La flore phanérogamique a été inventoriée par A. Remacle (1996). Les ligneux sont abondants sur les anciens talus et sont assez âgés vers l'entrée. Les espèces présentes dans ce site relativement humide sont principalement Salix div. sp., Alnus glutinosa, Betula pendula et Betula pubescens. Dans le fond, nombreux jeunes arbres (Alnus glutinosa et Salix div. sp.). Des ronciers poussent en plusieurs points.
La strate herbacé, généralement discontinue, comprend, outre des bryophytes et des poacées: Spergularia rubra, Scleranthus annuus, Hypericum perforatum, Fragaria vesca, Potentilla anserina, Lotus corniculatus, Trifolium campestre, Centaurium erythraea (abondante par endroits), Echium vulgare, Glechoma hederacea, Prunella vulgaris, Veronica officinalis, Euphrasia sp., Cruciata laevipes, Cirsium arvense, Hypochoeris radicata, Leontodon saxatilis, Hieracium lachenalii, Luzula campestris, Juncus bufonius, J. articulatus,...
Au sein du peuplement dense de jeunes Alnus glutinosa et Salix occupant une partie du fond, se trouve une zone d'environ 2 ares couverte d'une jonchaie à Juncus effusus avec Typha latifolia. Cette dernière espèce croît aussi à d'autres endroits dans la zone humide sous forme de petits massifs.
Des observations plus récentes ont été réalisées par J.-Y. Baugnée (SPW-CRNFB) lors d'une visite en septembre 2008 au sein d'une zone concernée par un projet de remblaiement (plan d'eau et alentours).
Le caractère sableux était encore visible dans la partie nord-est du site, ainsi que le long des berges ouest et sud-ouest du plan d'eau où des travaux de terrassement ont eu lieu récemment. Ces zones sableuses sont colonisées par une végétation herbacée clairsemée comprenant l'agrostis capillaire (Agrostis capillaris), l'agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera), le tussilage (Tussilago farfara), le plantain à larges feuilles (Plantago major), le pâturin annuel (Poa annua), la sabline à feuilles de serpolet (Arenaria serpyllifolia), le millepertuis perforé (Hypericum perforatum), l'érythrée petite centaurée (Centaurium erythraea), le mouron rouge (Anagallis arvensis), le myosotis des champs (Myosotis arvensis), l'onagre à petites fleurs (Oenothera deflexa), le séneçon sud-africain (Senecio inaequidens), la luzerne lupuline (Medicago lupulina), le potentille ansérine (Potentilla anserina), etc.
Des zones de remblais sableux, présents surtout au nord des hangars, portent une flore rudérale dont le mélilot blanc (Melilotus albus), la morelle noire (Solanum nigrum), la linaire commune (Linaria vulgaris), la renouée des oiseaux (Polygonum aviculare), la renouée persicaire (Persicaria maculosa), la tanaisie (Tanacetum vulgare), le chénopode blanc (Chenopodium album), le chénopode polysperme (Chenopodium polyspermum), la vergerette du Canada (Conyza canadensis), le laiteron maraîcher (Sonchus oleraceus), le grand coquelicot (Papaver rhoeas), le laiteron épineux (Sonchus asper), le dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), etc.
Dans les zones ouvertes, sur sol plus lourd, se développe une friche herbeuse plus ou moins dense, assez variée en espèces: houlque velue (Holcus lanatus), lotier des fanges (Lotus pedunculatus), épilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum), cabaret des oiseaux (Dipsacus fullonum), armoise commune (Artemisia vulgaris), la renoncule rampante (Ranunculus repens), plantain lancéolé (Plantago lanceolata), cirse des champs (Cirsium arvense), cirse des marais (Cirsium palustre), trèfle des prés (Trifolium pratense), brunelle commune (Prunella vulgaris), grande ortie (Urtica dioica), épiaire des marais (Stachys palustris), scrofulaire noueuse (Scrophularia nodosa), laiteron des champs (Sonchus arvensis), grande marguerite (Leucanthemum vulgare), jonc épars (Juncus effusus), épilobe des montagnes (Epilobium montanum), fraisier sauvage (Fragaria vesca), galéopsis bifide (Galeopsis bifida), géranium herbe à robert (Geranium robertianum), consoude officinale (Symphytum officinale), achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), etc.
A cette friche succèdent localement des massifs arbustifs avec notamment le genêt à balai (Cytisus scoparius), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), le bouleau pubescent (Betula pubescens).
Les versants et les sommets de l'excavation principale comprenant le plan d'eau sont couverts par un boisement à base d'aulne glutineux (Alnus glutinosa), saule marsault (Salix caprea), bouleau verruqueux (Betula pendula), bouleau pubescent (Betula pubescens), saule blanc (Salix alba), érable sycomore (Acer pseudoplatanus), chêne pédonculé (Quercus robur), sureau noir (Sambucus nigra), hêtre commun (Fagus sylvatica), peuplier tremble (Populus tremula), frêne élevé (Fraxinus excelsior), mérisier (Prunus avium), etc. En sous-bois évoluent le framboisier (Rubus idaeus), la fougère femelle (Athyrium filix-femina), la grande ortie (Urtica dioica), la benoîte commune (Geum urbanum), la germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia), …
Sur le chemin ombragé longeant le sud-ouest de l'excavation, on note la gnaphale des marais (Gnaphalium uliginosum), le bugle rampant (Ajuga reptans), l'epipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), la renouée douce (Persicaria mitis), le circée de Paris (Circaea lutetiana), la pâquerette (Bellis perennis), le millepertuis à quatre angles (Hypericum tetrapterum), le lierre terrestre (Glechoma hederacea), le jonc grêle (Juncus tenuis), …
Les berges du plan d'eau, dont le niveau est très variable, sont pauvres en espèces végétales en dehors de la colonisation ligneuse par les bouleaux (Betula spp.), l'aulne glutineux (Alnus glutinosa) et les saules (Salix spp.). On observe ponctuellement le lycope d'Europe (Lycopus europaeus), le rorippe à petites fleurs (Rorippa palustris), le jonc épars (Juncus effusus), le jonc des crapauds (Juncus bufonius), etc. En 2006, existait encore une zone humide à jonc épars (Juncus effusus) et massette à larges feuilles (Typha latifolia); en outre, plusieurs touffes de la laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), plante rare dans le district mosan, y étaient présentes.
Aucune herbier aquatique n'a été observé dans l'étang, hormis des algues filamenteuses. La présence d'hydrophytes n'est toutefois pas exclue mais des recherches complémentaires sont nécessaires.
La présence de nombreux arbres morts sur pied dans cet étang est remarquable. Ceux-ci procurent à la petite faune de nombreux abris et un support pour certains oiseaux, les pics en particulier (c'est sous l'écorce d'un de ces arbres que nous avons découvert un vespertilion à moustache, en 2006).
La flore lichénologique a été décrite par ERTZ et DUVIVIER (2004), complétée par des observations plus récentes et spécifiques de J.-P. Duvivier (inédit, septembre 2008). Plusieurs éléments remarquables sont signalés par ces auteurs.
Vezdaea acicularis est peu commun et croît dans les mousses des sols acides, sableux à schisteux. Peltigera didactyla, Cladonia scabriuscula, Cl. humilis viennent sur le sable, tandis que Cladonia caespiticia, Cladonia subulata, Cladonia ramulosa et Peltigera hymenina évoluent plutôt sur les replats argilo-sableux. Epiphloea byssina (= Leptogium byssinum), sans doute l'espèce la plus particulière du site, retrouvée à Oret près de 150 ans après la première observation belge dans une localité du district maritime; colonise les sols acides et découverts. Marchandiomyces aurantiacus, très rare dans le district mosan, a été trouvé en parasite de Physcia tenella sur troncs de peupliers, sur lesquels on trouve aussi Hypotrachyna revoluta et Micarea prasina.
Dans la saulaie entourant la magnocariçaie à Carex paniculata se développent deux lichens épiphytes intéressants: Fuscidea lighfootii et Gyalideopsis anastomosans.
La bryoflore a été étudiée récemment par A. SOTIAUX et J.-P. DUVIVIER (inédit, septembre 2008). Près de 80 espèces ont été recensées dans les différents biotopes de la carrières:
1- les sables acides sont colonisés par quelques espèces pionnières marquantes: Lophozia excisa, Riccardia chamedryfolia, Cephaloziella divaricata, Pogonatum urnigerum…
2- les sables argileux, calcarifères, présentent: Aneura pinguis, Aloina ambigua, Didymodon fallax, Dicranella varia, Bryoerythrophyllum recurvirostrum, Cratoneuron filicinum, Pohlia melanodon, Barbula convoluta, Barbula unguiculata. Calliergonella cuspidata est omniprésent.
3- l'épiphytisme est peu développé, seuls les peupliers et les sureaux ont une bryoflore assez variée: Cryphaea heteromalla, Orthotrichum obtusifolium, O. tenellum, Syntrichia papillosa, Zygodon viridissimus, Dicranoweisia cirrata, Metzgeria furcata, Frullania dilatata, Radula complanata…
4- Dans une saulaie humide bordant une mare en assec (ouest du site), nous avons relevé Chiloscyphus polyanthos, Leptodictyum riparium, Rhizomnium punctatum, Aulacomnium androgynum, Tetraphis pellucida, Campylopus pyriformis…
5- Sur des maçonneries, se rencontre le cortège des espèces banales typiques de ce biotope: Grimmia pulvinata, Schistidium apocarpum, Tortula muralis, Syntrichia ruralis, Orthotrichum diaphanum…
Intérêt faunistique de la Carrière Caroret (J.-Y. Baugnée, 2008)
Durant les années 1990, peu de données faunistiques étaient disponibles pour la carrière Caroret. A. Remacle y avait seulement recensé quelques oiseaux, une espèce d'amphibien et divers insectes, pour la plupart banals. La présence de l'abeille solitaire Andrena nycthemera, rarissime en Région wallonne, était cependant soulignée. Par la suite, quelques données supplémentaires ont été obtenues à l'occasion de visites ponctuelles.
Parmi les mammifères, le lapin de garenne (Oryctolagus cunniculus) est abondant et des indices signalent la fréquentation du site par le blaireau (Meles meles).
En 2006, le vespertilion à moustache ou de Brandt (Myotis mystacinus/brandti) a été observé au bord du plan d'eau. Difficilement discernables, ces deux espèces jumelles ont des écologies voisines mais M. brandti est plus rare et plus forestier, tandis que M. mystacinus affectionne surtout les paysages vallonnés où alternent les zones boisées et les milieux ouverts. La présence d'arbres morts présentant des écorces déhiscentes est importante pour le gîte de ces chauves-souris en période estivale.
Si l'avifaune locale ne semble pas avoir été recensée récemment, la présence de deux espèces strictement protégées en Région wallonne mérite toutefois d'être relevée. L'hirondelle de rivage (Riparia riparia) occupait la carrière jusque 1996. Suite à la fermeture du milieu, cet oiseau menacé ne semble plus y nicher. L'espèce est cependant encore présente dans certaines sablières des environs et son retour n'est pas exclu moyennant certains aménagements (rajeunissement de parois sableuses, par ex.). Le martin-pêcheur (Alcedo atthis) a été vu en 2006. Le site est particulièrement favorable pour cette espèce dont la nidification est possible, mais non encore prouvée.
L'herpétofaune n'a fait l'objet d'aucun inventaire approfondi jusqu'à présent. Le seul amphibien noté précédemment était la grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus), tandis que le lézard vivipare (Zootoca vivipara) fut observé en 2006. Lors de notre récente visite, trois autres espèces ont été observées: le crapaud commun (Bufo bufo), la grenouille rousse (Rana temporaria) et le triton palmé (Lissotriton helveticus). En raison de ses eaux visiblement très peu poissonneuses et d'assez bonne qualité, le plan d'eau constitue sans doute une zone de reproduction importante pour ces animaux au sein d'une région d'agriculture intensive où les biotopes favorables sont de plus en plus isolés et fragmentés. A noter que, selon A. Remacle, l'occurrence de l'alyte accoucheur (Alytes obstetricans) est probable et que, par ailleurs, rien ne prouve l'absence d'autres espèces intéressantes telles que le triton crêté (Triturus cristatus) ou la couleuvre à collier (Natrix natrix).
Sur le plan entomologique, il faut mentionner la persistance d'une population de cicindèle hybride (Cicindela hybrida), coléoptère sabulicole de plus en plus localisé en Wallonie en raison de la disparition progressive de ses habitats. Un autre coléoptère a été observé sur la rive du plan d'eau, en 2006: c'est la coccinelle des roseaux (Anisosticta novemdecimpunctata). Légalement protégée en Région wallonne, cette espèce a une distribution localisée et affectionne les ceintures de végétations rivulaires (typhaies et phragmitaies surtout).