La Fagne de Warinsart s'étend sur un petit affluent du Serpont. Il s'agit d'une longue fange, en pente douce, inclinée d'est en ouest. Une partie de la fange a été enrésinée. L'altitude est comprise entre 460 m dans sa partie la plus élevée et 415 m dans la vallée du Serpont.
Le site se trouve au centre du massif cambrien du Serpont, enserré dans les assises géologiques du Gedinnien inférieur. Le Cambrien a dû être recouvert, aux âges géologiques, d'un revêtement du Dévonien, étage Gedinnien, dont il reste des poches sporadiques. Le ruissellement délava cette couche gedinnienne, qui s'est accumulée au bas de la pente nord, dans le val de la Lomme, où se voient des blocs cambriens descendus des hauteurs. C'est dans ces roches gedinniennes réduites à l'état de graviers, que l'on observe de petites pépites d'or et des paillettes que les Celtes de la Tène I ont exploitées. Des milliers de tertres d'orpaillage, dont un grand nombre sont énormes et dépassent 4m de hauteur, se dressent sur les bords de la Lomme supérieure (DUBOIS, 1953).
De petits tertres d'orpaillage, très nettement marqués existent au centre de la fange de Warinsart, à quelques dizaines de mètres d'un petit affluent du Serpont.
Le long du petit ruisseau, sous les plantations d'épicéas, subsistent des vestiges de magnocariçaies à Carex paniculata, ce qui est curieux sur terrain cambrien. Dans les drains, qui ont assèché le fond tourbeux et permettent aux résineux de survivre, se développent de belles colonies de diverses espèces de sphaignes.
Des épicéas ont été coupés et d'autres ont vraisemblablement été abattus par les tempêtes de 1990. Il en résulte une coupe forestière envahie par les espèces classiques (Senecio sylvaticus,...). Cette coupe forestière, non replantée et laissée à elle-même permettra d'agrandir la partie centrale de la fange qui est tout à fait ouverte et est occupée par de belles prairies mouilleuses à molinie, pauvres en espèces, qui connaissent un début de recolonisation forestière par Salix aurita, Betula pendula, B. pubescens, Frangula alnus,...
Près du ruisseau, dans des zones extrêmement fangeuses, au voisinage de jonchaies acutiflores, on note un groupement assez hétérogène et nitrophile à Urtica dioica, Carex nigra, Deschampsia cespitosa, Persicaria bistorta, Lotus pedunculatus, Filipendula ulmaria, Ajuga reptans, Valeriana repens, Cirsium palustre, Stellaria alsine, Angelica sylvestris, Luzula sylvatica, Scirpus sylvaticus, Dryopteris carthusiana, Tanacetum vulgare, etc.
Dans le ruisselet, sous une galerie forestière d'Alnus glutinosa poussent Glyceria fluitans, Callitriche sp., Persicaria hydropiper et de hautes herbes hygrophiles.
Sur le rebord de la fange, là où le sol se relève, subsistent de vieux piquets de clôture, témoignant de l'existence passée de praires pâturées. Elles sont fort intéressantes. Un relevé effectué à la mi-septembre permet d'observer encore : Nardus stricta, Carex panicea, C. ovalis, Succisa pratensis, Potentilla erecta, Lathyrus linifolius var. montanus, Galium saxatile, Agrostis capillaris, Campanula rotundifolia, Festuca nigrescens, Viola canina, Veronica officinalis, V. chamaedrys, Pimpinella saxifraga, Knautia arvensis,...
Sur les tertres (d'orpaillage ou non !) poussent des fragments de landes à Calluna vulgaris accompagné de Galium saxatile, etc.
Sur la carte de Ferraris (18ème siècle), le site était occupé par des prairies, landes, bois. Localisation difficile.
Des milliers de tertres d'orpaillage, dépassant souvent 4 m de hauteur, se dressent sur les bords de la Lomme supérieure et sont le témoignage de l'exploitation de l'or déjà par les Celtes de la Tène I (DUBOIS, 1953).