Le site se trouve entre Deulin et Grande Enneille. Il comporte le cours de l'Ourthe, la plaine alluviale inondable et le bas des rochers à Noiseux.
La plaine alluviale de l'Ourthe (lit majeur) est très large à cet endroit (près d'un kilomètre en aval du pont de Deulin).
Elle est principalement occupée par des prairies pâturées amendées. Les berges sont le plus souvent verticales, formées d'alluvions graveleuses. Des plages de graviers, des anses boueuses existent cependant qui rassemblent une flore très intéressante. Des bosquets de saules, des fragments d'aulnaie soulignent le cours de la rivière. Quelques peupleraies ont été implantées.
La plaine alluviale n'est pas parfaitement plane. Des bras occupés par la rivière lors des crues sont inscrits en creux dans la plaine alluviale; ils sont soulignés par une végétation particulière, fort différente de celle des pâtures. Une noue subsiste au pont de Deulin, sur la rive gauche.
Des îlots sont semés dans le cours de la rivière. En amont de Noiseux, un méandre concave très abrupt est entièrement boisé.
L'Ourthe traverse les assises du Famennien (Fa1a : assise de Senzeilles, schistes souvent verdâtres avec nodules (Rhynchonella omaliusi) et Fa1b, assise de Mariembourg : schistes souvent violacés avec psammites (Rhynchonella dumonti).
L'Ourthe reçoit successivement le ruisseau de Marchette, le ruisseau de Bonsin et le ruisseau des Sourdants, tous sur la rive gauche.
1. L'Ourthe.
Dans l'eau, sont présentens d'importantes populations de Ranunculus fluitans ;
Le long des berges, s'étendent divers groupements végétaux en mosaïque:
- groupements à Persicaria amphibia, Glyceria fluitans et Rorippa amphibia, en bordure de l'eau vive ;
- roselières fragmentaires à Schoenoplectus lacustris ;
- roselières à Sparganium erectum et Alisma plantago-aquatica ;
- roselières à Acorus calamus et Iris pseudacorus ;
- scirpaies à Scirpus sylvaticus ;
- roselières à Phalaris arundinacea sur les graviers et les vases où l'on peut observer une plante rare, Poa palustris.. A leur pied poussent Veronica beccabunga et Veronica anagallis-aquatica ;
- groupement des vases et rives exondées à Persicaria hydropiper, Persicaria lapathifolia, Persicaria aviculare, Atriplex prostrata, Chenopodium polyspermum, Bidens tripartita, Agrostis stolonifera, Leersia oryzoides ;
- mégaphorbiaies frangeantes très fleuries à Filipendula ulmaria, Lycopus europaeus, Stachys palustris, Epilobium hirsutum, Angelica sylvestris, Achillea ptarmica, Lythrum salicaria, Lysimachia vulgaris, Impatiens glandulifera, Calystegia sepium, Tanacetum vulgare, Persicaria bistorta ... ;
- groupements rudéraux situés à l'arrière de la mégaphorbiaie, en bordure des prairies, envahis par Urtica dioica, Galium aparine;
- saulaies à Salix cinerea, S. viminalis, S. purpurea, S. x rubens ;
- aulnaie rivulaire fragmentaire.
2. Les noues.
Dans les noues inondées seulement lors des crues, on distingue :
- des groupements à Alopecurus geniculatus et Juncus effusus ;
- des roselières à Acorus calamus, Scirpus sylvaticus, Glyceria fluitans ;
- des peuplements de Persicaria hydropiper ;
- des magnocariçaies à Carex acuta ;
- des peuplements de Leontodon autumnalis qui soulignent de leur floraison dorée le tracé des anciens bras.
Ces groupements tranchent sur la végétation herbacée relativement banale des prairies.
La noue inondée en permanence du pont de Deulin montre Nuphar lutea dans l'eau libre. Cette pièce d'eau est entourée de vasières à Rorippa amphibia et d'une végétation luxuriante, inextricable, dans laquelle s'entremêlent de hautes herbes palustres et des saules (Salix viminalis, S. cinerea, S. x rubens). L'espèce la plus marquante de ce site est Cuscuta europaea. La présence de Sparganium emersum est à confirmer.
3. Les îlots.
La végétation des îlots est fort semblable à celle que l'on note le long des berges de la rivière. L'île du pont de Deulin, rassemble des espèces typiques des mégaphorbiaies ainsi que diverses espèces rudérales liées à la proximité d'un camping et à la surfréquentation. On y note cependant Cuscuta europaea, Scutellaria galericulata et Picris echioides, espèce probablement introduite fortuitement par des campeurs.
4. Les prairies.
Un relevé rapide de prairie montre Lolium perenne, Ranunculus acris, Plantago lanceolata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Anthoxanthum odoratum, Festuca gr.rubra, Rumex acetosa, R. obtusifolius, Trifolium pratense, Cerastium fontanum, Stellaria graminea, Juncus effusus, Phalaris arundinacea, Deschampsia cespitosa, Persicaria bistorta, Cardamine pratensis, Ranunculus repens, Heracleum sphondylium, etc.
5. Les rochers.
A l'est de Noiseux, l'Ourthe est longée par des rochers famenniens abrupts. On y observe une station de Saxifraga sponhemica. D'après DE ZUTTERE et al. (1967), 'dans la plupart des localités où nous l'avons observé, Saxifraga sponhemica se rencontre dans des conditions édaphiques et microclimatiques assez bien définies: colonisation de rochers le plus souvent siliceux, exposés au nord ou faiblement ombragés, se situant à proximité immédiate d'un cours d'eau, parfois même dans la zone atteinte par les eaux lors des inondations hivernales'.
La station que nous avons observée en 1993 est distincte de celle trouvée par ces auteurs et confirme que la plante occupe une bonne partie du bas des rochers et que 'sa santé' est bonne.