Cette ancienne petite sablière se situe à moins de 1 km au nord du village de Châtillon, dans le bois de Châtillon qui fait partie du vaste massif boisé de la cuesta sinémurienne. Ce bois est installé sur les sables et grès de la formation de Luxembourg (membre de Virton) et est surtout couvert de pineraies sur sols podzoliques. La sablière Lannoy n'en est éloignée que de 600 m et le terrain militaire de Lagland de 400 m.
Le site se trouve dans le bassin du Ton, au niveau de la tête de vallée de ce ruisseau (source à ± 500 m). La limite entre bassins de la Semois et du Ton passe à moins de 400 m de la sablière du Poueux vers le nord-est.
Cette sablière est actuellement occupée par un peuplement spontané plus ou moins équienne de pin sylvestre qui dissimule le talus limitant le site, haut de 7 m maximum. Près de la route subsiste une zone restée plus ou moins ouverte, de l'ordre de 6 ares; elle est régulièrement utilisée pour le stockage de grumes et fait à l'occasion l'objet de dépôts de déchets divers (surtout déchets verts, sciure, mais aussi inertes). D'anciennes grumes y sont abandonnées en bordure.
Actuellement, le fond de cette ancienne sablière est occupé par un peuplement spontané plus ou moins équienne de Pinus sylvestris, mêlé de quelques Betula pendula, Populus tremula, Fagus sylvatica, Salix caprea et de ronciers. De nombreux pins ont été brisés à la suite des importantes chutes de neige des hivers 2009-2010 et 2010-2011. Il y subsiste des buissons de Cytisus scoparius et des touffes de Calluna vulgaris morts ou mourants.
Près de la route, la partie restée ouverte, encore intacte et très intéressante au début des années 1990, se réduit et s'altère de plus en plus suite à des dépôts de déchets et à la création d'une aire de stockage de bois dont la superficie s'est accrue au fil des années. En 2003, il y subsistait de minuscules lambeaux de pelouse sèche sur sables acides, avec e.a. Aira praecox, Festuca filiformis, Agrostis capillaris, Rumex acetosella, Cerastium semidecandrum, Scleranthus annuus, Hypochaeris radicata, Hieracium pilosella, Trifolium arvense, Ornithopus perpusillus, Jasione montana, Luzula campestris. Calluna vulgaris et Genista pilosa y avaient déjà presque disparu.
En 2011, la végétation de pelouse couvre une surface encore plus faible à cause de l'envahissement par la végétation rudérale et les ronces et des dépôts de bois et de déchets. Aujourd'hui se maintiennent tant bien que mal quelques éléments de cette végétation, notamment Jasione montana, Festuca filiformis, Trifolium arvense et de rares Calluna vulgaris. Sauf localement, le tapis herbacé devient relativement dense, avec Hypochaeris radicata, Achillea millefolium, Plantago lanceolata, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Conyza canadensis, Leontodon autumnalis, Hieracium umbellatum, Hypericum perforatum, Campanula rapunculus, Stellaria holostea, S. graminea, Ajuga reptans,...
Le lézard des souches a apparemment disparu mais pourrait subsister en nombre réduit à proximité immédiate; le lézard vivipare y est par contre assez abondant. La valeur entomologique du site a fortement décru; la surface encore attractive à l'égard des espèces liées au sable est quasi nulle.
A la fin du 19ème siècle (Cartes du Dépôt de la Guerre et de l'ICM), aucune sablière n'était ouverte à cet endroit. En 1923 (Carte de l'IGM publiée en 1932), une minuscule excavation se trouvait près de la route, dans une parcelle occupée par des résineux. Au début des années 1960 (Carte de l'IGM de 1968), l'excavation, nettement plus grande, est allongée perpendiculairement à la route. L'exploitation s'est arrêtée vers 1972-74. Actuellement, l'excavation est quasiment invisible, dissimulée par le boisement spontané constitué majoritairement de pins.