DUMONT (1983) écrit ceci au sujet des étangs de la région de Freux: «Il s'agit de pièces d'eau à tendance eutrophique dont le niveau ne subit pas de fluctuations saisonnières et d'une communauté (Pilularietum globulifera) dont les éléments les plus typiques peuvent végéter pendant de nombreuses années sans connaître de période d'assèchement nécessaire à l'accomplissement de leur cycle vital. La pilulaire, le myriophylle et l'élodée ont montré une très bonne vitalité, mais à l'état végétatif, les deux dernières espèces citées ont d'ailleurs la réputation de ne jamais fleurir en Ardenne».
Le même auteur donne le relevé suivant pour le plan d'eau concerné ici: Pilularia globulifera (1.2), Myriophyllum alterniflorum (2.2), Juncus bulbosus (3.2), Potamogeton natans (1.1), Fontinalis antipyretica (2.2), Callitriche cf. hamulata (3.2), Elodea canadensis (2.2), Glyceria fluitans (2.1), Equisetum fluviatile (2.1), Sparganium emersum (2.1).
En Région wallonne, Pilularia globulifera, ou pilulaire, a toujours été très localisée et ne subsiste plus actuellement qu'à Virelles et dans la région de Freux. Une station de cette fougère aquatique très spéciale est connue à 2,7 km au sud de l'étang de pêche, dans le site des Croisettes.
Le maintien de Myriophyllum alterniflorum n'a pas été confirmé récemment. Par contre, la découverte d'Elatine hexandra, l'élatine à six étamines, est remarquable, celle-ci se développant sur des pierres plates de la digue en l'absence de mise en assec (obs. D. Dufour, 2009 et L.-M. Delescaille, 2014).
Callitriche hamulata, la callitriche à crochets, et Sparganium emersum, le rubanier simple, semblent toujours exister sur le site, de même que l'exotique Elodea canadensis, l'élodée du Canada.
Les abords de l'étang sont colonisés par diverses plantes herbacées et ligneuses: Scutellaria galericulata (scutellaire toque), Galeopsis tetrahit (galéopsis tétrahit), Carex paniculata (laîche paniculée), Epilobium palustre (épilobe des marais), Rubus idaeus (framboisier), Caltha palustris (populage), Cirsium palustre (cirse des marais), Frangula alnus (bourdaine), Salix aurita (saule à oreillettes), Epilobium angustifolium (épilobe en épis), Scirpus sylvaticus (scirpe des bois), Deschampsia cespitosa (canche cespiteuse), Galium uliginosum (gaillet des fanges), Galium palustre (gaillet des marais), Cardamine pratensis (cardamine des prés), Populus tremula (peuplier tremble), Alnus glutinosa (aulne glutineux), Filipendula ulmaria (reine des prés), Persicaria bistorta (bistorte), Juncus effusus (jonc épars), Holcus mollis (houlque molle), etc.
En 2016, l'étang a subi une mise en assec, entrainant l'apparition de certaines plantes rares comme Eleocharis ovata, le scirpe à inflorescence ovoïde (obs. L.-M. Delescaille).
La faune de l'étang et de ses environs est encore peu connue et on est surtout documenté sur les oiseaux et, secondairement, sur les odonates.
La plupart des données récentes proviennent du portail Observations.be et concernent une trentaine d'espèces d'oiseaux observées entre 2009 et 2018. Les oiseaux le plus souvent aperçus sont le canard colvert (Anas platyrhynchos) avec des groupes atteignant les 25 individus, le cygne tuberculé (Cygnus olor) avec jusqu'à 13 oiseaux ensemble, le fuligule morillon (Aythya fuligula), potentiellement nicheur (max. 10 ex. ensemble), la foulque macroule (Fulica atra), la grande aigrette (Ardea alba) par individus isolés ou par deux, le héron cendré (Ardea cinerea), le grand cormoran (Phalacrocorax carbo), ainsi que les exotiques invasives bernache du Canada (Branta canadensis) et ouette d'Egypte (Alopochen aegyptiacus).
Une autre espèce exotique, le tadorne casarca (Tadorna ferruginea), fait de temps à autre une apparition mais ne paraît pas présente en permanence sur l'étang et ses abords.
Le limicole le plus fréquemment noté est le chevalier culblanc (Tringa ochropus), qui comptabilise jusqu'à 12 individus le même jour. Plus rarement ont été signalés le petit gravelot (Charadrius dubius) et le chevalier gambette (Tringa totanus).
Diverses espèces ne semblent y faire que des haltes plus occasionnelles comme le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), noté à trois reprises en dix ans, le canard siffleur (Mareca penelope) (1 ex. en novembre 2011), le canard souchet (Spatula clypeata) (6 ex. en mars 2015), le fuligule milouin (Aythya ferina), la sarcelle d'hiver (Anas crecca), le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), voire même la sterne pierregarin (Sterna hirundo) (1 ex. en avril 2010).
Seules sept espèces de libellules ont été mentionnées ces dernières années sur le site. Les autres groupes d'insectes et d'invertébrés ne semble pas avoir fait l'objet d'investigations.