Localisé dans l'ouest du massif ardennais, à quelques kilomètres au sud-ouest du village clairière de Willerzie, le site de Marotelle (ou Marotel) comprend une des têtes de sources du ruisseau des Rousseries, sur la frontière franco-belge (département des Ardennes), ainsi que la partie amont de la vallée de cet affluent de rive gauche de la Hulle (bassin hydrographique de la Meuse). Il s'étale sur 3 km et l'altitude passe d'amont en aval de 450 m à 330 m. Le relief est très vallonné et l'environnement entièrement forestier. Au sud se trouve la fange de l'Abîme dont l'exutoire est un petit affluent du ruisseau de Marotelle qui baigne la tourbière dont il est question ici.
Le vallon est très pauvre en plan d'eau. Le petit étang de Marotelle a été creusé sur le cours du ruisseau vers 1948.
Le ruisseau des Rousseries et ses multiples affluents s'écoulent dans les assises du Revinien (Cambrien).
Du point de vue biogéographique, on se situe ici en région continentale et dans le district phytogéographique ardennais.
Le site de Marotelle (ou Marotel) comprend une des têtes de sources du ruisseau des Rousseries, sur la frontière franco-belge, ainsi que la partie amont de la vallée de cet affluent de rive gauche de la Hulle. S'étalant sur 3 km, il s'inscrit entièrement dans l'immense massif forestier transfrontalier qui couvre une grande partie de l'Ardenne occidentale entre Gedinne et Monthermé (Ardennes françaises).
La flore et la végétation ont fait l'objet de quelques études qui datent cependant pour la plupart des années 1960-1990. L'actualisation des données serait donc souhaitable afin d'évaluer l'évolution des milieux présents. Sauf mention contraire, les informations qui suivent se basent sur des observations recueillies au cours des années 1990 par J. Saintenoy-Simon et coll.
L'étang de Marotelle, assez petit (9,3 ares) et de forme trapézoïdale, est alimenté par une eau acide renfermant des herbiers aquatiques de Juncus bulbosus. Sur ses berges existent une cariçaie à Carex rostrata et une jonchaie à Juncus acutiflorus.
De beaux peuplements de Myrica gale colonisent les abords de l'étang. Cet arbrisseau de distribution atlantique trouve ici l'une de ses rares stations de l'Ardenne belge. Elle semble en voie d'extension dans le site.
La plus grande partie de la portion amont de l'étang et du ruisseau est constituée d'une tourbière colonisée par Molinia caerulea et renfermant également Eriophorum angustifolium, E. vaginatum, Carex echinata et de rares pieds d'Erica tetralix. Des plages de sphaignes sont présentes ici et là (avec e.a. Sphagnum papillosum, S. rubellum, ...) sont présents. Quelques exemplaires de Juniperus communis sont notés vers l'aval. Un début de colonisation forestière se fait par Salix aurita, Frangula alnus, Betula pubescens, Picea abies, Alnus glutinosa.
A l'ouest de la tourbière, le sol se relève et porte une lande sèche à Calluna vulgaris, Galium saxatile, Potentilla erecta, Deschampsia flexuosa, Vaccinium myrtillus, Dryopteris carthusiana, etc.
Le fond de vallée, en aval de l'étang, est en grande partie occupé par une végétation ligneuse plus ou moins éclaircie localement, constituée de bouleaux, aulnes glutineux et saules, mais de vastes surfaces sont encore encombrées de plantations résineuses (Picea abies principalement).
Les versants sont également couverts de pessières mais aussi de hêtraies acidophiles.