Cette petite carrière se situe à l'ouest du village de Clairefontaine, sur la rive droite du ruisseau de Clairefontaine, au sud du bois dénommé "Grossenbusch". Elle a été creusée dans les grès calcaires sinémuriens de la formation de Luxembourg.
Ce site, de forme grossièrement carrée, occupe un périmètre de moins d'un hectare et comprend:
- une petite excavation de moins de 0,5 ha, creusée en fosse. Près du tiers de la surface du fond était couverte de tas de déchets inertes en 1995; par la suite, une partie a été nettoyée lors de l'aménagement de l'habitation et du hangar; actuellement, le fond sert au stockage de quelques machines agricoles;
- une falaise subverticale, haute au maximum de 6 m, éboulée par endroits et constituée de bancs de grès et de sable; elle est orientée principalement vers le nord;
- un replat dominant la partie de falaise la plus élevée;
- des pentes extérieures couvertes d'épicéas jusqu'à leur exploitation en 2009 (rémanents encore sur place en 2011); un petit talus rocheux/sableux a ainsi été remis en lumière;
- aux abords de l'excavation, un ancien bâtiment en pierre utilisé comme remise puis, depuis la fin des années 1990, comme habitation, et un nouveau hangar pour machines agricoles.
La description ci-dessous se rapporte à la situation de 1996.
Le fond de l'excavation est surtout intéressant dans sa partie proche de l'entrée, exempte de déchets inertes et occupée par une pelouse discontinue sur sol sec pierreux et même rocheux, avec e.a. Thymus pulegioides (abondant), Hieracium pilosella, Anthyllis vulneraria, Petrorhagia prolifera, Arenaria serpyllifolia, Erophila verna, Euphorbia cyparissias, Lotus corniculatus, Myosotis ramosissima, Galium verum, Luzula campestris, Botrychium lunaria (quelques plants). Ailleurs, on retrouve certaines plantes caractéristiques des pelouses sèches citées ci-dessus, mais aussi Hypericum perforatum, Galium mollugo, Trifolium campestre, T. pratense, Melilotus altissimus, Erigeron acer, Senecio jacobaea, Leontodon hispidus, Leucanthemum vulgare, Hieracium lachenalii, Picris hieracioides, Origanum vulgare, Saxifraga granulata, Plantago lanceolata, Reseda lutea, Campanula rapunculus, Pimpinella saxifraga, Verbascum thapsus.
La falaise, peu ensoleillée, est de plus ombragée par des arbres et arbustes croissant à son pied (Salix caprea, bouleaux, jeunes pins, Cornus sanguinea, Corylus avellana, Symphoricarpos albus); de jeunes épicéas et trembles poussent sur la falaise où l'on trouve e.a. Mycelis muralis et Hieracium lachenalii.
Le replat supérieur présente une bande de 4-7 m de largeur le long de la falaise, non plantée d'épicéas, assez ensoleillée, caillouteuse et couverte d'une végétation intéressante de pelouse sur sol sec: Hieracium pilosella, Euphorbia cyparissias, Anthyllis vulneraria, Lotus corniculatus, Linum catharticum, Polygala vulgaris, Pimpinella saxifraga, Potentilla neumanniana, Erigeron acer, Luzula campestris, Botrychium lunaria (>30 plants). Ailleurs, on trouve principalement, outre quelques graminées, Fragaria vesca, Galium mollugo, Veronica chamaedrys, Hypericum perforatum, Astragalus glycyphyllos, Lathyrus pratensis, Daucus carota, Knautia arvensis, Centaurea jacea s.l., Hieracium sabaudum, Tanacetum vulgare, Senecio jacobaea, Leucanthemum vulgare, Leontodon hispidus, Carex flacca,... ainsi que de grandes plages de Trifolium medium et une aire couverte d'Origanum vulgare.
En 2011, la végétation du fond de l'excavation et de la partie du replat jamais plantée d'épicéas est assez analogue à celle présente en 1995, avec notamment le maintien d'Anthyllis vulneraria, Thymus pulegioides (très abondant), Potentilla neumanniana,Linum catharticum et Petrorhagia prolifera; par contre, Botrychium lunaria n'a pas été revu. Les versants déboisés en 2009 se couvrent rapidement de végétation, avec notamment Galium mollugo, Origanum vulgare, Trifolium medium et Hypericum perforatum.
Cette petite carrière héberge une population de lézard des souches, connue depuis 1994. Le reptile y côtoie le lézard vivipare et l'orvet. Ces espèces trouvent de nombreux abris dans l'excavation (tas de pierres, de bois, tôles,...) et ailleurs (tas de branches résultant de la coupe des épicéas, pierres). La mise en lumière de l'ensemble du site, y compris de petites aires sableuses auparavant complètement ombragées, est sans nul doute très favorable au lézard des souches.