Situé sur la lisière ouest du Bois Comogne, il s'agit d'un des derniers fragments de pré de la Fagne dans sa variante humide et acide, abritant une des ultimes stations de la gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) du district mosan. Le maintien de cette espèce rare et menacée mériterait toutefois d'être confirmé, la dernière observation connue datant de 1994 (obs. B. Clesse).
Le site se trouve au sein d'une zone forestière de grand intérêt biologique. On y observe principalement:
- des éléments de pré humide oligotrophe (Molinion) à molinie (Molinia caerulea), laîche puce (Carex pulicaris), laîche à tiges basses (Carex demissa), laîche bleuâtre (Carex panicea), laîche glauque (Carex flacca), laîche pâle (Carex pallescens), succise des prés (Succisa pratensis), sélin des prés (Selinum carvifolia), achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), silaüs des prés (Silaum silaus), tormentille (Potentilla erecta), agrostide des chiens (Agrostis canina), petite scutellaire (Scutellaria minor), orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), séneçon à feuilles de roquettes (Senecio erucifolius), violette des chiens (Viola canina), potentille des Anglais (Potentilla anglica) et gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe);
- des espèces des mégaphorbiaies annonçant la filipendulaie: reine des prés (Filipendula ulmaria), salicaire commune (Lythrum salicaria), lycope d'Europe (Lycopus europaeus), angélique des bois (Angelica sylvestris), cirse des marais (Cirsium palustre), valériane officinale (Valeriana repens), etc.;
- une jonchaie à jonc glauque (Juncus inflexus) et jonc aggloméré (J. conglomeratus);
- une magnocariçaie à laîche des marais (Carex acutiformis) envahie par le roseau des bois (Calamagrostis epigejos);
- des fourrés de recolonisation forestière à base de ronces (Rubus sp.), saule à oreilles (Salix aurita), bouleau verruqueux (Betula pendula), ...
Quelques espèces calcicoles sont présentes le long du chemin, en situation plus sèche, comme le lin purgatif (Linum catharticum) et la petite pimprenelle (Sanguisorba minor).
Du point de vue faunistique, le Bois Comogne est surtout réputé pour sa grande richesse en papillons de jour, comme c'est d'ailleurs le cas plus généralement pour le massif forestier qui occupe la Fagne de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Ainsi, rien que dans le périmètre du site du «Molinietum», pas moins de 32 espèces ont été recensées au cours des dix dernières années (2006-2016), dont de nombreux éléments patrimoniaux, comme la mélitée du mélampyre (Melitaea athalia), le grand collier argenté (Boloria euphrosyne), la petite violette (Boloria dia), le moiré franconien (Erebia medusa), le grand nacré (Argynnis aglaja), le moyen nacré (Argynnis adippe), le petit mars changeant (Apatura ilia), le céphale (Coenonympha arcania), le thécla de l'yeuse (Satyrium ilicis), etc.
En revanche, les autres aspects du peuplement faunique ne semblent pas avoir fait l'objet de recherches et mériteraient d'être documentés.