Le site de Beauregard se situe en Gaume, à trois km à l'ouest de Virton, sur le territoire de la commune de Rouvroy.
L'ensemble des terrains constituant la réserve naturelle se trouvent dans la plaine alluviale de la Chevratte, petit affluent du Ton, lui-même affluent de la Chiers. La plus grande des parcelles s'allonge entre la rive droite de la Chevratte et la voie de chemin de fer de Libramont à Virton, les deux autres sont situées sur la rive gauche de la rivière.
L'altitude moyenne du site est de 205 mètres.
La réserve naturelle de Beauregard est située dans le district phytogéographique lorrain, sur des terrains du jurassique inférieur et sur le flanc sud de la Cuesta Sinémurenne. La plus grande partie du site repose sur les alluvions de la Chevratte, sa bordure ouest repose sur les sables du Virtonien. Plus en amont, la vallée de la Chevratte se creuse dans les calcaires sableux du Sinémurien.
Si la plus grande partie du site se trouve sur les alluvions de la Chevratte, sa bordure ouest repose sur les assises du Virtonien (Vra s : sables et grès de Virton). En amont, la vallée de la Chevratte se creuse dans les calcaires sableux du Sinémurien (Sn b : calcaire sableux d'Orval, Sn a : calcaire sableux de Florenville).
D'après nos observations du 5-07-1990, on peut distinguer dans cette réserve une aulnaie marécageuse, une cariçaie, une roselière, une filipendulaie, sans oublier l'aulnaie rivulaire formant galerie le long de la Chevratte.
L'aulnaie rassemble Alnus glutinosa, Salix x multinervis, S. cinerea, Frangula alnus, sur une strate herbacée importante de Carex cf. acutiformis (pas d'inflorescences), Caltha palustris, Iris pseudacorus, Filipendula ulmaria, Eupatorium cannabinum, Cirsium oleraceum, Equisetum palustre, E. fluviatile, Impatiens noli-tangere, Solanum dulcamara, Galium palustre, Dryopteris dilatata, etc. Des touradons de Carex paniculata sont présents çà et là (Macrophorbio-Alnetum, 44.911).
La cariçaie est formée de Carex acuta et Carex acutiformis entre lesquels poussent quelques espèces du Filipendulion. Scirpus sylvaticus et Sparganium erectum s'y trouvent également (Caricetum gracilis, 53.212).
La roselière est un peuplement très dense de Phragmites australis (Phragmition, 53.1). On y trouve dispersées les espèces de la filipendulaie, mais aussi Mentha aquatica, Calystegia sepium, Ribes rubrum et de nombreux pieds de Humulus lupulus, ces dernières espèces indiquant probablement que l'aulnaie était plus étendue jadis ou peut-être qu'elle est en voie de rétablissement.
Les zones d'eau libre entre les roseaux sont occupées par Lemna minor (Lemnion, 22.41).
La filipendulaie est assez étendue dans la réserve et groupe Filipendula ulmaria, Lythrum salicaria, Lycopus europaeus, Eupatorium cannabinum, Scrophularia auriculata, Symphytum officinale, Epilobium hirsutum, Valeriana repens, Phalaris arundinacea, Cirsium oleraceum, Lotus pedunculatus, Solanum dulcamara, Equisetum fluviatile, Juncus effusus, Urtica dioica, Vicia cracca, etc (Filipendulion, 37.1).
L'aulnaie qui borde la Chevratte est très riche en Humulus lupulus. Les plantes y sont nombreuses : espèces de la phragmitaie, de la filipendulaie,... On y observe aussi Crepis paludosa, Stellaria nemorum, Myosoton aquaticum, Festuca gigantea, Agropyron caninum, diverses espèces nitrophiles (Geranium robertianum, Alliaria petiolata, urtica dioica, Galium aparine, (ces deux dernières parfois très abondantes), et même mésophiles (Lamium galeobdolon subsp. montanum). La plante la plus intéressante est Geum rivale, très répandu le long des berges. Quelques arbustes se mêlent à l'aulnaie comme Sambucus nigra, Rosa canina, Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Corylus avellana, Salix alba,... Quelques Quercus rubra sont épars. Un fossé est envahi par Apium nodiflorum, Stellaria uliginosa, Caltha palustris. Sur le pont de la Chevratte, sont établis quelques pieds de Cystopteris fragilis.
D'après ANONYME (1991), une jonchaie basse à Juncus subnodulosus, Stellaria palustris, Eleocharis uniglumis existe de même qu'une prairie riche en Dactylorhiza incarnata (cette donnée est à vérifier étant donné la rareté de l'espèce)