A. REMACLE (1995): Cette ancienne sablière a été ouverte au nord de Chaumont-Gistoux. On y a exploité des sables tertiaires du bruxellien.
Vaste sablière aux falaises élevées, elle présente un intérêt esthétique évident grâce à la présence de plusieurs massifs de grès rubéfiés et de falaises éboulées de sable meuble. Le fond de l'excavation a été fortement modifié suite aux dépôts anciens de déblais et de déchets et à la création de terrains de hockey, actuellement inutilisés.
Le site est fréquenté par les promeneurs. Les falaises sableuses sont fort piétinées.
Peu de déchets récents. Quelques restes de pique-nique abandonnés ça et là.
J. SAINTENOY-SIMON (1997): La carrière Champ'taine est une ancienne sablière dont l'exploitation a débuté en 1964 pour fournir le sable nécessaire à la construction de l'autoroute Bruxelles-Namur et dont l'activité s'est terminée en 1976. La carrière se trouve non loin du ri du Pré Delcourt, affluent du Train (bassin de la Dyle).
Géologiquement, la carrière découvre de haut en bas:
- des limons quartenaires avec cailloutis de silex;
- des sables tongriens avec gravier de base fossilifère;
- des sables, des grès en plaquettes, des grès celluleux, des grès fistuleux, des grès et sables ferrugineux (avec figures de liesegang) du Bruxellien qui reposent en discordance de stratification sur les assises du Cambrien formées de quartzites et de phyllades.
Les sables bruxelliens très filtrants laissent facilement percoler les eaux de pluie et de ruissellement qui sont arrêtées au niveau des assises cambriennes. Il se forme une nappe de plusieurs mètres d'épaisseur dont la surface affleure à la base de la carrière.
La présente description est basée sur l'étude de Hance et al. (1989 et 1992) et des observations d'A. Remacle (1994-1995).
L'assiette de la sablière présente, dans son état actuel, un intérêt botanique nettement moins élevé que les versants et certaines parties du plateau: la plus grande partie du fond se caractérise par le développement important des ronciers (Rubus sp.), de massifs d'Urtica dioica et de diverses plantes pionnières des milieux anthropiques comme Artemisia vulgaris, Conyza canadensis, Cirsium arvense, Carduus crispus, Crepis capillaris, Oenothera sp., Melilotus albus, Vicia hirsuta, Fallopia japonica, Potentilla reptans, Spergula arvensis, ..., ainsi que de nombreux Lupinus polyphyllus.
Seule la petite zone encore sableuse jouxtant l'entrée présente encore un intérêt certain avec la présence de Corynephorus canescens, Sedum acre, Polytrichum sp., de même que le pré sec proche du rucher du CARI, avec une abondance de dicotylées dont Vicia sativa, Senecio jacobaea, Achillea millefolium, A. ptarmica, Inula conyzae, Leucanthemum vulgare, Tanacetum vulgare, Hypochaeris radicata, Campanula rapunculus, Daucus carota, Hypericum perforatum, Ranunculus acris, Dipsacus fullonum, etc.
L'emplacement de la mare "permanente" semble être envahi de ronces et d'ortie, avec quelques Juncus et Typha latifolia, et, à proximité, une station de Carex hirta.
Plusieurs plantes forestières sont présentes sur le site, notamment: Digitalis purpurea, Teucrium scorodonia, Hieracium sabaudum, Senecio sylvaticus, Chaerophyllum temulum, Epipactis helleborine.
Les zones à Corynephorus canescens sont dispersées, principalement au pied des falaises sableuses, au niveau des massifs gréseux et sur certains replats sableux. Nous n'avons trouvé à Champ'taine aucun plant d'Aira praecox, ni d'Ornithopus perpusillus, Jasione montana, Filago minima, espèces pourtant présentes dans la sablière voisine de Ronvau (Bt/405/05).
D'après J. Saintenoy-Simon (1997), l'intérêt botanique du site réside principalement par la présence de divers stades de colonisation par la végétation des versants sableux régulièrement rajeunis par l'érosion ainsi que des bas de versants et du fond de la carrière déjà stabilisés.
Les zones les plus instables sont colonisées par Corynephorus canescens qui a ici un rôle pionnier. Sur sables plus ou moins fixés, cette espèce est rejointe par Hypochaeris radicata, Rumex acetosella et la mousse Polytrichum piliferum qui forment une pelouse silicicole très rase.
La pelouse rase stabilisée est alors envahie par Deschampsia flexuosa qui supplante progressivement les autres espèces et forme une pelouse très dense et fermée.
Calluna vulgaris et Cytisus scoparius s'installent alors, la dernière espèce formant facilement des fourrés dans lesquels germe Betula pendula. Rapidement le bouleau forme de petits bosquets favorables à l'installation de Quercus robur et Fagus sylvatica qui constituent en Brabant la plupart des forêts sur sols acides et filtrants.
L'assiette de la carrière a été fortement modifiée par la création d'un terrain de hockey et par des déversements de déblais et de déchets divers; il y subsiste, néanmoins deux petites mares. La première n'est inondée qu'une partie de l'année mais reste constamment boueuse; on y observe Glyceria notata et Rumex crispus. La seconde est une mare permanente entourée d'aulnes glutineux (Alnus glutinosa) et de saules (Salix spp.), peuplée par Typha latifolia, Juncus effusus, Veronica beccabunga, Glyceria notata.
Vers le haut de la falaise, la limite entre les sables purs bruxelliens et les sables argileux tongriens est marquée par un alignement de touffes de Juncus effusus.