Cette carrière de grès sableux est incluse dans le vaste massif forestier couvrant une grande partie de la cuesta sinémurienne. Elle est située sur la rive gauche du Gros Ruisseau, affluent de la Rouge Eau, à proximité immédiate des étangs du Fourneau Marchand (zone de récréation et de séjour sur le plan de secteur), au SSW du village de Buzenol. Un petit ruisseau issu d'une source proche traverse le site et plusieurs suintements tombant de la falaise le rejoignent. On y exploite du grès calcarifère et du sable du sinémurien.
La carrière, exploitée à flanc de coteau, est à un stade peu avancé de sa colonisation végétale, sauf certaines bordures ou fragments de falaise et talus non remaniés depuis un certain temps. Ce site comprend:
- une falaise subverticale, haute d'environ 25 m et constituée de grès et de sables en bancs intercalaires;
- des zones sableuses et/ou pierreuses, plus ou moins étendues selon les endroits, où la végétation est rare ou peu abondante;
- quelques plages ou talus colonisés par diverses plantes;
- une zone humide vers le nord-est, traversée par un ruisseau où arrive l'eau de plusieurs suintements de la falaise. Cette zone humide jouxtait en 1995 plusieurs tas de pierres et de sable disposés le long du ruisseau (côté sud).
La partie encore exploitable est constituée de plusieurs replats successifs, sableux/pierreux, actuellement fort dénudé.
Fréquentation du site: le site est accessible au charroi par une petite route qui part de la N 87 Etalle-Virton, fermée par une barrière à l'entrée. En 1994 et 1995, l'exploitation du site a été occasionnelle (aucun engin sur place en permanence).
Présence de déchets: absence de tout déchet, sauf quelques tas de déchets inertes le long du chemin d'accès.
Environnement du site: invisible de la route Etalle-Virton, il est inclus dans le massif forestier au sud de Buzenol. Il jouxte les étangs et bassins de pisciculture du Fourneau Marchand.
La falaise, principalement orientée vers le sud-est, est envahie par de jeunes épicéas et feuillus.
Les zones sableuses plus ou moins pierreuses sont pratiquement dénudées là où passe le charroi; ailleurs, elles sont progressivement colonisées par:
- des plantes pionnières des milieux artificiels secs, souvent peu abondantes, telles que Matricaria discoidea, M. recutita, Tussilago farfara, Tanacetum vulgare, Conyza canadensis, Artemisia vulgaris, Echium vulgare, Campanula rapunculus, Vicia tetrasperma, Melilotus div. sp., Cardaminopsis arenosa, Herniaria glabra, Chaenorhinum minus, Equisetum arvense;
- des plantes de pelouses sur sol sec: e.a. Hypochaeris radicata, Erigeron acer, Leontodon hispidus, Lotus corniculatus, Anthyllis vulneraria, Trifolium campestre, Vicia sativa, Euphorbia cyparissias, Silene vulgaris, Cerastium semidecandrum, Arenaria serpyllifolia, Linum catharticum;
- des plantes prairiales: e.a. Trifolium dubium, T. pratense, Medicago lupulina, Vicia cracca, Leucanthemum vulgare, Centaurea jacea s.l., Daucus carota, Galium mollugo, Prunella vulgaris, Bromus hordeaceus.
Le pied de la falaise à l'entrée de la carrière montrent des espèces de lisières forestières et des espèces forestières (certaines sont présentes ailleurs dans la carrière): Campanula persicifolia (au moins deux stations), Fragaria vesca, Origanum vulgare, Geranium robertianum, Silene dioica, Scrophularia nodosa, Galium sylvaticum, Trifolium aureum (peu abondant), Hieracium murorum, H. lachenalii, Mycelis muralis, Solidago virgaurea, Calamagrostis epigejos (près du hangar), Melica uniflora, Epipactis atrorubens (quelques hampes), Equisetum hiemale,...
La zone du ruisseau et des suintements est intéressante: l'algue incrustée Chara sp. est particulièrement abondante, avec Isolepis setacea, Juncus articulatus, J. inflexus, J. effusus, J. conglomeratus, Typha latifolia (quelques touffes). On y trouve aussi trois espèces d'Equisetum: Equisetum palustre, E. hiemale et E. arvense, Eupatorium cannabinum (aussi présente au pied de la falaise au niveau des suintements), Carex flacca, Pulicaria dysenterica, Centaurium erythraea et Linum catharticum sont abondants dans les aires plus sèches de cette zone. Quelques Alnus glutinosa poussent près du ruisseau. De jeunes saules commencent à envahir le fond de l'excavation.
L'intérêt faunistique de la carrière du Banel est important.
Une colonie d'hirondelle de rivage (Riparia riparia) est installée dans les bancs sableux intercalaires de la falaise (11 couples en 1994 et 1995, 8 en 1996). D'autres oiseaux nicheurs y sont notés, comme le petit gravelot (Charadrius dubius) en 1992, la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), la bergeronnette grise (Motacilla alba), le pipit des arbres (Anthus trivialis), le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros).
De nombreuses espèces visitent le site pour s'y nourrir, comme la cigogne noire (Ciconia nigra), le héron cendré (Ardea cinerea), la buse variable (Buteo buteo), la bondrée apivore (Pernis apivorus), etc.
La reproduction de trois espèces d'amphibiens a été constatée: grenouille rousse (Rana temporaria), grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus) et triton palmé (Lissotriton helveticus). Seul reptile signalé, l'orvet (Anguis fragilis) a été observé en 2011.
Parmi les insectes, les Odonates, les Orthoptères et les Lépidoptères rhopalocères présentent une diversité assez moyenne mais avec plusieurs espèces remarquables. Ainsi, la présence de trois odonates est à souligner: l'agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), espèce d'intérêt communautaire notée à plusieurs reprises de 2010 à 2012, l'agrion nain (Ischnura pumilio), l'orthétrum bleuissant (Orthetrum coerulescens), lié aux zones de suintements, et l'orthétrum brun (Orthetrum brunneum). Chez les papillons de jour, se signalent en particulier l'azuré de l'ajonc (Plebejus argus) découvert en 2010, l'argus frêle (Cupido minimus), le petit nacré (Issoria lathonia), le céphale (Coenonympha arcania) ou encore le nacré de la ronce (Brenthis daphne) récemment arrivé en Wallonie.
Le site est également très intéressant pour les Coléoptères, hébergeant notamment trois espèces de cicindèles: Cicindela hybrida (abondante), C. campestris et C. sylvicola, mais aussi la cétoine cuivrée (Protaetia metallica) (voir à ce sujet RENNESON et al. (2012), la chrysomèle Cassida murraea et de nombreux Curculionidae (données IRSNB).
De même, les Hyménoptères Aculéates s'y rencontrent en nombre, avec des concentrations dans quelques zones tel que le replat sableux dominant le hangar à l'entrée de la carrière, où nichent plusieurs espèces estivales. Diverses espèces sabulicoles ont été recensées, dont certaines très rares en Wallonie: c'est le cas des abeilles Andrena barbilabris, Andrena schencki, Chelostoma rapunculi (= fuliginosum) et Hoplitis adunca; des Pompilides Anoplius infuscatus et Pompilus cinereus; des Sphécides Mimumesa dahlbomi, Mimumesa atratina, Ammophila sabulosa, Podalonia hirsuta (espèce rare), Cerceris arenaria, Cerceris rybyensis, Crabro scutellatus, Crossocerus wesmaeli et Oxybelus argentatus (espèce rare). L'abeille printanière Andrena vaga a par ailleurs été notée en 2008.
Le long du chemin d'accès est présente une grosse fourmilière de Formica polyctena (espèce protégée).