Ce massif forestier de 385 hectares, constitué des Bois des Menus, de Strée et de Fontaine-Valmont, est situé à l'extrémité occidentale du Condroz de l'Entre-Sambre-et-Meuse, à 4 km au nord de Beaumont et à 3,5 km au sud de la vallée de la Sambre (au niveau de Fontaine-Valmont, entre Thuin et Merbes-le-Château). Sa portion ouest est distante d'à peine 1,5 km de la frontière française (et par là du parc naturel régional de l'Avesnois).
Le paysage est globalement ondulé mais le relief se révèle assez vallonné par endroits, particulièrement au niveau du Bois de Fontaine-Valmont. L'altitude varie de 170 à 215 m.
Le massif se trouve à la tête de source de quatre petits cours d'eau appartenant tous au bassin versant de la Sambre:
- le ruisseau de Sartiaux est formé par la confluence d'au moins 6 ruisselets prenant source dans le Bois des Routures (enclave sud du Bois des Menus) et dans le Bois de Strée voisin ; il s'écoule essentiellement vers l'ouest et son parcours au sein du massif est d'à peine 1200 m; à partir du hameau des Menus, le cours d'eau traverse un paysage agricole, reçoit plusieurs petits affluents (dont le ruisseau des Claires Fontaines), avant de bifurquer vers le nord pour confluer avec la Hantes à Montignies-Saint-Christophe.
- le ruisseau de Rinwez (ou des Ranwelz) nait de la conjonction de plusieurs ruisselets de source, au sein du Bois de Fontaine-Valmont, dans le nord du massif; il s'y écoule au fond d'un vallon moyennement engoncé en direction de l'ouest sur une distance de 2000 m, puis traverse une zone agricole avant de se jeter dans le ruisseau des Prairies de l'Abbaye (lui-même affluent du ruisseau de Sartiaux).
- le ruisseau de la Loge apparaît à la lisière nord du Bois de Strée, au niveau du hameau des Ranwelz, sous la forme de trois ris qui se rencontrent hors du massif après un parcours respectif de 300 m seulement; contrairement aux deux précédents, le ruisseau de la Loge s'écoule vers le nord/nord-est en direction de la Biesmelle.
- le ri de Leers a deux sources dans le sud-est du Bois de Strée: la première se situe au coin sud du bois, à 365 m de la source du ruisseau de Sartiaux, la seconde au lieu-dit Les Bois, en contrebas de la route de Thuin; les deux branches se rejoignent tout près de la confluence de la Marzelle et de la Biesmelle.
L'alignement des sources marque, dans le bois des Menus, le contact entre les schistes de la Formation de la Famenne et les siltites gréseuses de la Formation d'Aye.
Géologiquement, la région appartient à la zone rhéno-hercynienne de la chaîne tectonique structurée au cours de l'orogenèse varisque (de 340 à 290 millions d'années). On se situe à la bordure septentrionale du Synclinorium de Dinant, domaine plissé et charrié vers le N, faisant partie de l'allochtone ardennais (DUMOULIN, 2001).
La sablière de la Malaise a exploité des matériaux datés du Paléocène supérieur (Thanétien). A ce titre, elle présente un intérêt géologique car c'est un des rares sites où on peut observer ce niveau lithologique. Ces sables ont été exploités à des fins diverses en fonction de leur granulométrie (sciage de marbres) et de leur pureté (sable de verrerie).
Le massif forestier constitué des Bois des Menus, de Strée et de Fontaine-Valmont s'étend actuellement sur quelque 385 hectares en position isolée au sein d'un paysage vallonné où alternent les cultures et les prairies, avec quelques noyaux d'habitat dispersés.
Très homogène et fort peu enrésiné, ce massif correspond dans toute sa superficie à la définition d'une forêt subnaturelle ancienne, ce qui lui confère une valeur patrimoniale élevée. De plus, la présence de nombreuses zones de sources, donnant naissance à des cours d'eau tous rattachés au bassin de la Sambre (ruisseau de Rinwez, ruisseau de Sartiaux, ruisseau de la Loge, ri de Leers), augmente encore l'intérêt écologique de l'endroit.
La flore de ce massif a fait l'objet de divers relevés au cours des dernières décennies, mais aucune synthèse ni cartographie des habitats ne semblent actuellement disponibles.
Située sur la lisière sud-ouest du Bois des Menus, la petite sablière de La Malaise (Lamb. x 140049 - y 107430) a été décrite par A. Remacle en 2004 dans le cadre de l'inventaire des carrières désaffectées de Wallonie. A cette époque, l'excavation était déjà fort ombragée par les nombreux arbres qui ont colonisé les talus et une partie du fond, seule une petite zone était encore plus ou moins ouverte avec présence de deux mares minuscules.
L'intérêt faunistique n'est que très partiellement documenté et repose essentiellement sur des données relatives à l'avifaune et aux amphibiens.
Malgré son isolement, divers oiseaux forestiers emblématiques sont présents sur le massif: citons notamment la bondrée apivore (Pernis apivorus), le milan royal (Milvus milvus), l'autour des palombes (Accipiter gentilis), l'épervier d'Europe (Accipiter nisus), la cigogne noire (Ciconia nigra), le pic mar (Dendrocopos medius), le pigeon colombin (Columba oenas), le coucou gris (Cuculus canorus), etc.
Quatre espèces d'amphibiens ont été recensées à ce jour, et un inventaire en 2022 au niveau des mares du Bois des Menus a permis de confirmer la présence d'une population de triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) et de triton palmé (Lissotriton helveticus) (obs. P. De Laere - DNF).
Notons par ailleurs la présence de terriers actifs de blaireau (Meles meles) dans l'ancienne sablière de la Malaise.