Le Pachis des Chevaux se présente comme une languette boisée allongée selon un axe nord-sud, dans le vallon du ruisseau de Leignon. Le site est divisé en deux parties par le chemin de Barcène.
Au nord, la réserve initiale (1.65 ha) créée en 2001 correspond à une ancienne plantation d'épicéas mise à terre par la tempête de 1990. Après l'évacuation des arbres abattus, une végétation exubérante s'est développée spontanément sur ces terrains très marécageux.
D'après des observations du 10 juillet 1996 (J. Saintenoy-Simon et al.), les groupements suivants étaient présents à l'époque, au moins sous forme fragmentaire:
- une cariçaie à laîche des marais (Carex acutiformis);
- une scirpaie à scirpe des bois (Scirpus sylvaticus);
- une filipendulaie à reine des prés (Filipendula ulmaria);
- une phalaridaie;
- une mégaphorbiaie à épilobe hirsute (Epilobium hirsutum), consoude officinale (Symphytum officinale), reine des prés (Filipendula ulmaria), eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum), liseron des haies (Calystegia sepium), lycope d'Europe (Lycopus europaeus), tanaisie commune (Tanacetum vulgare), angélique des bois (Angelica sylvestris), chardon crépu (Carduus crispus), morelle douce-amère (Solanum dulcamara), cirse des marais (Cirsium palustre), calamagrostis commun (Calamagrostis epigejos), menthe aquatique (Mentha aquatica), épiaire des marais (Stachys palustris), prêle des marais (Equisetum palustre), berce spondyle (Heracleum sphondylium), jonc épars (Juncus effusus), ...
- une roselière à iris jaune (Iris pseudacorus);
- un groupement nitrophile à ortie dioïque (Urtica dioica), gaillet gratteron (Galium aparine), herbe aux goutteux (Aegopodium podagraria), alliaire (Alliaria petiolata), lierre terrestre (Glechoma hederacea), etc.
- une recolonisation forestière par le sureau noir (Sambucus nigra), le frêne commun (Fraxinus excelsior), l'orme de Hollande (Ulmus x hollandica), le coudrier (Corylus avellana), l'aubépine à un style (Crataegus monogyna), le bouleau verruqueux (Betula pendula), le prunellier (Prunus spinosa), l'églantier (Rosa canina), le framboisier (Rubus idaeus) et par différents saules: saule marsault (Salix caprea), osier des vanniers (Salix viminalis), saule à nervures nombreuses (Salix x multinervis), saule cendré (Salix cinerea), osier jaune (Salix x rubens)
- une plantation d'aulne blanc (Alnus incana);
- une galerie forestière d'aulne glutineux (Alnus glutinosa), envahi par les lianes du houblon (Humulus lupulus), le long du ruisseau. La scrofulaire ailée (Scrophularia umbrosa) se développe sur la berge et l'eau courante est envahie par des callitriches (Callitriche sp.);
- un groupement de fossé à âche nodiflore (Apium nodiflorum).
Actuellement, cette partie nord est dominée par un bois d'aulne blanc dans lequel a été aménagé un caillebotis pour faciliter la circulation du public.
Au sud du chemin de Barcène, la partie ajoutée à la réserve domaniale en 2014 est nettement plus intéressante du point de vue biologique. Il s'agit probablement d'anciennes prairies de fauche qui ont été plantées de peupliers, ou se sont reboisées spontanément après abandon.
De la peupleraie exploitée, il ne reste que quelques arbres et troncs morts au sein d'une végétation apparentée à la mégaphorbiaie.
On y observe une aulnaie-frênaie rivulaire à aulne glutineux (Alnus glutinosa), frêne commun (Fraxinus excelsior), fougère mâle (Dryopteris filix-mas), reine des prés (Filipendula ulmaria), angélique des bois (Angelica sylvestris), circée de Paris (Circaea lutetiana), gouet tacheté (Arum maculatum), stellaire holostée (Stellaria holostea), etc. On soulignera ici l'absence quasi complète de l'aulne blanc (Alnus incana) qui domine pourtant dans la partie nord de la réserve.
Les parties les plus fangeuses sont occupées par des magnocariçaies à laîche des marais (Carex acutiformis). De petites résurgences à cardamine amère (Cardamine amara) ainsi que des fragments de prairies humides à canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa) et renouée bistorte (Persicaria bistorta) sont également présents localement.
La faune demeure mal connue, les données disponibles étant surtout d'ordre ornithologique. On y signale la présence de plusieurs espèces intéressantes comme le martin-pêcheur d'Europe (Alcedo atthis), la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), le râle d'eau (Rallus aquaticus), le bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula), la mésange boréale (Poecile montanus), ...