Cet ancien site d'extraction s'étend sur la rive droite du ruisseau Le Corwez (Courwé), affluent de la Marche, au sud de la forêt de Merlanvaux, plus précisément à la limite entre le bois des Français et la Noue des Marchaux. Il est en réalité constitué d'un ensemble de carrières (Villers-devant-Orval n° 2, 3, 6, et 8 - Archives DPA), surtout creusées à flanc de coteau dans les grès calcaires sinémuriens de la formation de Luxembourg. Il se trouve entre le village de Limes au sud-est et Orval au nord-ouest, le long de la route N 88 et surtout le long d'un important chemin forestier traversant la forêt du sud au nord.
Certaines parties ont été plus ou moins comblées, principalement. Actuellement, le site comprend:
- une falaise de grès calcaire avec bancs sableux intercalaires, haute de 8-10 m et même de 12-15 m à certains endroits, presque complètement cachée par des arbres, sauf le pan exposé au sud vers la route. Plus ou moins subverticale dans sa partie supérieure, elle est éboulée dans le bas; de nombreuses pierres, parfois volumineuses, s'accumulent au pied de la paroi. Aucun replat ne domine la falaise, sauf au niveau de l'angle formé par celle-ci vers le sud (petit replat arboré d'environ 2 ares);
- une bande large de 20 à 60 m au pied de la falaise; une partie de cette zone est occupée par un pavillon de chasse entouré d'une friche plus ou moins rudérale;
- dans l'angle formé par la route et le chemin forestier, une récente coupe forestière (2010) à l'emplacement d'une ancienne excavation presque entièrement remblayée.
Le site a subi des remblayages en différents points. En 1995, les tas anciens de déchets inertes étaient assez nombreux, surtout dans la partie sud; des déchets étaient encore déposés à l'occasion sur l'ancien versage proche de la route. Actuellement, des dépôts ont encore lieu à l'occasion dans le secteur sud. Fin 2009-début 2010, une partie du secteur nord a été illégalement remblayée par des déchets de démolition.
Depuis 1995, le site s'est fortement boisé au détriment de la végétation de pelouse et de pré sec qui couvre une surface de plus en plus réduite. Le site comprend ainsi des zones encore plus ou moins ouvertes à végétation intéressante, des friches sur remblais et des secteurs à un stade de boisement avancé (surtout Betula pendula, Salix caprea et Picea abies). Les plages de sable, encore bien présentes dans les années 1990, ont quasiment disparu. Des ronciers se développent à plusieurs endroits.
La flore y reste diversifiée; elle comprend principalement:
- des espèces de pelouses sur sol sec, dont des taxons calciphiles/calcicoles: e.a. Hieracium pilosella, Hypochaeris radicata, Erigeron acer, Leontodon hispidus, Anthyllis vulneraria, Lotus corniculatus, Trifolium campestre, Arabis hirsuta, Cardaminopsis arenosa, Dianthus armeria, Silene vulgaris, Sedum acre, Polygala vulgaris, Euphrasia stricta, Linum catharticum, Pimpinella saxifraga, Acinos arvensis, Thymus pulegioides, Campanula rotundifolia, Potentilla neumanniana, Euphorbia cyparissias, Scabiosa columbaria, Carex flacca, Bromus erectus (peu abondant), Avenula pubescens, Poa compressa, Phleum bertolonii;
- des espèces prairiales dans certaines parties moins sèches: e.a. Achillea millefolium, Leucanthemum vulgare, Centaurea jacea s.l., Vicia cracca, Rhinanthus minor, Lathyrus pratensis, Trifolium dubium, Galium mollugo;
- des espèces de friches, telles que Oenothera biennis, Melilotus spp., Vicia hirsuta, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Tussilago farfara, Erigeron annuus, Cirsium arvense, Conyza canadensis, Echium vulgare, Campanula rapunculus,...; suite aux remblais de terre, en particulier près du pavillon de chasse, plusieurs espèces exotiques sont apparues et se montrent envahissantes, surtout Erigeron annuus;
- des espèces forestières ou de lisières, certaines particulièrement abondantes dans la récente coupe au sud du site : Stachys alpina (assez abondant en 2011 dans la coupe), Clinopodium vulgare, Origanum vulgare, Teucrium scorodonia, Silene nutans, Arabis glabra, Trifolium medium, Verbascum spp., Galium sylvaticum (abondant dans la coupe), Astragalus glycyphyllos, Hieracium murorum, Hieracium sabaudum, Solidago virgaurea, Pyrola rotundifolia, Campanula trachelium, Carex digitata, Brachypodium sylvaticum, Bromus ramosus,...
Même si son intérêt entomologique a diminué depuis les années 1990, le site continue à héberger diverses espèces d'insectes protégées et/ou rares, en particulier des lépidoptères. Il abrite aussi une petite population de Lacerta agilis qui pâtit sans aucun doute du boisement spontané mais qui pourrait profiter de la récente remise en lumière de la partie sud.
Les Lépidoptères Rhopalocères constituent l'intérêt principal du site qui faisait partie du programme SURWAL (station n° 520). Dans les années 1990, la diversité spécifique était particulièrement remarquable, comptant diverses espèces de la liste rouge. Depuis le milieu des années 2000, le site a perdu une partie de son intérêt mais il reste intéressant. Au total, près de 45 espèces de papillons de jour ont été observées au cours des deux dernières décennies.
Les Hyménoptères Aculéates sont également très diversifiés sur le site, avec plusieurs espèces rares en Wallonie observées durant les années 1990. Plus récemment (années 2000-2010), la carrière semble moins favorable en raison de son boisement et de la forte réduction des aires encore dénudées.
Les espèces recensées par A. Remacle (surtout en 1995) sont les abeilles Andrena flavipes, A. haemorrhoa, A. nigroaenea, Halictus sexcinctus, Anthidium punctatum, Trachusa byssina, Hoplitis spinulosa, Panurgus calcaratus, Macropis fulvipes; le Mutillide Smicromyrme rufipes; les Chrysides Hedychrum gerstaeckeri et H. nobile; les Pompilides Anoplius infuscatus et A. viaticus; les Sphécides Ammophila sabulosa, Cerceris arenaria, C. rybyensis, Lindenius albilabris, L. panzeri, Miscophus bicolor, Oxybelus bipunctatus et Podalonia hirsuta. Plusieurs de ces espèces ont été revues en plus de quelques autres.