D'après des observations de J. Saintenoy-Simon du 18 juillet 1995, on peut rencontrer dans la vallée de la Basseille:
Au niveau de la rivière:
- dans l'eau courante: Ranunculus penicillatus, Callitriche sp.;
- au bord de l'eau: des cariçaies à Carex rostrata, mêlées de Comarum palustre; dans les anses calmes, des glycéraies à Glyceria fluitans, des populations de Caltha palustris et de Scirpus sylvaticus;
- le long de la berge : une aulnaie fragmentaire qui peut parfois s'étendre sur quelques dizaines de mètres carrés. On y observe alors Prunus padus (exemplaires de 7 à 8 mètres de haut), Stellaria nemorum subsp. nemorum, Impatiens noli-tangere, Chrysosplenium oppositifolium, Ranunculus repens, Cardamine amara, Crepis paludosa, etc.
Dans la plaine alluviale:
- des bas-marais à Comarum palustre, Carex nigra, Caltha palustris, Galium palustre, Molinia caerulea...;
- des cariçaies à Carex rostrata;
- des jonchaies acutiflores plus ou moins développées;
- des prairies à Persicaria bistorta et Deschampsia cespitosa où pointent Angelica sylvestris et Cirsium palustre;
- des filipendulaies, le groupement le plus fréquent, parfois formé quasi exclusivement de reine des prés, et dont on peut donner la composition floristique dans l'exemple suivant: Filipendula ulmaria (3.3), Holcus lanatus (3.3), Valeriana repens (2.2), Lotus pedunculatus (2.2), Persicaria bistorta (2.2), Juncus effusus (1.2), Stellaria graminea (1.2), Poa chaixii (1.2), Deschampsia cespitosa (1.2), Epilobium palustre (1.1), Juncus acutiflorus (1.2), Angelica sylvestris (1.1), Rumex acetosa (1.1), Agrostis canina (1.2) accompagnées de rares exemplaires de Molinia caerulea, Achillea ptarmica, Lychnis flos-cuculi, Galium mollugo, Cirsium palustre, Ranunculus repens, etc. Parfois ce groupement s'enrichit de Scutellaria galericulata, Lycopus europaeus, Lythrum salicaria, Lysimachia vulgaris,... parfois même d'Arrhenatherum elatius.
- des prairies mésophiles dominées par Holcus lanatus.
Tous ces groupements de plaine alluviale sont le plus souvent interpénétrés et forment une mosaïque complexe.
On peut y ajouter:
- des prairies plus sèches dans lesquelles descendent une série d'espèces de la nardaie;
- des buissons de Salix aurita, Betula pendula, Frangula alnus, qui annoncent la recolonisation forestière;
- sur les rebords du vallon, en particulier au nord et au nord-ouest de la "Taille des Allemands", de magnifiques nardaies, très riches en espèces (une quarantaine) parmi lesquelles Nardus stricta (1.2), Poa chaixii (1.2), Festuca rubra subsp commutata (= nigrescens) (2.2), Deschampsia flexuosa (3.3), Danthonia decumbens (1.2), Agrostis capillaris (2.2), Anthoxanthum odoratum (1.2), Briza media (+), Potentilla erecta (3.3), Knautia arvensis (1.2), Lathyrus linifolius var. montanus (2.2), Pimpinella saxifraga (2.2), Galium verum (1.2), Stachys officinalis (1.2), Galium saxatile (2.2), Trifolium medium (1.2), Campanula rotundifolia (1.2), Thymus pulegioides (+.2), Hypericum maculatum (+.2), Euphorbia cyparissias (+.2), Succisa pratensis (+), Carex panicea (+), Sanguisorba minor (+), Viola canina (+), Colchicum autumnale (+), etc. ainsi qu'une fort belle station d'Arnica montana (des dizaines de pieds).
A cet endroit, le groupement est particulièrement étendu, mais vers l'aval, il n'est plus que fragmentaire. Ici, il voisine avec des fragments de landes à Calluna vulgaris.
Vers la forêt, un ourlet à Teucrium scorodonia, puis une sarothamnaie lui succèdent.
De petites sources et suintement, dans les vallons affluents,portent une aulnaie riche en Carex remota, Cardamine amara, Chrysosplenium oppositifolium, Stellaria alsine, Ranunculus flammula, ...
Cette vallée isolée convient particulièrement bien à la cigogne noire (Ciconia nigra) qui niche non loin de là. C'est également un site de gagnage très fréquenté par les cervidés. Elle est de plus remarquablement riche en papillons de jour avec plus de 30 espèces rencontrées, dont plusieurs sont des "spécialités" des prairies ardennaises tel que le nacré de la bistorte (Boloria eunomia).