Le Tienne du Curet ne semble pas avoir fait l'objet d'une description biologique dans la littérature. Des inventaires botaniques y ont cependant été effectués à plusieurs reprises: en 2000 au niveau du talus de la route Han-Belvaux dans le cadre de la convention «Bords de routes» (obs. L. Bailly), en 2003 lors de la cartographie Natura 2000 (obs. M. Etienne) et en 2011 de nouveau sur le talus de route précité (obs. L.-M. Delescaille). Le site a été parcouru encore plus récemment par E. Bisteau et J.-Y. Baugnée en fin mars 2017. D'autres observations plus ponctuelles sont par ailleurs disponibles sur Observations.be et dans d'autres bases de données.
L'essentiel du Tienne du Curet est couvert par un peuplement forestier mixte à pin sylvestre (Pinus sylvestris) et pin noir (Pinus nigra), comportant une certaine quantité d'arbres morts et de troncs au sol. Au nord il est bordé par plusieurs jardins privatifs et au sud par une vaste prairie pâturée.
L'aspect relativement clairsemé de ce boisement permet à une strate arbustive fournie de se développer avec surtout des épineux comme l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), le prunellier (Prunus spinosa), les ronces (Rubus fruticosus), le chêne pédonculé (Quercus robur), le frêne élevé (Fraxinus excelsior), l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) et le lierre (Hedera helix) formant de vastes nappes au sol et sur les arbres. La viorne mancienne (Viburnum lantana), le cornouiller mâle (Cornus mas), le fusain d'Europe (Euonymus europaeus) et l'if (Taxus baccata) (seulement subspontané ici) y sont abondants aux côtés d'autres espèces plus neutrophile voire acidiphiles tels le chèvrefeuille des bois (Lonicera periclymenum) et le framboisier (Rubus idaeus). D'autres ligneux apparaissent plus discrètement dans le sous-bois, comme la clématite des haies (Clematis vitalba), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), le nerprun purgatif (Rhamnus cathartica), le troène commun (Ligustrum vulgare), le rare alouchier (Sorbus aria), l'aubépine à deux styles (Crataegus laevigata), le bois gentil (Daphne mezereum), le groseillier épineux (Ribes uva-crispa), le houx (Ilex aquifolium) (en bordure d'un jardin), etc. On notera aussi la présence d'exotiques dont le cotonéaster horizontal (Cotoneaster horizontalis), l'arbre aux papillons (Buddleja davidii), le mahonia (Mahonia aquifolium), le marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum), le sapin de douglas (Pseudotsuga menziesii).
Très localement, sur le flanc sud, on constate le maintien de fragments de pelouses sèches malgré l'embroussaillement important du site. Elles comportent la seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea), le brome érigé (Bromus erectus), le fraisier des collines (Fragaria viridis), l'hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), la potentille printanière (Potentilla neumanniana), la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), la germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), l'hellébore fétide (Helleborus foetidus), l'hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), l'épervière piloselle (Hieracium pilosella), etc. C'est à ce niveau que se rencontrent quelques pieds de cotonéaster sauvage (Cotoneaster integerrimus), petit arbuste thermophile rare et légalement protégé en Région wallonne.
La bordure sud du site, en contact avec la pâture, montre un ourlet arbustif dominé par le prunellier (Prunus spinosa) et l'aubépine à un style (Crataegus monogyna) ainsi que, sous la clôture et sur une petite butte sèche parallèle, de petites pelouses ouvertes à orpin blanc (Sedum album), potentille printanière (Potentilla neumanniana), tabouret perfolié (Thlaspi perfoliatum), petite pimprenelle (Sanguisorba minor), renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia), orpin âcre (Sedum acre), laîche printanière (Carex caryophyllea), petit boucage (Pimpinella saxifraga), drave printanière (Erophila verna), véronique des campagnes (Veronica agrestis), gaillet jaune (Galium verum), etc.
A l'extrémité orientale du Tienne du Curet, les talus de la route Han-Belvaux, constitués en partie d'affleurements de schistes calcarifères instables, portent une flore très intéressante et variée constituée d'un mélange d'espèces de pelouse pionnière à orpins, d'espèces de pelouses calcicoles xérophiles et mésophiles, d'espèces de prairies de fauche, de plantes rudérales ou de cultures, d'éléments d'ourlets thermophiles ainsi que divers arbustes.
Les espèces les plus caractéristiques des pelouses sèches sont l'orpin blanc (Sedum album), la germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), l'épervière piloselle (Hieracium pilosella), la vipérine (Echium vulgare), l'ail des champs (Allium oleraceum), la picride fausse-épervière (Picris hieracioides), l'hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le tabouret perfolié (Thlaspi perfoliatum), l'anthyllide vulnéraire (Anthyllis vulneraria), le millepertuis perforé (Hypericum perforatum), la fétuque de Léman (Festuca lemanii), le brome érigé (Bromus erectus), la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa), la buplèvre en faux (Bupleurum falcatum), la laîche glauque (Carex flacca), le galéopsis à feuilles étroites (Galeopsis angustifolia), le brachypode penné (Brachypodium pinnatum), l'hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa), la bugrane rampante (Ononis repens), la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), la potentille printanière (Potentilla neumanniana), la globulaire ponctuée (Globularia bisnagarica), l'euphorbe petit-cyprès (Euphorbia cyparissias), l'hellébore fétide (Helleborus foetidus), etc.
De nombreuses autres plantes herbacées plus mésophiles poussent aux endroits moins arides du talus et sur la berme de la route, entre autres séneçon à feuilles de roquette (Senecio erucifolius), laitue scariole (Lactuca serriola), laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), séneçon jacobée (Senecio jacobaea), salsifis des prés (Tragopogon pratensis), vesce hirsute (Vicia hirsuta), trèfle rampant (Trifolium repens), potentille rampante (Potentilla reptans), renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus), pissenlit (Taraxacum sp.), lampsane (Lapsana communis), crépis des prés (Crepis biennis), Séneçon visqueux (Senecio viscosus), léontodon hispide (Leontodon hispidus), le myosotis des champs (Myosotis arvensis), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), luzerne lupuline (Medicago lupulina), trèfle des prés (Trifolium pratense), liseron des champs (Convolvulus arvensis), petit boucage (Pimpinella saxifraga), gaillet jaune (Galium verum), sainfoin (Onobrychis viciifolia), knautie des prés (Knautia arvensis), gaillet mou (Galium mollugo), carotte sauvage (Daucus carota), véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys), campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), achillée millefeuille (Achillea millefolium), aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria), clinopode (Clinopodium vulgare), avoine dorée (Trisetum flavescens), fraisier des bois (Fragaria vesca), gesse des prés (Lathyrus pratensis), fromental (Arrhenatherum elatius), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), petit coquelicot (Papaver dubium), etc.
Le haut du talus est occupé par un manteau arbustif avec notamment la viorne mancienne (Viburnum lantana), le rosier rouillé (Rosa rubiginosa), le chêne pédonculé (Quercus robur), le charme (Carpinus betulus), le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), la ronce (Rubus fruticosus s.l.), le prunellier (Prunus spinosa), ...
A l'est de la route, en contrebas de celle-ci, s'étend une pelouse calcicole fortement embroussaillée, dont l'inventaire doit encore être réalisé.