Le site occupe une position privilégiée : c'est une plaine alluviale (altitude moyenne : 24 m) située à la confluence de la Dendre inférieure et de son affluent, le ruisseau d'Ancre, et coincée en contrebas des premières dénivellations du plateau limoneux. Cette position l'exposait jadis aux crues de la Dendre inférieure et à ses dépôts d'alluvions modernes à texture argileuse. Ces dépôts imperméables ont favorisé l'inondation périodique du site et ont permis le développement d'un sol marécageux à sédimentation organique : une tourbière y fut d'ailleurs très anciennement exploitée, comme en témoigne le toponyme 'turpri'. En bordure nord du site, à la cote 30, passe l'assiette de l'ancien chemin de fer Lessines-Renaix. Le site a été profondément altéré par la canalisation de la Dendre et la construction de la route Lessines-Grammont qui le privent de ce régime hydrique. D'autres remblais ont asséché une partie du site : une ancienne décharge publique forme une butte surélevée et une autre partie remblayée est occupée par un petit étang de pêche dont les berges en pente douce sont recouvertes de cendrées (charbon gras) provenant d'une centrale électrique.
Le site se présente actuellement comme un maillage de biotopes différents, alternance de zones asséchées et de zones plus humides. On y trouve des vestiges s'apparentant à des aulnaies mésotrophes à laîches, à des saulaies humides mésotrophes, à des friches humides colonisées par des espèces paludicoles... Une grande partie du site a été plantée de peupliers. En contrebas de l'assiette de chemin de fer se situent trois sources : on y observe la scrofulaire aquatique (Scrophularia auriculata), le cresson de fontaine (Nasturtium officinale), l'iris jaune (Iris pseudacorus), des laîches (Carex spp.),... Dans ces parages, le couvert d'aulnes glutineux (Alnus glutinosa) est très dense. Accompagné de quelques saules cendrés (Salix cinerea) et à oreillettes (Salix aurita), ce bois abrite la morelle douce-amère (Solanum dulcamara), la lycope (Lycopus europaeus), le myosotis des marais (Myosotis scorpioides), la verge d'or (Solidago virgaurea), le roseau (Phragmites australis), la lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris). Un autre faciès abritant les mêmes espèces s'apparente plutôt à une saulaie humide mésotrophe, avec le saule des vanniers (Salix viminalis), le saule blanc (Salix alba), le saule pourpre (Salix purpurea). Parasitant les racines de saules et de peupliers : la lathrée clandestine (Lathraea clandestina) est une des plantes rares du site. Diversement répartis dans les friches humides et la saulaie, on trouve la reine des prés (Filipendula ulmaria), l'angélique sauvage (Angelica sylvestris), la pulicaire dysentérique (Pulicaria dysenterica), le pétasite officinal (Petasites hybridus), le millepertuis tetraptère (Hypericum tetrapterum), le céraiste aquatique (Myosoton aquaticum), le cirse maraîcher (Cirsium oleraceum), la salicaire commune (Lythrum salicaria)... Aux abords des fossés marécageux, se rencontrent la glycérie aquatique (Glyceria maxima), la sagittaire (Sagittaria sagittifolia), la renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus), le bident triparti (Bidens tripartita), le bident à fruits noirs (Bidens frondosa), la massette à larges feuilles (Typha latifolia), le cresson des marais (Rorippa palustris), ainsi que des patiences (Rumex spp.)...
Une menthe hybride présentant des caractères de Mentha spicata y a été notée. Dans l'eau abondent des callitriches (Callitriches spp.) et la lentille d'eau (Lemna minor). La petite érythrée (Centaurium pulchellum) est présente sur les chemins dénudés et frais. L'épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), la seule orchidée du site, s'observe aux abords du marais. Les terres de remblais, couvertes de pelouses, et les flancs de l'ancienne assiette du chemin de fer diversifient les substrats et s'offrent à l'épanouissement certaines espèces peu banales : L'agripaume (Leonorus cardiaca), le myosotis versicolore (Myosotis discolor), une sous-espèce rare du mouron des oiseaux (Stellaria media subsp. major) et la potentille droite (Potentilla recta). Le rare miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris) et la primevère officinale (Primula veris) ont été trouvés sur un sol argileux anciennement amendé en calcaire (marne). La bardane tomenteuse (Arctium tomentosum) complète le lot des curiosités floristiques du site.