A. REMACLE (2002): Sur le chemin d'accès, le lambeau de pré sec, composé en 1995 notamment d'Anthyllis vulneraria, Vicia cracca, V. sativa, Trifolium dubium, T. campestre, Galium verum, Knautia arvensis, Erigeron acer, Crepis biennis, Leucanthemum vulgare, Tanacetum vulgare, Senecio jacobaea, Campanula rapunculus, Polygala sp.,..., s'est appauvri au cours des dernières années.
La partie A du fond est moins colonisée par les ligneux que le reste du site: Betula pubescens, Salix div. sp., Alnus glutinosa, A. incana, etc. La strate herbacée comprend notamment, à côté de bryophytes, Eleocharis palustris (très abondant), Veronica scutellata (assez abondante), Ranunculus flammula , Potentilla anserina, Typha sp., Juncus effusus, Carex hirta, Rumex cf. crispus, Lychnis flos-cuculi, ainsi que, dans des zones moins humides, Silene nutans, Pyrola minor, Vicia sepium, Epipactis helleborine,...
La partie B du fond est envahie de Salix div. sp., Betula pubescens, Alnus incana, Pinus sylvestris, Picea abies (petite parcelle et jeunes plants abondants par endroits); la mare est colonisée par de très nombreux saules. Il y subsiste des Cytisus scoparius malingres, ainsi que des traces de la phragmitaie qui a probablement occupé une partie du site auparavant (seulement quelques tiges de Phragmites australis en 1999).
La strate herbacée comprend Ranunculus repens, Moehringia trinervia, Cardamine pratensis, Pyrola minor (plusieurs plages), Geranium robertianum, Veronica beccabunga, Melampyrum pratense, Galium odoratum, Valeriana repens, Cirsium palustre, Mycelis muralis, Tussilago farfara, Juncus effusus, Poa trivialis, Holcus lanatus, Epipactis helleborine, Listera ovata, Dactylorhiza sp. (7 vus en 1995 - non revus en 1999), Equisetum arvense, les fougères Athyrium filix-femina, Dryopteris filix-mas, D. dilatata, D. carthusiana, ainsi qu'un semis important d'Acer pseudoplatanus.
Les talus, relativement arborés, sont colonisés par les espèces ligneuses suivantes: Fagus sylvatica, Quercus robur, Betula sp., Salix caprea, Carpinus betulus, Picea abies, Pinus sylvestris, Corylus avellana, Daphne mezereum,... La strate herbacée rassemble diverses espèces en majorité forestières, notamment Actaea spicata, Pyrola minor, Fragaria vesca, Euphorbia cyparissias, Teucrium scorodonia, Ajuga reptans, Veronica officinalis, Galium odoratum, Solidago virgaurea, Luzula luzuloides, Poa nemoralis, Brachypodium sylvaticum, Deschampsia flexuosa, Convallaria majalis, Epipactis helleborine, Platanthera bifolia, Equisetum arvense, Dryopteris filix-mas, D. dilatata, Polypodium vulgare, bryophytes (abondantes),...
S. BOCCA, J. TAYMANS et G. BOTTIN (convention Natagora 2008): L'intérêt biologique de la sablière de Bayerchen est indéniable, bien que tous les éléments mentionnés par A. REMACLE n'ont pas été retrouvés. La description ci-dessous reprend les éléments les plus intéressants du site dans son état actuel.
Le site est aujourd'hui entièrement recolonisé par les ligneux. On peut distinguer deux ensembles : le fond de la carrière et les versants.
Le fond de la carrière est occupé par une saulaie-aulnaie-boulaie, fraîche à marécageuse, de recolonisation récente. La strate arborescente y est dominée par diverses espèces de saules, les aulnes blanc et glutineux, les bouleaux et le frêne. En suivant la typologie des formations forestières en Wallonie, on peut identifier ce peuplement forestier comme une mosaïque entre deux formations:
- une aulnaie marécageuse mésotrophe à eutrophe, caractérisée par des espèces typiques des sols humides, marécageux et sourceux : Cardamine pratensis, Circaea lutetiana, Cirsium oleraceum, Cirsium palustre, Eupatorium cannabinum, Glyceria fluitans, Juncus effusus, Persicaria hydropiper, Ranunculus flammula, Valeriana repens;
- un faciès de recolonisation forestière évoluant potentiellement vers une chênaie-frênaie neutrophile et hydromorphe, caractérisée par des espèces herbacées neutrophiles comme Carex sylvatica, Epipactis helleborine, Galium odoratum, Listera ovata, Millium effusum, Scrophularia nodosa, ainsi que les espèces hygrophiles précitées. Il faut souligner l'abondance de bois mort au sein de ce peuplement forestier du fond de la carrière, principalement dans la moitié occidentale de la carrière.
Subsiste également une petite zone de quelques ares occupée par un peuplement serré d'épicéas. Cette zone est située juste à l'ouest du chemin d'accès en provenance de la rue du Tram. Ce chemin d'accès vers la carrière, à partir de la rue du Tram, correspond à une végétation de pré sec à Holcus lanatus, Festuca rubra, Dactylis glomerata, Euphorbia cyparissias, Campanula rapunculus, Senecio jacobea, Ranunculus acris, Ranunculus repens, Plantago lanceolata, Epipactis helleborine, Leucanthemum vulgare, Equisetum arvense, Fragaria vesca, Melampyrum pratense, Trifolium pratense, Crepis capillaris, Pyrola minor, Luzula campestris, … Ce chemin est en voie de recolonisation par de jeunes ligneux.
La partie méridionale du fond de la carrière est caractérisée par la présence de points d'eau. Ceux-ci sont cependant quasi complètement reboisés par des saules. Seuls quelques m² sont encore ouverts. Le niveau d'eau y est très variable, mais la profondeur n'y est plus ponctuellement que de quelques dizaines de centimètres. En fin de printemps et en été, il ne subsistait par moments qu'une petite flaque de moins d'1 m². On y note quelques espèces aquatiques : Carex vesicaria, Glyceria fluitans, Lemna minor, Ranunculus peltatus.
Les versants et le dessus de la carrière sont majoritairement occupés par une hêtraie neutrophile à acidophile. Dominée par le hêtre, accompagné de l'érable sycomore, le chêne sessile et le charme, il s'agit d'une forêt très riche en espèces végétales. Le sous-bois comprend des aubépines, du sorbier des oiseleurs, des bouleaux, du genêt à balais, du groseillier rouge, du sureau noir, de la bourdaine, du tremble, … La strate herbacée est très riche en espèces et comprend :
- des espèces neutrophiles, comme Ajuga reptans, Arum maculatum, Brachypodium sylvaticum, Carex sylvatica, Daphne mezereum, Epilobium montanum, Epipactis helleborine, Euphorbia cyparissias, Fragaria vesca, Galium odoratum, Lamium galeobdolon, Listera ovata, Mycelis muralis, Neottia nidus-avis, Poa nemoralis, Polygonatum multiflorum, …
- des espèces acidophiles, comme Anthoxanthum odoratum, Deschampsia flexuosa, Hieracium murorum, Luzula luzuloides, Maianthemum bifolium, Melampyrum pratense, Solidago virgaurea, Teucrium scorodonia, Veronica officinalis, …
Une petite zone du versant, à l'ouest, est envahie par une végétation nitrophile, liée à des dépôts organiques (fumier de cheval notamment), probablement déversés par les riverains.
Au sein du peuplement du fond de la carrière, il est à noter la relative abondance de l'aulne blanc (Alnus incana). Cette espèce exotique au caractère envahissant ne présente cependant, selon les experts, qu'un impact environnemental modéré.
La présence de la balsamine à petites fleurs (Impatiens parviflora) est à surveiller. Présente actuellement en petit nombre dans la sablière de Bayerchen, cette espèce peut former des populations très denses, préjudiciables au développement des espèces indigènes par monopolisation des ressources nutritives du milieu. Elle menace ainsi les espèces indigènes typiques des zones humides par réduction de leur habitat disponible.
Botrychium lunaria, petite fougère menacée d'extinction en Wallonie, était présente historiquement sur le site et y a encore été observée en 1997 (THOEN et LAMURY, 1999).
La faune a fait l'objet de relevés très incomplets en 2008. L'avifaune a été étudiée par points d'écoute, ce qui a permis de recenser 20 espèces, parmi lesquelles principalement des espèces courantes. Cette sablière semble moins riche en espèces que les deux carrières ouvertes de Nobressart (31 espèces) et de Thiaumont-Tattert (29 espèces).
Parmi les mammifères, on signale un ancien terrier de blaireau (Meles meles) repéré sur le versant sud de la sablière.
7 espèces d'amphibiens ont été notées à la fin des années 90 dans les plans d'eau de la carrière. En 2008, aucune espèce n'a été retrouvée sur le site. Aucune ponte de grenouilles rousses ou de crapauds n'a été notée. Il est probable que le comblement progressif des points d'eau et l'ombrage de plus en plus important sur les plans d'eau ont eu un impact négatif sur les populations d'amphibiens. La recherche menée sur les plans d'eau a été relativement importante, mais il est possible que, principalement pour les tritons, certaines espèces n'aient pas été détectées. Des
inventaires complémentaires - nocturnes notamment - devraient être menés.