La réserve naturelle L.R.B.P.O. de Sous Saint-Roch est gérée depuis le début par l'équipe du Centre Marie-Victorin de Vierves-sur-Viroin avec l'aide de diverses associations locales et de nombreux bénévoles.
La première journée de gestion sur le site a eu lieu le 24 octobre 1998: elle a consisté en la coupe de nombreux saules afin de favoriser le développement des végétations hygrophiles et en particulier des cariçaies. La coupe s'effectuait au départ au sécateur et à la débroussailleuse, ensuite au gyrobroyeur. Cette opération a été renouvelée plusieurs années consécutives, pour arriver à une stabilisation de la saussaie vers 2007. L'objectif est de laisser vieillir ce peuplement au profit de la fonge et des bryophytes.
L'année 1998 a également vu la plantation de 380 arbres et arbustes offerts par la Région wallonne à l'occasion de la Semaine de l'Arbre. Ceux-ci ont permis de créer une haie libre le long de la bordure sud de ce qui allait devenir le pré-verger. Ils se répartissaient en 50 aulnes glutineux, 50 bouleau verruqueux, 25 cornouillers sanguins, 20 noisetiers, 25 aubépines à un style, 10 fusains d'Europe, 50 bourdaines, 50 cerisiers à grappes, 10 prunelliers, 25 sureaux noirs, 75 viornes obiers, 10 sorbiers des oiseleurs. Un alignement de saules taillés en têtard est également installé.
En décembre 1998, intervient la pose d'une clôture de 800 m de long en vue de protéger les plantations et de parcelliser le site en vue d'une gestion en rotation (fauchage et pâturage). S'y ajoute la pose d'une barrière en bois à l'entrée du chemin afin de limiter l'accès tout en laissant le passage aux engins agricoles (servitude). Cette clôture a aussi l'avantage de créer une bande refuge de 6 m de large sur tout le périmètre de la réserve, favorable aux reptiles, à l'entomofaune, aux micromammifères et aux oiseaux nichant au sol.
En mars 1999 a lieu la plantation d'un verger de vingt hautes tiges (anciennes variétés traditionnelles de pommes et de prunes). Ces travaux ont été réalisés avec l'aide de l'Institut pour personnes handicapées adultes "L'Albatros" (Petite-Chapelle). Le choix des variétés est basé sur le résultat de l'inventaire régional organisé par le CRA de Gembloux (M. Lateur). Plus tard d'autres plantations sont encore été effectuées dont une quatrième ligne de 575 arbustes, tandis que le verger est complété par 12 pommiers.
En 2000, 150 arbustes supplémentaires sont installés dans la réserve.
En 2002, ont lieu la fauche tardive de la prairie, l'entretien des fruitiers, la coupe des rejets de saules et divers relevés faunistiques et botaniques. On évacue également les dépôts d'ordures clandestins.
A partir de 2004, une convention d'occupation à titre précaire et gratuit est signée entre la LR.B.P.O., les C.N.B. et un agriculteur local en vue de la fauche tardive des prés.
De nouvelles plantations d'arbres fruitiers sont réalisées en 2005, de même que la pose de quatre panneaux directionnels financés par le PCDN de Viroinval.
En outre, une mare a été creusée sur le site au début des années 2000 et recreusée en 2005 par l'INASEP dans le cadre d'une compensation écologique. Ces travaux ont eu pour but de garantir la présence constate d'une masse d'eau durant toute l'année.
Couronnant le travail collaboratif de plusieurs associations pour la protection de la nature, l'agrément de la réserve est devenue enfin effective depuis la signature de l'Arrêté du Gouvernement wallon le 25 avril 2019.
Le plan de gestion est détaillé dans le dossier de demande d'agrément rédigé sous l'égide de la L.R.B.P.O. En résumé, il vise principalement à:
- laisser vieillir la saussaie, au profit des champignons, bryophytes et lichens, ainsi que comme zone refuge pour l'avifaune
- l'entretien périodique des vergers et des haies plantées, notamment pour éviter un ombrage trop important des zones ouvertes voisines, avec aménagement de tas de branchages et de bois mort à leur pied, pour servir d'abris à la petite faune
- la taille annuelle au ras du tronc des saules têtards et un étêtage tous les 6-10 ans
- la conservation du cordon boisé rivulaire de l'ancien méandre, dans l'idée d'un ilot de vieillissement favorable à l'avifaune des ripisylves et à l'entomofaune saproxylique
- la conservation des fourrés de prunelliers et d'aubépines dans leur état existant, tout en prévoyant un rajeunissement périodique de la périphérie
- le gyrobroyage annuel en automne-hiver de la cariçaie, des zones de vasières et des lambeaux de prés de Fagne (cette méthode est appliquée avec succès depuis plusieurs années, avec un résultat très positif du point de vue botanique). Quelques arbustes isolés sont préservés au sein de cette zone comme poste de chant pour les passereaux nicheurs.
- la fauche annuelle tardive (après le 1er août) avec exportation du foin de la prairie semi-naturelle, assurée par un agriculteur local. Cette fauche ne fait appel à aucune fumure ni engrais et est suivie d'un pâturage de regain en septembre-octobre et en février-avril par des moutons de race Mergelland
- la fauche tardive du pré-verger, selon les mêmes modalités que la prairie semi-naturelle
- le maintien du caractère ouvert de la mare existante et plus particulièrement de sa bordure sud afin d'assurer son ensoleillement. Des tas de foin et autres végétaux en décomposition seront laissés aux abords pour servir de lieu de ponte pour la couleuvre à collier
- le creusement d'autres mares et mardelles afin de créer un réseau de petits points d'eau dans le site à différents stades de colonisation végétale.
- le suivi scientifique des actions menées dans la réserve afin de pouvoir adapter le plan de gestion le cas échéant.