Résumé : | Le genre Platanthera compte, selon les auteurs, entre 60 et 120 espèces nectarifères réparties principalement dans l'hémisphère Nord. En Belgique, le genre est représenté par deux espèces, Platanthera bifolia (L.) L.C.M. Richard et P. chlorantha (Custer) Reichenbach. Elles sont en grande partie sympatriques et sont interfertiles. On peut régulièrement observer leur hybride (P. x hybrida). Ce travail a pour but d'étudier les facteurs qui pourraient influencer le fruit set (proportion de fleurs qui fructifient) chez P. bifolia et P. chlorantha, en se basant sur des études antérieures essentiellement réalisées en Europe, ainsi que sur des observations effectuées en 2010 et 2011 en Wallonie (Belgique) et réparties sur treize sites. Le fruit set est plus important sur les sites gérés par pâturage ou débroussaillage que sur ceux où il n'y a aucune gestion. À site et espèce fixés, le fruit set augmente avec la taille de la plante. La taille des platanthères, quant à elle, augmente avec la richesse en éléments minéraux et la capacité de rétention en eau du sol, et diminue avec l'effort de reproduction (fruit set) de l'année précédente. En Wallonie, P. chlorantha possède un fruit set plus élevé que P. bifolia et P. x hybrida, probablement en raison de facteurs liés à la pollinisation. Le site où le fruit set moyen était significativement inférieur à 50 % en 2010, possède un fruit set moyen significativement supérieur à 50 % en 2011. À l'inverse, les sites où le fruit set moyen était significativement supérieur à 50 % en 2010, possèdent un fruit set moyen significativement inférieur à 50 % en 2011. Tandis que le site où le fruit set moyen était proche de 50 % en 2010, garde un fruit set similaire en 2011. La diminution des fruit sets de 2010 à 2011 s'expliquerait par l'effort de reproduction de 2010 qui a induit un rapetissement des platanthères en 2011. Il ressort de cette étude que le succès reproducteur chez Platanthera en Wallonie est avant tout limité par la pollinisation, ensuite par l'effort de reproduction de l'année précédente, et enfin par la concurrence interspécifique prohibée par l'eutrophisation ou enrichissement des milieux. |
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