Le site est formé d'une noue du Viroin, située au pied de la route du Mesnil et du versant nord de l'Ardenne (limite de l'Ardenne et de la Calestienne). Elle mesure environ 100 m de longueur sur 7 m de largeur. Le sol est constitué de schistes, grauwackes et grès de Bure datant du Couvinien. La noue se trouve dans une prairie pâturée, un peu en amont du camping de la Jussière. Un autre bras mort du Viroin est bien dessiné dans la prairie, mais il est en cours de remblayage par des déversements de terres.
Située dans le lit majeur du Viroin, à une altitude d'environ 120 mètres, cette noue est alimentée par la nappe phréatique. Son niveau variant en fonction de celui de la nappe.
Sur base d'observations datant des années 1990, la noue est occupée par les groupements suivants:
- une aulnaie fragmentaire;
- une saulaie à Salix cf cinerea;
- une magnocariçaie;
- une typhaie à Typha latifolia;
- une jonchaie à Juncus effusus;
- un groupement à Iris pseudacorus;
- des populations de Caltha palustris;
- de hautes herbes du bord des eaux: Lythrum salicaria, ...;
- un groupement à Callitriche sp.
Les mares restaurées récemment (début 2011) accueillent à présent une flore de grand intérêt, comme l'ont montré des relevés effectués par les collaborateurs CNB du Centre Marie-Victorin en 2010-2014 (B. Clesse, S. Carbonnelle, O. Roberfroid).
Une plante rarissime en Région wallonne en dehors de la vallée de la Semois, la stellaire glauque (Stellaria palustris), y a été découverte déjà 2010. Il s'agit certainement de l'espèce la plus remarquable du site, avec l'alchémille des montagnes (Alchemilla monticola).
D'autres phanérogames intéressants ont colonisé les mares et les alentours comme le pourpier d'eau (Lythrum portula), la renoncule peltée (Ranunculus peltatus), le bident penché (Bidens cernua), la véronique à écus (Veronica scutellata), la laîche aiguë (Carex acuta), la dame d'onze heures (Ornithogalum umbellatum), le myosotis cespiteux (Myosotis laxa subsp. cespitosa) ainsi que deux callitriches peu communes (Callitriche hamulata et Callitriche platycarpa).
Les autres plantes recensées sont classique du bord des eaux: Alisma plantago-aquatica, Alopecurus geniculatus, Angelica sylvestris, Caltha palustris, Eleocharis palustris, Equisetum palustre, Filipendula ulmaria, Juncus articulatus, Lotus pedunculatus, Lychnis flos-cuculi, Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris, Lythrum salicaria, Myosotis scorpioides, Myosoton aquaticum, Persicaria amphibia, Galium palustre, Iris pseudacorus, Persicaria hydropiper, Persicaria maculosa, Phalaris arundinacea, Ranunculus flammula, Rumex conglomeratus, Scirpus sylvaticus, Scutellaria galericulata, Sparganium erectum, Typha latifolia, Equisetum fluviatile, Potamogeton natans, etc.
Sur le plan faunistique, cette noue constitue une zone importante pour la reproduction de plusieurs espèces d'amphibiens. La présence d'un serpent, la couleuvre à collier (Natrix natrix) est également notée. Depuis les travaux de restauration, pas moins de 13 espèces d'odonates ont été recensées sur le site.