La sablière de Hauset jouxte vers le nord la frontière allemande; elle est située à environ 1,5 km au nord-est de Hauset et a été creusée sur la rive droite du Rotsiefbach, affluent de La Gueule. Elle est incluse dans le massif forestier occupant la colline "Bingeberg". On y a exploité un gisement de sable d'Aix-la-Chapelle de l'étage sénonien (secondaire crétacé).
Cette vaste sablière présente encore des secteurs sableux dont la surface se réduit au fil des années:
- des aires plus ou moins planes situées dans les zones non recouvertes de déchets,
- le talus principal haut de 15-20 du côté nord, subvertical dans la partie supérieure, éboulé et plus ou moins colonisé par la végétation dans la partie basse,
- des talus moins élevés localisés à différents endroits.
Plusieurs secteurs du site ont visiblement servi de versage. Le plus important, accessible par le chemin de gauche (fermé par une chaîne), est actuellement recouvert d'une friche rudérale peu arborée. Un autre ancien versage est atteint par le chemin montant sur la droite.
Le site présente plusieurs petites zones humides où la nappe affleure au moins en hiver (ces zones, difficiles à repérer, étaient plus ou moins asséchées en juillet 1995). Elles se situent notamment le long du chemin d'accès principal qui parcourt le fond de l'excavation: à droite de celui-ci près de l'entrée et, plus loin, à gauche au pied du grand versage; on en trouve également une à droite du chemin montant vers un autre ancien versage.
Fréquentation du site: Le site semble assez peu fréquenté. Toutefois, un petit sentier contourne la barrière infranchissable de l'entrée et les parties sableuses des talus sont piétinées de façon modérée.
Le déversement de déchets est interdit (panneau à l'entrée). Toutefois, un dépôt de branches et de terres est encore en activité, vers l'entrée du site, à droite du chemin principal. Des déchets dispersés sont visibles un peu partout (e.a. quelques tas d'asphalte, blocs de béton, filins métalliques).
Le site forme une vaste clairière dans le bois longeant la frontière.
Sur le plan géologique, on se trouve sur les sables d'Aix-la-Chapelle (Crétacé, Sénonien).
A. REMACLE (2002): Hormis celle des petites zones humides (cfr fiche ZHIB), la flore de cette sablière est relativement banale mais diversifiée. Un relevé floristique a été effectué par Aves-Ostkantone en 1988 dans le cadre d'une étude sur la forêt d'Hergenrath-Hauset (contre un projet d'un Center-Park); plusieurs plantes observées ne figurent pas dans cette liste.
Le site est au total peu arboré: les bas de pentes du talus nord sont progressivement colonisés par de jeunes pins, bouleaux et saules accompagnés de Cytisus scoparius et de quelques touffes de Juncus effusus; le talus nord, assez herbeux, est envahi par des bouleaux et des pins de plus de 10 ans, avec quelques épicéas; un petit massif de saules occupe une partie plus humide vers l'entrée du site (avec Alnus glutinosa); la vaste friche à Urtica dioica et Tanacetum vulgare qui occupe l'ancien versage sud est peu arborée, sauf dans sa partie proche de l'accès (Salix, Rosa, Sambucus nigra, Robinia pseudoacacia).
Le replat sableux au relief irrégulier, situé entre la falaise nord et le chemin longeant le côté nord de la carrière, est envahi de bouleaux et de pins; on y trouve quelques touffes de Calluna vulgaris dans de petites plages dégagées.
Dans le fond de la carrière, les composées sont particulièrement abondantes: e.a. Tussilago farfara, Taraxacum, Crepis biennis, C. capillaris, Tanacetum vulgare, Solidago sp., Leucanthemum vulgare, Cirsium arvense, C. palustre, Eupatorium cannabinum, Senecio inaequidens, S. sylvaticus, S. jacobaea, Artemisia vulgaris, Lapsana communis, Matricaria maritima subsp. inodora, Achillea millefolium, A. ptarmica, Conyza canadensis, Centaurea (Jacea) sp., Hieracium cf. piloselloides (une plage), Hypochaeris radicata, etc. De nombreuses Fabacées ont aussi envahi le site: e.a. Medicago lupulina, Vicia cracca, Vicia tetrasperma, Trifolium repens, T. pratense, T. dubium, T. campestre (une plage), Melilotus albus (très abondant), M. officinalis, Anthyllis vulneraria, Lathyrus pratensis, Lotus corniculatus. Globalement, les plantes de pelouses sèches sont peu nombreuses: quelques plages de Polytrichum sp., Arenaria serpyllifolia, Erophila verna, outre certaines espèces déjà citées ci-dessus. On y trouve encore de nombreuses autres plantes, parmi lesquelles Centaurium erythraea, Pyrola rotundifolia (plusieurs plages), Spergularia rubra, Valerianella sp., Digitalis purpurea, Prunella vulgaris, Linaria vulgaris, Hypericum perforatum, Arabidopsis thaliana, Daucus carota, Galium mollugo, G. aparine, Epilobium angustifolium, Potentilla anserina, Carex pilulifera, Juncus bufonius, diverses graminées comme Holcus lanatus, Arrhenatherum elatius, Deschampsia flexuosa,...
La partie supérieure située vers l'entrée, accessible par le chemin de droite, est aussi très fleurie. On y trouve entre autres Centaurium erythraea, Cardaminopsis arenosa, Carex hirta, quelques touffes du grand Carex pendula, de Juncus effusus, J. inflexus et J. conglomeratus, quelques buissons de Symphoricarpos albus et un Cotoneaster rampant. Près de l'entrée, côté est, une station d'Epipactis helleborine le long du chemin longeant le bois et dans le talus donnant sur le chemin d'accès, et, côté ouest, une plantation forestière où survit difficilement Calluna vulgaris et Lycopodium clavatum (ERTZ, 2000).
J. SAINTENOY-SIMON (fiche ZHIB): La carrière comporte des espèces colonisatrices, sur les sables nus de l'ancien front de carrière; des espèces de friches (par exemple friches à mélolot), sur les anciens replats d'exploitation, des arbustes pionniers, des ronciers, des groupements nitrophiles,... Un relevé fort complet de la flore de la carrière a été dressé par Aves-Ostkantone. Il montre une flore très diversifiée, mais relativement banale.
Le sommet du front d'exploitation est surplombé de peuplements de fougères-aigles sous bosquets de bouleaux et plantations de résineux. De temps en temps, le surplomb s'écroule entraînant pins sylvestres, bouleaux ou fougères qui s'abattent sur les sables éboulés et parfois s'y enracinent !
Les zones humides, qui seules nous intéressent ici, renferment des groupements fragmentaires :
- une roselière à Typha latifolia, T. angustifolia ;
- un Bidention à Bidens frondosa, B. tripartita, Persicaria hydropiper, P. minus, Rorippa palustris ;
- une glycéraie à Glyceria fluitans dans laquelle sont dispersés: Alisma plantago-aquatica, Mentha arvensis, Equisetum arvense, Ranunculus repens, Juncus articulatus, Ranunculus flammula, Alopecurus aequalis,... ;
- une mégaphorbiaie à Lycopus europaeus, Lysimachia vulgaris, Angelica sylvestris, Eupatorium cannabinum, Epilobium hirsutum, E. parviflorum, Cirsium palustre, Impatiens glandulifera, Lotus pedunculatus, Rumex conglomeratus, Deschampsia cespitosa, Lychnis flos-cuculi, Galium palustre ;
- une jonchaie à Juncus effusus, J. inflexus, J. conglomeratus ;
- un groupement à Potentilla anserina, Agrostis stolonifera ;
- une saulaie à Salix aurita, S. alba, S. caprea.