des rochers quartzitiques ombragés poussent Plagiochila asplenoides, Metzgeria conjugata, Cladonia furcata, Opegrapha horistica, Coniocybe furfuracea,...
La présence du rare Dicranum viride, une mousse visée par le décret Natura 2000, a été signalée en 1982 dans la vallée de la Houille, à hauteur de Felenne, par A. Sotiaux. Il s'agit là de la seule station de cette espèce répertoriée récemment en Belgique.
Des champignons intéressants y ont été notés : Hydnotria tulasnei, Ditiola paziziformis, Tyromyces chioneus,...