Située à moins de 2 km à l'ouest de Braine-l'Alleud, cette sablière a été ouverte dans la partie supérieure du relief compris entre la vallée du Hain et celle de son affluent de rive gauche le Ri des Vervois. Elle est incluse dans le bois du Foriest (ou Foriet) et jouxte vers le nord-est d'anciennes sablières boisées (Bt/393/11). On y a exploité des sables bruxelliens.
Cette vaste sablière creusée en fosse présente des versants éboulés hauts de 10-20 m et boisés spontanément, à l'exception de quelques rares secteurs au sable meuble encore bien apparent. Elle est accessible par l'ancienne rampe d'accès qui pénétrait dans le site par le nord au départ du chemin qui séparait les deux sablières voisines, ainsi que par plusieurs sentiers. Le fond de l'excavation est parcouru par différents chemins et sentiers (cf. carte I.G.N. édition 2000) dont certains tronçons sont très humides.
Une partie importante du fond est occupée par un boisement spontané peu dense d'espèces pionnières (bouleau dominant), laissant des zonesplus ou moins couvert de pierres gréseuses sur une surface importante (aires sableuses minoritaires); la strate herbacée y est très éparse. Des zones humides occupent le reste du fond: au pied du flanc sud-est, une mare permanente à l'eau limpide d'une quinzaine d'ares (représentée sur l'édition 2000 de la carte I.G.N.); plusieurs mares temporaires ou permanentes selon les années, réparties un peu partout mais surtout dans la partie au sud du prolongement de l'accès principal à la carrière.
Au nord-ouest subsiste un replat non exploité, ayant toutefois subi des travaux de découverture; il forme une avancée irrégulière, surélevée par rapport au fond de l'excavation. Ce replat, qui présente plusieurs niveaux, est à un stade moins avancé de sa colonisation végétale, en particulier la partie jouxtant le bois environnant, couverte d'un tapis de mousses pionnières (partie la plus fréquentée par les motos en été 2005). C'est au niveau de ce replat (dénommé ici replat septentrional) et de ses flancs que le caractère sableux reste le plus marqué.
Vers l'est, juste au sud de l'accès, s'étend une butte dont le replat (dénommé ici replat oriental) est occupé par une friche avec quelques tas d'inertes.
Le site héberge une population assez importante de lapins qui intervient dans le maintien des pelouses pionnières rases, ainsi que des chevreuils. D'anciennes infrastructures subsistent le long de l'accès.
Fréquentation du site: En 2003 et 2004, le site ne montrait pas de signe d'une fréquentation importante, sauf autour de la mare principale. La situation a changé en cours d'année 2005: le replat nord est actuellement 'labouré' par les motos, ainsi que le talus meuble descendant dans le fond de la carrière. Des places à feu sont visibles en plusieurs points, notamment dans le fond, avec apparition de déchets de pique-nique.
Présence de déchets: La propreté du site est exceptionnelle pour le Brabant wallon. Toutefois, d'anciens tas d'inertes sont visibles au nord-est de la pièce d'eau. Probablement au moins un ancien versage (près du carrefour à l'est du site). Une épave de véhicule sur le flanc d'une mare, vers l'est. Des dépôts clandestins de déchets divers (y compris encombrants ménagers et sacs poubelles) ont régulièrement lieu le long du chemin dominant l'excavation vers l'est. Depuis 2005, des déchets de pique-nique apparaissent çà et là suite à la fréquentation accrue de la carrière.
Environnement du site: Bois du Foriest (intégré au réseau Natura 2000) vers le nord et l'ouest, ancienne sablière (Bt/393/11) vers le nord-est et cultures vers le sud-est.
La colonisation forestière du fond de l'excavation, déjà bien amorcée, résulte du développement de Betula pendula, qui est accompagné principalement de Salix caprea et Betula pubescens. Dans certaines zones, l'arbuste introduit Buddleja davidii est abondant, surtout sur une partie du replat septentrional. Des massifs de ronces croissent à différents endroits. Dans et autour des zones humides poussent d'autres espèces de saules; la présence de plusieurs buissons de Salix repens est à épingler.
La mare principale, dont la surface en eau peut se réduire fortement (juillet 2005), est colonisée par Lemna minor, des bryophytes et des algues, ainsi que par des plages de Carex pseudocyperus, C. acutiformis, Phragmites australis, Eleocharis palustris et Typha latifolia; en bordure se développent Juncus effusus, Alisma plantago-aquatica, Lythrum salicaria, Epilobium hirsutum, E. parviflorum, Ranunculus sceleratus, Rumex conglomeratus, Hypericum quadrangulum, Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Eupatorium cannabinum, Pulicaria dysenterica, Calamagrostis epigejos, Equisetum palustre,... Dans le secteur sud, au niveau des autres mares plus ou moins temporaires selon les années et des zones humides s'asséchant en été, on observe les mêmes espèces, parmi lesquelles Carex pseudocyperus et C. acutiformis formant localement de petites cariçaies, mais aussi Typha angustifolia (quelques m2), Chenopodium rubrum, Persicaria mitis, Rorippa palustris, Lotus pedunculatus, Lythrum salicaria Centaurium erythraea, Centaurium pulchellum, Scrophularia auriculata, S. umbrosa, Veronica beccabunga, Cirsium palustre, les joncs Juncus articulatus, J. effusus, J. inflexus, J. conglomeratus, J. tenuis et J. bufonius, Scirpus sylvaticus, les laîches Carex demissa (très abondant), C. disticha, C. ovalis, C. remota et C. hirta,... Une algue du genre Chara tapisse le fond de certaines mares, semipermanentes ou non.
Sur les anciens chemins et autres zones humides qui s'assèchent progressivement en cours d'été, se développe un groupement à Juncus bufonius accompagné de quelques plantes intéressantes pour le district brabançon, dont Gnaphalium luteoalbum (abondant localement), Centunculus minimus (très abondant en 2003 et 2004, moins en 2005), Centaurium pulchellum (centaines de pieds) et Isolepis setacea, ainsi que de Sagina procumbens, Persicaria hydropiper, Hypericum humifusum, Anagallis arvensis, Centaurium erythraea, Prunella vulgaris, Callitriche sp., Plantago major, Gnaphalium uliginosum, Juncus tenuis, J. effusus, J. articulatus, J. conglomeratus, Agrostis canina, A. stolonifera...
Les étendues plus sèches, pierreuses ou sableuses, montrent, sous une strate ligneuse encore clairsemée, une végétation pionnière composée entre autres de plantes annuelles naines du Thero-Airion: Cerastium semidecandrum, C. pumilum, C. glomeratum, C. fontanum, Arenaria serpyllifolia, Sagina procumbens, Rumex acetosella, Hypericum perforatum, Cardamine hirsuta, Arabidopsis thaliana, Erophila verna, Sedum acre (abondant sur le replat oriental), Aphanes arvensis, Fragaria vesca, Trifolium dubium, T. campestre, Centaurium erythraea, Myosotis ramosissima, M. arvensis, Veronica arvensis, V. officinalis, V. serpyllifolia, Filago minima (abondante localement sur les replats et dans le fond), Hieracium pilosella, Leontodon saxatilis, Luzula campestris, Carex pilulifera, les poacées Aira praecox (peu abondant globalement), Vulpia myuros, V. bromoides, Agrostis capillaris et A. vinealis, ainsi que des bryophytes et lichens. Des pieds malingres d'Epilobium angustifolium poussent çà et là, ainsi que Oenothera deflexa, Conyza canadensis et des ronces. Curieusement, aucune touffe de Calluna vulgaris n'a été notée jusqu'à présent dans la sablière. L'action des lapins est particulièrement visible dans ce secteur; la végétation est par endroits cantonnée aux aires riches en crottes.
D'autres plantes, notamment des espèces à affinités forestières, ont été notées dans le site, parmi lesquelles Lathyrus sylvestris, très abondant, surtout dans la partie sud et sur le replat oriental, Sedum telephium, Circaea lutetiana, Echium vulgare (replat oriental), Teucrium scorodonia, Scrophularia nodosa, Verbascum thapsus, Solidago virgaurea, Hieracium lachenalii, Leontodon autumnalis, Inula conyzae, Senecio inaequidens, Epipactis helleborine, les fougères Dryopteris filix-mas et Pteridium aquilinum. Des plages d'ortie (Urtica dioica) poussent à quelques endroits. La poacée Digitaria ischaemum apparaît un peu partout dans la sablière en cours d'été et plus localement Echinochloa crus-galli.
Récemment, l'intérêt botanique s'est encore accru suite à la découverte de plusieurs espèces rares, à savoir Dactylorhiza fuchsii, Ophrys apifera, Orchis militaris et Pyrola minor (obs. E. HENRION et C. VERSTICHEL, 2007-2009). A noter que certaines de ces plantes, légalement protégées en Région wallonne, poussent sur la butte de sable visée par la reprise de l'exploitation !!!
L'intérêt bryologique de cette sablière a été mis en évidence récemment par SOTIAUX (2005). Il s'agirait, selon cet auteur, de l'une des stations les plus riches et diversifiées de tout le district brabançon.
Les vastes superficies de sables calcarifères humides sont colonisées par des espèces pionnières: Leiocola badensis, Aneura pinguis, Riccardia chamedryfolia, Pellia endiviifolia, Aloina aloides, Didymon fallax, Dicranella varia, Bryum pallescens, Encalypta streptocarpa, Bryoerythrophyllum recurvirostrum, Syntrichia ruraliformis, Pseudocrossidium hornschuchianum, Barbula convoluta, Barbula unguiculata, etc. Dans les parties soumises à une inondation temporaire, le cortège est largement dominé par Calliergonella cuspidata qui est parfois accompagné de Drepanocladus aduncus et Cratoneuron filicinum.
Une espèce des sols calcaires partiellements décalcifiés et rare en Belgique, Racomitrium canescens, est présente sur une butte aplanie, à proximité d'une espèce calciphile stricte, Tortella inclinata, dont c'est ici l'une des deux seules stations connues au nord du sillon sambro-mosan.
Les zones de sables argileux non calcarifères accueillent Polytrichum piliferum, Polytrichum juniperinum, Pogonatum urnigerum, Brachythecium albicans, ... Une espèce invasive exotique, Campylpus introflexus, signalée en Belgique depuis 1966, y forme de vastes tapis monospécifiques empêchant le développement des autres bryophytes.
Des blocs de grès portent Grimmia pulvinata, Tortula muralis, Schistidium apocarpum. Un replat humide sur le flanc nord de la sablière est colonisé par Polytrichum commune var. perigionale.
Les espèces épiphytes sont relativement diversifiées: les saules sur le flanc nord portent par exemple Frullania dilatata, Radula complanata, Metzergia furcata, Orthotrichum affine, Orthotrichum diaphanum, Orthotrichum striatum, Ulota bruchii, Ulota crispa, etc.
La faune de la sablière du Foriest est très riche et renferme de nombreuses espèces rares.
Parmi les orthoptères, il faut signaler tout particulièrement l'observation en 1995 d'une population de grillon champêtre (Gryllus campestris) forte d'au moins 80 chanteurs (COUVREUR, 1995). Il serait opportun de vérifier si l'espèce est encore présente et évaluer sa population, étant donné la situation très défavorable de l'espèce en Wallonie.