Le site constitue une petite enclave marécageuse occupant la plaine alluviale de la Dendre, aujourd'hui canalisée. Le substrat est composé d'alluvions modernes des vallées, sédiments lourds conférant à l'endroit sa nature marécageuse. Le site devait jadis faire partie d'un ensemble marécageux plus vaste (cf. carte de Ferraris) le rattachant au marais de l'Astoria. Aujourd'hui cerné par le chemin de fer Lessines-Grammont, la Dendre canalisée et par plusieurs routes, le site est coupé de ses approvisionnements hydriques d'origine fluviale (plaine d'inondation périodique). Le maintien de l'humidité de l'endroit peut être expliqué par des résurgences de sources - une dépression constitue l'assise du site - ou par le rôle de collecteur des eaux de pluie et de ruissellement que jouent les infrastructures sus-citées.
Le marais de Deux-Acren (secteur initial) a fait l'objet d'inventaires par des membres de l'asbl CRASEN au cours des années 1980. Le texte qui suit repose essentiellement sur ces observations déjà anciennes et une actualisation des données serait souhaitable.
En contrebas des divers talus artificiels, la zone humide présente trois faciès principaux ceinturant une dépression dégagée de végétation, sous eau. En fonction de la hauteur d'eau se dessinent des vases exondées, lieu d'élection de la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus). Le premier faciès est une très belle petite roselière dominée par la massette à larges feuilles (Typha latifolia) et parsemée de patience des eaux (Rumex hydrolapathum). Dans les zones de transition entre la typhaie et les talus, un assortiment d'espèces mélangées complètent la flore avec l'iris jaune (Iris pseudacorus), la baldingère (Phalaris arundinacea), la sagittaire (Sagittaria sagittifolia), le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), l'épiaire des marais (Stachys palustris), des laîches (Carex spp.), l'épilobe hérissé (Epilobium hirsutum), la pulicaire dysentérique (Pulicaria dysenterica), le faux cresson (Apium nodiflorum), le jonc épars (Juncus effusus)...
De la dépression se dégage vers la Dendre un petit exutoire le long duquel s'enracine une petite aulnaie (2ème faciès). Sous le couvert de quelques aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et saules (Salix sp.), s'étalent de belles plages de scrofulaires ailées (Scrophularia umbrosa) et de myosotis des marais (Myosotis scorpioides) ainsi que quelques touffes d'iris jaune (Iris pseudacorus).
Au sortir de l'aulnaie s'étend le 3ème faciès: de larges tapis de glycéries aquatiques (Glyceria maxima) et de glycéries flottantes (Glyceria fluitans), envahis de scrofulaires ailées, occupent un sol à spongiosité variable.
Les talus artificiels secs ceinturant la zone humide ne sont pas dénués d'intérêt : on y note la présence de nombreux épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), de quelques orchis tachetés (Dactylorhiza maculata), de l'origan (Origanum vulgare), du genêt à balais (Cytisus scoparius), de l'ajonc d'Europe (Ulex europaeus), etc.
Les autres parties du site, en particulier celles situées à l'est de la voie ferrée, restent à inventorier, tant du point de vue floristique que faunistique, les données disponibles étant largement déficitaires.