L'île suit une légère courbe de la Meuse à hauteur de Dave, sur la rive droite, et de Wépion, sur la rive gauche. La passe navigable longe la rive ouest de l'île, le bras est, non navigable, étant destiné à être aménagé en frayère. L'île se situe en aval de l'Ardenne condruzienne, à hauteur de la bande silurienne 'de Dave' et sur le bord sud du bassin de Namur dont les assises (Couvinien, Givétien, Frasnien, Famennien) se reconnaissent sur les versants de la vallée mosane (KAISIN et al., 1922).
L'île n'est jamais inondée, sauf pendant les très grandes crues.
D'après Saintenoy-Simon & Duvigneaud (1991), les groupements suivants peuvent être reconnus sur l'île de Dave :
- une vieille peupleraie dépérissante (en cours d'exploitation);
- une jeune peupleraie à croissance très rapide, avec en sous-bois Cornus sanguinea, Viburnum opulus, Crataegus monogyna, etc.;
- une filipendulaie sèche à Filipendula ulmaria, Valeriana repens, Angelica sylvestris, Anthriscus sylvestris, etc. Localement apparaît aussi Thalictrum flavum et Allium scorodoprasum;
- des ronciers à base de Rubus caesius melé de diverses espèces nitrophiles et hygrophiles banales;
- une arrhénathéraie assez diversifiée floristiquement : Arrhenatherum elatius, Origanum vulgare, Veronica chamaedrys, Pimpinella major, Eupatorium cannabinum, Scrophularia nodosa, Cardamine impatiens, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, etc.;
- une végétation rivulaire fragmentaire sur les berges escarpées avec notamment Salix alba, Salix viminalis, Lysimachia vulgaris, Elymus caninus, Saponaria officinalis, Lathyrus pratensis, Lycopus europaeus, etc.;
- des roselières fragmentaires à Iris pseudacorus, Phalaris arundinacea, Phragmites australis, etc.;
- une aulnaie fragmentaire avec en sous-bois Humulus lupulus, Dipsacus pilosus, Stellaria nemorum, Ribes rubrum, Calystegia sepium, etc.
Il existe également un ancien verger dont les branches portent de nombreuses boules de Viscum album et qui supportent les nids de héron cendré.
L'île n'est jamais inondée, sauf pendant les très grandes crues.
Au 18è siècle, les cartes dressées par le Comte de FERRARIS indiquent que l'ïle de Dave était une vaste zone de prairies marécageuses. Au 19è siècle, une culture maraîchère se développe sur le site : on y cultive des betteraves, des céréales, des pommes de terre et des fraises. Hommes et animaux y sont amenés à l'aide d'un bac. A cette époque, la rive davoise est occupée par une roselière épaisse, qui est exploitée comme litière pour le bétail. Au début du 20è siècle, cet endroit romantique devient le but de promenades et de baignades. Un yacht-club s'installe sur l'île dès 1920 et un café y propose de goûter les poissons de la Meuse. Cet exploitation touristique durera jusque 1945 environ. A partir de cette période, le site est abandonné mais devient petit à petit l'objet d'intérêt pour les aménagistes. Un projet ambitieux lancé à la fin des années 1970 prévoyait en effet de remplacer les anciens barrages jugés trop vétustes par des constructions de grande taille. Les conséquences hydrologiques de ce projet auraient été dramatiques pour l'avenir de l'île, s'il n'avait pas été abandonné. En 1982, la ville de Namur demande le classement du site, afin de renforcé la protection du site, classement qui sera élargi quelques années plus tard jusqu'à la création, en 1992, d'une réserve naturelle domaniale.