Le Pré Bouffot est niché dans une petite clairière au sein de vieilles pessières datant du début du 20ème siècle. La flore comprend diverses espèces caractéristiques des prairies de fauche submontagnardes en mélange avec des espèces de prairies de fauche maigres de basse altitude et de prairies humides. Le site a été parcouru à plusieurs reprises par les botanistes (voir e.a. DE ZUTTERE, 1966; SAINTENOY-SIMON, 2015; HENNERESSE, 2017).
Un relevé réalisé le 4 juillet 1990 (J. Saintenoy-Simon et al.) regroupe les espèces suivantes: Meum athamanticum (2.2), Cirsium palustre (2.2), Angelica sylvestris (2.2), Persicaria bistorta (2.2), Stellaria graminea (2.2), Holcus lanatus (2.2), Colchicum autumnale (1.2), Deschampsia cespitosa (1.2), Stachys officinalis (1.2), Potentilla erecta (1.1), Lathyrus linifolius var. montanus (1.1), Lotus pedunculatus (1.1), Rumex acetosa (1.1), Deschampsia flexuosa (+), Dactylis glomerata (+), Ranunculus acris (+), Phleum pratense (+), Campanula rotundifolia (+),Genistella sagittalis (+), Veronica officinalis (+), V. chamaedrys (+), Anemone nemorosa (+), Valeriana officinalis (=repens) (+), Leucanthemum vulgare (+).
Outre ces herbacées, quelques arbustes annoncent une recolonisation forestière, en particulier Prunus spinosa, Quercus robur, Corylus avellana et Prunus serotina (très abondant en lisière).
La flore vasculaire du Pré Bouffot a de nouveau fait l'objet d'un inventaire en 2015-2016 afin d'actualiser les données, mais les indices de recouvrement n'ont pas été notés (HENNERESSE, 2017).
La flore herbacée de la prairie et de son pourtour (sous le couvert des arbres) rassemble actuellement Anemone nemorosa, Angelica sylvestris, Anthoxanthum odoratum, Athyrium filix-femina, Cardamine flexuosa, Cardamine pratensis, Cerastium fontanum subsp. vulgare, Cirsium palustre, Dactylis glomerata, Deschampsia cespitosa, Deschampsia flexuosa, Digitalis purpurea, Dryopteris carthusiana, Epilobium montanum, Galeopsis tetrahit, Galium mollugo, Galium saxatile, Holcus lanatus, Hypericum maculatum, Impatiens noli-tangere, Juncus effusus, Lapsana communis subsp. communis, Lathyrus linifolius, Lotus pedunculatus, Lysimachia nemorum, Maianthemum bifolium, Meum athamanticum, Paris quadrifolia, Persicaria bistorta, Polygonatum multiflorum, Polygonatum verticillatum, Potentilla erecta, Prunella vulgaris, Ranunculus ficaria, Ranunculus repens, Rumex acetosa, Rumex obtusifolius subsp. obtusifolius, Senecio ovatus, Silene dioica, Stachys officinalis, Stellaria graminea, Stellaria holostea, Urtica dioica, Valeriana repens, Veronica chamaedrys et Vicia cracca.
Festuca rubra subsp. commutata a en outre été noté en 2014 lors d'une excursion de l'Association pour l'Étude de la Floristique (SAINTENOY-SIMON, 2015).
L'analyse socioécologique de ce relevé met en évidence l'influence forestière sur la composition floristique du Pré Bouffot. Les arbustes et arbres du pourtour de la prairie et les jeunes plants pionniers sont en effet bien présents: Betula pubescens, Corylus avellana, Crataegus laevigata, Fagus sylvatica, Picea abies, Prunus serotina, Prunus spinosa, Quercus robur, Rubus sp., Sambucus nigra, Sambucus racemosa, Sorbus aucuparia, ...
L'intérêt majeur du Pré Bouffot est la présence d'une population disjointe de Meum athamanticum, le fenouil des Alpes. En Wallonie, cette ombellifère montagnarde se rencontre essentiellement en Haute-Ardenne où elle est relativement répandue dans les prés de fauche non amendés au-delà de 500 m d'altitude. En revanche sa présence est très ponctuelle ailleurs et assez exceptionnelle en Ardenne méridionale. A Straimont, le fenouil des Alpes est connu depuis au moins 140 ans puisque H. Verheggen le renseignait déjà en 1880. Par la suite, d'autres mentions de la plante apparaissent dans la littérature (voir HENNERESSE, 2017), mais elles ne concernent pas toutes le Pré Bouffot. En effet, selon PARENT (1994), au moins au moins une seconde station était connue en plus de celle du Pré Bouffot, située au lieu-dit "Brunwiris".
Si le fenouil des Alpes se maintient plus ou moins bien sur le site, plusieurs espèces notées par le passé n'ont plus été retrouvées ces dernières années. C'est plus particulièrement le cas d'Alchemilla glabra, A. monticola, A. xanthochlora, Dactylorhiza fuchsii, D. majalis et Viola palustris signalés par PARENT (1980). Il en va de même pour certaines espèces observées par J. Saintenoy-Simon en 1990 tels que Campanula rotundifolia, Colchicum autumnale, Genistella sagitallis, Leucanthemum vulgare, Phleum pratense, Ranunculus acris ou encore Veronica officinalis.
Enfin signalons aussi la disparition, probablement déjà assez ancienne, d'une plante remarquable pour la région, Sanguisorba officinalis, mentionnée par DE ZUTTERE (1966) et PARENT (1973), et jamais revue sur le site et ses alentours.
A relever cependant la redécouverte sur le site, en 2019, d'Orchis mascula, orchidée rare en Ardenne et qui n'avait plus été observée depuis PARENT (1980).
Le peuplement faunistique du Pré Bouffot reste globalement très peu documenté. Les principales données disponibles ont été résumées par HENNERESSE (2017).