Le site a fait l'objet d'une première prospection par A. REMACLE et J.-P. JACOB en 1997-1998, suivit par d'autres visites en 2001-2002:
Dans le secteur A, de jeunes ligneux pionniers se développent en nombre dans le fond dammé et caillouteux: Betula pendula, Salix caprea, Populus tremula, Buddleja davidii,... La végétation herbacée, encore discontinue, s'est fortement développée depuis 1997: Arenaria serpyllifolia, Rumex scutatus, Hypericum perforatum, Erophila verna, Anagallis arvensis, Sedum album, Sedum acre, Fragaria vesca, Melilotus albus, Lythrum salicaria (dans zone moins sèche avec Lycopus europaeus), Oenothera deflexa, Daucus carota, Centaurium erythraea, Echium vulgare, Origanum vulgare, Teucrium scorodonia, Prunella vulgaris, Verbascum thapsus, V. nigrum, Carlina vulgaris, Leontodon saxatilis (abondant), Solidago virgaurea, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Picris hieracioides, diverses graminées parmi lesquelles Poa compressa, Vulpia myuros, Catapodium rigidum (assez abondant), Calamagrostis epigejos, Dactylis glomerata et Holcus lanatus, etc.
La pente pierreuse entre A et le replat de B, traversée par un chemin, est abondamment colonisée par Buddleja davidii; on y retrouve plus ou moins les mêmes plantes qu'en A, avec davantage de Carlina vulgaris et Campanula trachelium, Valeriana repens, ... A l'intersection du chemin avec celui venant directement de la chaussée de Liège se trouve une petite falaise qui correspond probablement à un lambeau de rocher intact; la végétation y est plus intéressante que sur les autres falaises: Festuca pallens, Allium sphaerocephalon, Centranthus ruber, Sedum album, avec Clematis vitalba, Betula pendula, Rosa canina, Cornus sanguinea, Quercus robur, etc.
Les replats de B et C, ainsi que le pied du pan de falaise intact, présentent une strate herbacée discontinue assez semblable, composée d'un large spectre spécifique. On y trouve principalement des espèces des pelouses sèches et des falaises rocheuses, des espèces à affinités forestières et des espèces pionnières des milieux anthropiques: Rumex scutatus, Hypericum perforatum, Erophila verna, Arabis hirsuta, Cardaminopsis arenosa, Sedum album (abondant), Sedum acre, Saxifraga tridactylites, Sanguisorba minor (talus), Daucus carota, Pastinaca sativa, Centaurium erythraea, Echium vulgare, Origanum vulgare, Teucrium scorodonia, Campanula trachelium, Dipsacus fullonum, Leontodon saxatilis, Crepis foetida, Erigeron acer, Hieracium murorum, H. glaucinum, H. lachenalii, H. sabaudum, H. pilosella, Senecio inaequidens, S. erucifolius, Solidago virgaurea, Tussilago farfara, Tanacetum vulgare, Leucanthemum vulgare, Picris hieracioides, Inula conyzae, Eupatorium cannabinum, Carex sylvatica, les graminées Vulpia myuros, Catapodium rigidum (présent un peu partout), Melica ciliata (de plus en plus abondante dans les fissures des replats en dalle), Poa compressa, Festuca sp., Brachypodium sylvaticum, Allium sphaerocephalon (quelques plants au pied du pan rocheux intact), etc.
Dans les zones plus humides au pied de la falaise sud s'observent davantage de ligneux (e.a. Salix div. sp.) et quelques espèces herbacées des lieux humides: Epilobium hirsutum, Lythrum salicaria, Lycopus europaeus, Eleocharis palustris, Juncus div. sp., Dactylorhiza fuchsii (> 700 pieds en C), une espèce de bryophyte.
Le secteur D présente des zones encore assez ouvertes à côté de zones plus arborées et même très arborées vers la carrière voisine: Betula pendula, Salix caprea, Fraxinus excelsior, Cornus sanguinea, Ligustrum vulgare, Buddleja davidii, Rosa canina, Rosa micrantha (un pied vu), ainsi que Clematis vitalba et Rubus sp. A côté de bryophytes et de lichens (cfr genre Cladonia), la végétation herbacée comprend surtout des espèces de pelouses sèches, des plantes forestières et de lisières, ainsi que des plantes pionnières des milieux perturbés: e.a. Anemone nemorosa, Arenaria serpyllifolia, Hypericum hirsutum, Viola hirta, Viola riviniana, Erophila verna, Arabis hirsuta, Cardamine pratensis, Cardaminopsis arenosa, Sedum album, Sedum acre, Sanguisorba minor, Fragaria vesca, Agrimonia eupatoria, Lotus corniculatus, Euphorbia amygdaloides, Geranium robertianum, Centaurium erythraea, Echium vulgare, Origanum vulgare, Clinopodium vulgare, Teucrium scorodonia, Prunella vulgaris, Acinos arvensis, Glechoma hederacea, Stachys officinalis, Veronica officinalis, V. serpyllifolia, Digitalis purpurea, Valeriana repens, Dipsacus fullonum, Leucanthemum vulgare, Hieracium div. sp. (dont H. glaucinum), Carlina vulgaris, Tussilago farfara, Erigeron acer, Picris hieracioides, Conyza canadensis, Solidago virgaurea, diverses graminées dont Poa compressa, Calamagrostis epigejos et Catapodium rigidum, Carex sylvatica, C. flacca, C. digitata, les orchidées Listera ovata (quelques hampes florales), Epipactis helleborine (peu abondant) et Dactylorhiza fuchsii (60-70 hampes à un endroit et pieds épars ailleurs), les fougères Pteridium aquilinum et Dryopteris filix-mas, etc.
Une synthèse des données biologiques a été de nouveau réalisée en 2008 (M. BONDUELLE), sur base d'inventaires plus récents.
La Carrière de Lives comprend plusieurs paliers, sur une dénivellation de près de 85 m, séparés par des falaises ou par des rampes aux pentes plus douces, permettant de distinguer quatre secteurs:
Le secteur A :
Situé à l'ouest de la carrière, ce secteur est au même niveau que la N90 (chaussée de Liège) et une vaste partie excavée est même en dessous de ce niveau. Ce secteur est séparé de la N90 par la présence d'un talus arboré. Quelques anciens bâtiments sont également situés à l'entrée. Cette zone est en cours de recolonisation par une végétation ligneuse et la couverture herbacée, apparentée aux pelouses calcaires, y est discontinue.
La partie située la plus à l'ouest, donnant sur la N90, présente de vastes dalles pierreuses, mais surtout des dalles de béton et de macadam, où se développent une végétation apparentée à l'Alysso-Sedion albi. Cette zone est encadrée par une falaise au sud et un haut talus abrupt à l'ouest. La recolonisation ligneuse y est plus prononcée, et la strate herbacée plus continue. Au pied de la falaise se rencontrent des pelouses où plusieurs pieds d'Orchis tacheté des bois (Dactylorhiza fuchsii) se développent. Ailleurs, la végétation est plus rudérale, avec de nombreuses espèces du Artemisieta vulgaris.
Le plancher de la carrière présente de vastes zones de gravier ou de macadam dépourvues de toute végétation, alternant avec une recolonisation ligneuse dense. La strate herbacée y est discontinue. Dans les zones où celle-ci est plus développée se rencontre également l'Orchis tacheté des bois. La partie située au pied de la falaise, au sud, présente des milieux plus frais et humides, et la végétation y est plus développée et plus diversifiée. Par endroits se rencontrent des éboulis rocheux et des tas de graviers colonisés par l'Oseille ronde. Les éboulis calcaires à Oseille ronde constituent des habitats 92/43/CEE I non-prioritaire (code Corine 61.3122, code Natura 2000 8160).
Cette zone est délimitée au nord-ouest par l'extrémité ouest du site Natura 2000 ' Vallée de la Meuse de Dave à Marche-les-Dames). Il s'agit d'un talus d'isolement créé entre la carrière et la N90. Du côté de la carrière, il est doublé par un chemin herbeux.
Le secteur B :
Il s'agit du niveau intermédiaire menant au palier supérieur via une rampe. Même si le secteur comprend de nombreuses parties pierreuses en pente, quelques pentes douces et replats sont présents. Par rapport au secteur A, cette partie présente une végétation herbacée plus développée, notamment le long du chemin le parcourant, et une plus grande richesse floristique. Un pied d'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis) y a notamment été rencontré. Une petite zone humide temporaire se rencontre contre la falaise au sud, dans la partie la plus basse. D'une manière générale, le pied de la falaise est plus frais et humide, avec une végétation plus développée et plus diversifiée, notamment concernant les espèces ligneuses. La falaise est également progressivement colonisée par les ligneux et diverses espèces herbacées. Les dalles pierreuses de ce secteur sont colonisées par les orpins. Comme dans l'ensemble de la carrière, la colonisation ligneuse progresse dans ce secteur, limitant ainsi, à terme, la diversité des habitats présents, et des espèces rencontrées. Le Buddleya y est bien présent, voire abondant par endroits.
Vers l'ouest, le sentier parcourant cette zone rejoint un replat herbeux surplombé par un rocher calcaire intact, juste en marge du site Natura 2000. Il s'y développe une végétation chasmophytique calcicole, habitat protégé par la directive 92/43 CEE (habitat non prioritaire - code Corine 62.1 - code Natura 2000 8210).
De nombreuses espèces, tant ligneuses qu'herbacées, se retrouvent dans ce niveau de la carrière.
Le secteur C :
Il s'agit de deux dalles calcaire, résultant de l'extraction passée, la dalle supérieure étant bien plus vaste. Celles-ci sont légèrement inclinées vers le sud et entourées de pierriers et de falaises rocheuses.
La strate herbacée des dalles rocheuses est discontinue, généralement présente au niveau des fissures de la roche. Il s'y rencontre des espèces de l'Alysso-Sedion albi, formant des pelouses rupicoles calcaires, habitat prioritaire au sens de la directive 92/43/CE (code Corine 34.11, code Natura 2000 6110). Par endroits, la végétation herbacée rencontrée est apparentée aux pelouses calcaires, habitat prioritaire au sens de la directive 92/43/CE (code Corine 34.3, code Natura 2000 6210).
Le long de la falaise sud, l'inclinaison de la dalle permet le développement de zones humides et d'une petite mare plus ou moins asséchée en été. L'ensemble de ce secteur, notamment au pied des falaises et des zones plus humides, est envahi progressivement par la végétation ligneuse. Les replats et anfractuosités de la falaise sont également progressivement colonisés par la végétation, tant herbacée que ligneuse. Il s'y rencontre notamment l'Orchis tacheté des bois.
Le secteur D :
Ce secteur constitue une transition entre l'excavation de la carrière de Lives et la Carrière du Bois de Chetoi. L'ensemble est majoritairement arboré, parfois sur un substrat de remblai, mais plusieurs zones ouvertes, à végétation herbacée, sont également présentes.
Au niveau des zones arborées, il s'agit de boisements spontanés jeunes, dominés par le Bouleau et les Saules, comprenant des espèces calcicoles comme le Troène commun. La végétation comprend des espèces des pelouses sèches, de ourlets forestiers, mais également des espèces rudérales. L'Orchis tacheté des bois est présent sur l'ensemble de la zone.
L'extrême ouest du site englobe le talus d'isolement aménagé entre la N90 et la carrière de Lives. Il s'y développe des fourrés de recolonisation ligneuse dominés par le Bouleau (Betula pendula) et le Saule marsault (Salix caprea). La Clématite des haies (Clematis vitalba) y est abondante. Du côté de la carrière, ce talus est doublé par un chemin herbeux, sinuant au niveau de la berme surplombant le plancher de la carrière. Les espèces suivantes y ont été recensées : Centaurée jacée (Centaurea jacea), Trèfle jaune (Trifolium campestre), Trèfle rampant (Trifolium repens), Vipérine commune (Echium vulgare) ainsi qu'un pied d'Ophrys abeille (Ophrys apifera).