La flore et la végétation de l'étang de Boiron et des ruisseaux qui l'alimentent sont décrites ci-après sur base de relevés datant du début des années 1990 (J. Saintenoy-Simon et al.). Une réactualisation des données serait nécessaire.
A. L'étang de Boiron
Au nord et à l'ouest, l'étang présente d'importantes zones d'atterrissement. On observe:
- une végétation flottante à Lemna minor;
- des radeaux de Persicaria amphibia;
- une cariçaie à Carex vesicaria;
- une cariçaie à Carex disticha et Persicaria amphibia;
- une jonchaie à Juncus acutiflorus avec Equisetum fluviatile, Epilobium palustre, Galium palustre,...;
- une roselière à Glyceria maxima;
- une roselière à Typha latifolia;
- une roselière à Phalaris arundinacea;
- une filipendulaie;
- des prairies abandonnées, formées de divers groupements mosaïqués. Très riches en espèces (Angelica sylvestris, Filipendula ulmaria, Caltha palustris, Persicaria bistorta, Festuca nigrescens, Lathyrus linifolius var. montanus, Molinia caerulea...), elles évoluent vers la filipendulaie;
- un fragment de prairie mésophile apparentée au Triseto-Polygonion bistorti;
- une végétation d'hélophytes le long des berges (Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris,...);
- des fourrés de saules;
- des fourrés de prunelliers.
Lors de leurs inventaires, J. Saintenoy-Simon et coll. n'ont pas observé d'espèces du Littorellion, contrairement à J. R. De Sloover, dont l'observation a été rapportée par SCHUMACKER et al. (1977, p. 291): «Cette association (Eleocharis acicularis du Littorellion) a été notée aussi à Sart-Custinne, à l'étang de Boiron (district ardennais, province de Namur, Belgique) (obs. J. R. De Sloover))». L'absence apparente de ce groupement remarquable s'explique sans doute par l'eutrophisation de l'étang qui se traduit par l'apparition d'importantes roselières à Glyceria maxima, mais aussi le niveau maintenu constant du niveau de l'eau. Ceci-dit certaines zones de l'étang sont pratiquement inaccessibles et des éléments du Littorellion pourraient s'être maintenus là.
A noter que ces roselières à Glyceria maxima seraient d'apparition relativement récente, d'après les propriétaires de l'ancien moulin-hôtel.
Ephemerum serratum, une mousse rare et caractéristique des grèves d'étang exondées oligo-mésotrophes, a été notée sur le site en octobre 1995 (DE ZUTTERE, 2010).
B. Ruisseaux
L'étang de Boiron est alimenté principalement par deux ruisseaux:
- le ruisseau des Queues, jadis très pollué, mais dont la situation s'est améliorée à la suite de l'installation d'une station d'épuration en aval du village de Rienne.
- un ruisseau anonyme qui prend sa source au nord de Rienne, au Pré Saint-Jean et qui résulte de la confluence de deux ruisselets qui coulent en grande partie sous des épicéas.
Le ruisselet occidental montre une ancienne pièce d'eau comblée par une végétation fort intéressante de cariçaies, bas-marais, jonchaies acutiflores, etc. (Carex paniculata, Comarum palustre, Carex canescens, Juncus acutiflorus, Carex vesicaria, C. canescens,...).
Le ruisselet oriental comporte également un petit étang en assec à Ranunculus peltatus.
S'y ajoute une source située au nord-ouest de l'étang qui produit de l'eau acide, encore très pure. Elle est envahie par un bas-marais acide (Comarum palustre, Eriophorum angustifolium, Carex rostrata, C. nigra,...).