La vallée belge de la Sûre est très ouverte et environnée de prairies et de cultures en amont de Strainchamps. Elle collecte les eaux de divers ruisseaux environnés de prairies humides ou marécageuses dont plusieurs font partie de réserves naturelles RNOB (Juseret/Menubois, Volaiville/Lescheret/Géronne, Massul/Béraumont, Sûre, etc) dont on consultera les fiches signalétiques.
Le site décrit par cette fiche se trouve à l'aval de cette zone, entre le pont de Menubois et le gué de Morival, dans des zones noyaux de la ZPS Ardenne méridionale et Haute Sûre.
En aval de Strainchamps, la vallée s'encaisse progressivement, pour être finalement dominée par des escarpements extrêmement intéressants, principalement en aval de Martelange (Grumelange, Romeldange,...) et cela jusqu'à l'endroit où la Sûre pénètre au Grand-Duché de Luxembourg. Cette partie de la vallée de la Sûre a été remarquablement décrite par PARENT en 1965.
Entre Menufontaine et Bodange, la rivière traverse les assises de l'Emsien inférieur, moyen et supérieur du synclinal d'Eifel-Neufchâteau. On rencontre des schistes, des grès quartzeux, des quartzophyllades, des quartzites et des psammites, avec parfois des nodules carbonatés, grauwackes fossilifères de l'assise de Wiltz qui forme l'axe du synclinal.
L'altitude est de l'ordre de 400 mètres.
Le site fait partie de la Zone de Protection Spéciale 'Ardenne Méridionale et Haute Sûre', désignée en application de la Directive Européenne 79/409.
D'après NOIRFALISE, VANESSE et RENAULT (1977), 'la vallée de la Sûre, entre Menufontaine et Martelange, offre de très nombreuses prairies naturelles qui sont toutes de même type, à savoir, la prairie à Filipendula ulmaria. Ces biotopes sont, pour la plupart, abandonnés depuis un certain nombre d'années (10-20 ans) et la colonisation par les arbustes n'est pas encore avancée.
Un premier relevé effectué le long des berges donne les espèces suivantes : Phalaris arundinacea, Stachys palustris, Persicaria hydropiper, Ranunculus repens, Bidens tripartita, Mentha arvensis, Solanum dulcamara, Carex sp., Iris pseudacorus, Glyceria fluitans, Agrostis stolonifera, Lycopus europaeus, Juncus effusus, Stellaria nemorum, Lysimachia vulgaris.
La filipendulaie montre :
- des espèces des mégaphorbiaies Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Scirpus sylvaticus, Achillea ptarmica, Lysimachia vulgaris, Cirsium palustre
- des espèces prairiales comme Colchicum autumnale, Persicaria bistorta, Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Deschampsia cespitosa, Alopecurus pratensis, Cruciata laevipes, Achillea millefolium, Anthriscus sylvestris, Vicia cracca, Knautia arvensis;
- des espèces nitrophiles comme Urtica dioica, Galium aparine, Galeopsis tetrahit, etc.;
- et un début de recolonisation forestière par Salix caprea, S. aurita, S. cinerea.'
D'après FAIRON (1990, case IFBL K7.45.32), on trouve également au lieu-dit 'Cheslot' de nombreuses espèces dont Alopecurus geniculatus, Caltha palustris, Carex acuta, C. demissa, C. nigra, C. ovalis, C. rostrata, C. vesicaria, Comarum palustre, Equisetum fluviatile, Frangula alnus, Galium palustre, Glyceria fluitans, G. declinata, Iris pseudacorus, Juncus bulbosus, Lotus pedunculatus, Lychnis flos-cuculi, Ranunculus flammula, Solanum dulcamara,... Cette liste floristique laisse supposer l'existence de bas-marais acides.
Ranunculus penicillatus existe dans l'eau de la rivière.
NB. Le long de la frontière grand-ducale, les berges de la Sûre sont occupées par une frange de végétation dont la composition floristique a été donnée par PARENT (1965). Il y signale des fragments de roselières à Phalaris arundinacea, à Phragmites australis, de hautes herbes hygrophiles, des espèces du Filipendulo-Petasition, des lambeaux de cariçaies à Carex rostrata, quelques espèces de l'aulnaie, etc.
La plaine alluviale montre des prairies de fauche du Triseto-Polygonion bistorti.
La faune est riche mais n'a pas encore fait l'objet d'une étude d'ensemble. Des données relatives aux reptiles des affleurements rocheux de la région ont été publiées récemment par GRAITSON (2009). Pour le site considéré, trois espèces sont citées au niveau de l'ancienne ardoisière de Wisembach: l'orvet (Anguis fragilis), la coronelle lisse (Coronella austriaca) et la couleuvre à collier (Natrix natrix).