Un plan de gestion a été rédigé en 2004, dans le cadre de la demande d'agrément du site par l'asbl Natagora. La priorité est donnée à la conservation des plages de littorelles, avec une vidange partielle de l'étang commençant normalement aux alentours du 15 juin et des actions régulières de remise en lumière des berges.
Dans les années années 2000, il y a eu des fuites importantes de la digue ayant entrainé une longue mise en assec non contrôlée. Des travaux furent donc entamés pour rétablir un système de moine efficace il y a quelques années.
De nouvelles propositions ont été soumises au comité de gestion de la réserve Natagora en 2016 par L.-M. Delescaille et J.-M. Couvreur (SPW/DEMNA); elles concernent les trois points suivants:
1. Gestion du niveau d'eau
Le maintien de périodes d'assec se justifie en raison de la présence d'espèces annuelles rares des berges exondées et de la présence de la littorelle, une espèce amphibie vivace qui peine à se maintenir lorsque les niveaux d'eau restent élevés. Cependant, afin d'éviter que les végétations d'hélophytes ne progressent vers le centre de l'étang, au détriment des espèces vivaces amphibies, les assecs ne devraient être ni trop fréquents ni trop prolongés.
Selon l'expérience acquise par ailleurs, un abaissement du niveau de l'eau d'environ 1,5 m répété pendant 2 ans devrait permettre à la littorelle de se maintenir: elle germe abondamment sur les berges graveleuses exondées la première année et fleurit et fructifie la seconde année. Les espèces annuelles (plantes supérieures et bryophytes pionnières) disposent de substrats dénudés adéquats surtout la première année, mais elles s'adaptent en produisant de nombreuses graines ou diaspores capables de séjourner plusieurs dizaines d'années dans le substrat.
Le maintien de niveaux élevés pendant plusieurs années est justifié par la nécessité de limiter l'extension des végétations semi-aquatiques vivaces qui entrent en concurrence avec la littorelle.
L'abaissement du niveau de l'eau doit être lent et progressif; il débuterait de manière idéale vers la mi-juin avec un abaissement de 10 à 15 cm/semaine, permettant d'atteindre le niveau minimal (- 1,5 m) en 10-15 semaines. Le niveau peut être remonté progressivement à la mi-octobre (sauf si une vidange des poissons est programmée, celle-ci étant généralement réalisée en début d'hiver).
Une rotation complète pourrait être envisagée sur 6 ans : 2 années avec assec partiel (marnage maximum de 1,5 m; éventuellement vidange des poissons en fin de 2e année si nécessaire) et 4 années avec des niveaux élevés afin de réduire la concurrence des hélophytes et de reconstituer des berges nues. Le maintien d'eau en permanence (pas d'assec total, sauf pour une durée très limitée nécessaire à la vidange des poissons) devrait favoriser la végétation strictement aquatique si celle-ci se reconstitue. Cette rotation devrait être testée pendant au moins 1 à 2 cycles et adaptée à la fin du 2e cycle, si nécessaire.
2. Analyse de la qualité physico-chimique des eaux
La réalisation de campagnes d'analyse d'eau devrait idéalement accompagner un cycle complet de gestion (6 ans) ou, au minimum, une année avec eaux basses et une année avec niveau d'eau élevé. Au minimum, le pH et la conductivité de l'eau devraient être mesurés une fois par mois.
3. Gestion de la végétation ligneuse des berges
Les berges graveleuses du nord de l'étang devraient être déboisées sur 10-15 m de large, afin de permettre aux hélophytes de se développer et, éventuellement, à la prairie humide à molinie et succise et à la lande à callune, autrefois présente, de se reconstituer en bordure. Cette bande boisée est essentiellement constituée d'essences arbustives hygrophiles (Salix, Frangula alnus ...). Une gestion en rotation (par ex. sur 6 à 12 ans) devrait suffire pour assurer la survie des communautés héliophiles des berges.
La gestion du peuplement forestier de bordure pourrait aussi privilégier un traitement en taillis ou en taillis sous futaie claire de manière à réduire les apports de litière, à favoriser l'éclairement des berges et à permettre la reconstitution des végétations héliophiles telles que précédemment décrites. Il pourrait aussi se réaliser en rotation, idéalement en combinaison avec la gestion des fourrés contigus.