• F3 - Condroz occidental

A compléter

Site non classé.

Région wallonne.

Privé(s)   ONG   Communes   Région   Autres publics 

Service public de Wallonie, Département de la Nature et des Forêts, Cantonnement de Dinant, rue Daoust 14, 5500 Dinant (Tél. : 082/67.68.90 - Fax : 082/67.68.99).

Conservation d'un site sableux jouant, plus que les autres sablières d'Onhaye, le rôle de refuge pour les insectes sabulicoles (comme Cicindela hybrida et divers Hyménoptères Aculéates) et de fragments de landes à Calluna vulgaris.

Boisement spontané entraînant une réduction des surfaces ouvertes et ensoleillées, favorables à l'entomofaune spécialisée des milieux sableux.

Enlèvement des déchets accumulés près de l'entrée.
Contrôle des ligneux à opérer dans certains secteurs, notamment en A.

Sans objet.

L'accès au public est autorisé sur les chemins et endroits dûment signalés. Aucun sentier ne sera amenagé afin de préserver la quiétude du site. Dès lors, il est prévu la mise en place d'infrastructures minimales (panneaux explicatifs et balisage de voies de passages existants).

Cette sablière est située dans le Condroz, entre Weillen et Onhaye, à moins d'1 km au nord/nord-ouest de la dernière localité. Le bois (ancien bois des Faux) situé au sud de la coopérative agricole, en zone d'extraction sur le plan de secteur, a disparu sur plus de la moitié de la surface par suite de l'exploitation de plusieurs sablières: vers le nord, à proximité immédiate des silos, la carrière Na/537/08, au sud, le site concerné par la présente fiche et à l'ouest le site Na/537/07; elle est aussi voisine vers le nord-est des sablières de Pachi-Steiner (Na/537/03 à 05) et Bois de Bri (Na/537/06). Ce vaste ensemble de sablières a été creusé à la limite occidentale du plateau s'étendant entre les vallées de la Meuse et du Flavion. On y a exploité des dépôts tertiaires piégés dans une poche de dissolution du calcaire carbonifère.

Ninveau sud est une sablière inactive aux sables diversement colorés, accessible via le chemin partant de la route Weillen-Onhaye à hauteur de la petite route qui rejoint vers l'est la route Onhaye-Dinant.

Elle se présente sous forme d'une excavation plus ou moins ovale, allongée dans l'axe ESE-WNW et en grande partie occupée par une pièce d'eau où subsistent deux anciennes machines. Le secteur oriental, plus élevé, comprend une zone de replats (A) et, le long du talus sud, une zone de "couloirs" d'érosion (B) creusés dans des sables peu argileux de couleurs variées. Au SW, une petite excavation latérale (C) est séparée de la pièce d'eau par une butte allongée.

Les talus, hauts au maximum de 12 m, sont éboulés et fort érodés; ils sont constitués de sable mêlé à certains endroits de cailloux; quelques rochers affleurent au niveau du talus nord. Les pentes sont plus ou moins envahies par la végétation ligneuse, surtout la pente ouest recouverte d'un peuplement dense.

Vers l'est, une petite mare (< 0,5 are) se trouve sur un replat proche de la maison à front de route.

Le site est moins fréquenté que celui situé au nord (Na/537/08). Le chemin d'accès est bloqué par des tas de terre. On observe quasiment pas de déchets, sauf dans la partie proche de la route occupée par un petit versage clandestin de déchets inertes et divers (e.a. quelques encombrants ménagers).

L'environnement du site est constitué de champs, de prairies, de plusieurs autres sablières au nord et à l'ouest, et de parties boisées au sud.

La flore de l'ancienne sablière de Ninveau sud a été décrite par A. Remacle (1995, mise à jour 2001) dans le cadre de la convention "Inventaire des carrières et sablières de Wallonie".

La colonisation de ce site par les ligneux est déjà bien avancée. A l'exception de certains secteurs, les talus sont assez arborés ou plus ou moins dissimulés par les arbres poussant au pied; le versant bien ensoleillé est globalement moins boisé. Les arbres sont âgés au plus d'une dizaine d'années dans le fond de l'excavation, mais ont plus de quinze ans sur certaines pentes. Ils sont représentés principalement par des bouleaux (Betula pendula mais aussi B. pubescens), accompagnés de Salix div. sp., Populus tremula, Acer pseudoplatanus, Alnus glutinosa (en bordure de la pièce d'eau) et Fraxinus excelsior (nombreux jeunes plants en C). Cytisus scoparius est présent par endroits, de même que Rosa canina, Lonicera periclymenum et Rubus sp.

Dans la zone A, Calluna vulgaris est abondante et semble en progression (nombreux jeunes plants). Elle est aussi présente au niveau de la petite excavation latérale C (fond et versants) mais en moins grand nombre.

La végétation herbacée est éparse et assez peu diversifiée. On y trouve, outre des bryophytes et lichens:

- des espèces de pelouses sèches: Cerastium pumilum, Rumex acetosella, Hypericum perforatum, Lotus corniculatus, Hieracium bauhinii, H. pilosella, Hypochaeris radicata, Luzula campestris, Vulpia bromoides,...

- des espèces forestières ou de lisières: Silene dioica, Viola riviniana, Pyrola minor, Fragaria vesca, Lathyrus sylvestris (près des rochers), Epilobium angustifolium, Centaurium erythraea, Hieracium murorum, H. maculatum, Gnaphalium sylvaticum, Luzula pilosa, Epipactis helleborine,...

- quelques espèces des prairies sèches ou humides, comme Lotus pedunculatus, Vicia cracca, Prunella vulgaris, Ajuga reptans, Leucanthemum vulgare, Anthoxanthum odoratum;

- ainsi que Veronica officinalis, Polygala serpyllifolia (en C), Carex pilulifera (en C) et Agrostis canina.

La pièce d'eau semble assez peu profonde et la végétation commence à s'y développer (1995): notamment massifs de Typha latifolia, Eleocharis palustris, Juncus conglomeratus, J. effusus, J. articulatus. Dans la petite mare située au-dessus de la zone des rochers poussent Typha latifolia et Lemna minor.

La sablière de Ninveau sud est un refuge pour une faune très riche et diversifiée, en connexion avec les autres anciennes sablières voisines.

A titre d'exemple, citons les amphibiens qui y sont représentés par au moins 9 espèces dont le triton crêté (Triturus cristatus) et l'alyte (Alytes obstetricans). La présence de l'exotique grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus) a été notée récemment. Deux reptiles seulement ont été signalés à ce jour, à savoir le lézard vivipare (Zootoca vivipara) et l'orvet fragile (Anguis fragilis), mais l'occurrence de la couleuvre à collier (Natrix natrix) est probable et est à rechercher.

Du point de vue entomologique, l'un des attraits principaux du site est la présence d'un important peuplement d'Hyménoptères Aculéates: 55 espèces de guêpes et d'abeilles sauvages y ont déjà été recensées et les potentialités d'accueil sont certainement plus grandes encore. Les zones les plus propices à la nidification des espèces fouisseuses sont: la zone A proche de l'entrée, les versants et crêtes des “couloirs” en B et les parties de l'excavation latérale C où le sable est meuble et sec. En 1994-1995, les espèces recensées étaient les Apoïdes Andrena barbilabris, Andrena cineraria, Andrena flavipes, Andrena humilis, Lasioglossum morio, Lasioglossum quadrinotatulum, Lasioglossum sexstrigatum, Anthidiellum strigatum; les Pompilides Anoplius viaticus, Priocnemis coriacea et Priocnemis perturbator; les Sphécides Ammophila sabulosa, Cerceris rybyensis, Crabro scutellatus, Crossocerus ovalis, Crossocerus quadrimaculatus, Crossocerus wesmaeli, Lindenius albilabris, Mimesa lutaria, Nysson trimaculatus, Oxybelus bipunctatus, Oxybelus uniglumis, Mellinus arvensis. La présence de Colletes cunicularius et d'Andrena vaga, abeilles en nette expansion en Région wallonne, a en outre été constatée récemment, de même que celle de la plus rare Andrena nycthemera.

La sablière héberge une petite population de cicindèle hybride (Cicindela hybrida), surtout cantonnée à la zone B au sable peu argileux; cette espèce strictement sabulicole semble absente des autres sablières de la région de Bioul-Onhaye, sauf de la sablière voisine (Na/537/08). La cicindèle champêtre (Cicindela campestris), espèce beaucoup plus fréquente en Wallonie, est aussi présente çà et là dans le site.

Parmi les insectes aquatiques, les odonates, seul groupe étudié jusqu'ici, comptent au moins 17 espèces.

A compléter

Occupation du site au 18e siècle: bois de haute futaie.
Occupation du site avant exploitation: bois.
Dernier exploitant: Cie Dubois-Stockmans.
Matériau(x) extrait(s): sable réfractaire (+ terre plastique et silex ?)
Déroulement de l'exploitation
Autorisation: 1939 (?1959, 1963).
Fin: ?
Réaffectation prévue (dans autorisation): ?
Réaffectation effective: laissé en l'état.

Dans un passé récent, le site avait été sélectionné comme décharge possible de classe 3 ("Ninveau").

SABLIERES

A. REMACLE (FUSAGx)
J.-P. JACOB (AVES)
Collaborateur: G. MINET (SPW/DGARNE/DNF)