Les espèces typiques sont Arrhenatherum elatius, Crepis biennis, Heracleum sphondylium, Anthriscus sylvestris, Galium mollugo, Tragopogon pratensis, Pimpinella major, Pastinaca sativa, Daucus carota, Knautia arvensis, Leucanthemum vulgare, Avenula pubescens, Centaurea jacea, Rhinanthus minor, Galium pratense (rare). Lolium perenne est rare ou absent: il devient plus abondant si l'on fauche plus fréquemment ou si le pâturage est plus fréquent.
Outre ce noyau d'espèces caractéristiques, les prairies de fauche accueillent une flore variée qui est liée :
1° aux conditions édaphiques,
2° au taux de fertilisation,
3° à l'altitude,
4° au contexte (prairies, bords de route, friches).
A titre indicatif, voici quelques plantes indicatrices pour chacun des facteurs de milieux (variantes ou sous-associations suivant les auteurs).
1° Espèces des sols secs et neutroclines : Sanguisorba minor, Avenula pubescens, Galium verum, Primula veris, Plantago media (Dethioux & Limbourg (1963).
Espèces des sols bruns eutrophes et calcaires (schistes calcarifères ou noduleux, calcaires argileux, calcschistes, pH = ou >7) : Medicago lupulina, Potentilla reptans, Agrimonia eupatoria, Convolvulus arvensis, Viola hirta (Dethioux et Limbourg (1963).
2° Espèces des sols frais à humides, souvent dans les grandes vallées : Ajuga reptans, Alopecurus pratensis, Poa trivialis, Cardamine pratensis, Geranium pratense , Campanula patula , Pastinaca sativa , Ranunculus repens , Glechoma hederacea + espèces hygrophiles occupant jusqu'à 15% de recouvrement comme Lysimachia nummularia, Cirsium oleraceum , Angelica sylvestris , Sanguisorba officinalis (est de la Belgique), Lychnis flos-cuculi , Phalaris arundinacea, Symphytum officinale, Filipendula ulmaria, Galium palustre, Equisetum palustre et Carex acuta (Ellenberg, 1996 ; Duvigneaud, 1958 ; Bournérias, 2001). La position phytosociologique de cette variante est controversée. Elle est considérée tantôt comme une sous-association (Arrhenatheretum Alopecuretosum Tüxen et A. Colchicetosum Lebrun), tantôt comme une association (Alopecuretum pratensis Regel 25, Arrhenatheretum alopecuretosum Tüxen 37) ou même une alliance (Alopecurion pratensis Passarge 63).
3° Espèces abondantes dans les Arrhenatheterum fortement fertilisées: Anthriscus sylvestris, Heracleum sphondylium, Dactylis glomerata, Poa trivialis, Elymus repens, Phleum pratense, Rumex acetosa (auxquelles on peut aussi ajouter Galium mollugo et Pimpinella major) (Lambert, 1963). On peut ajouter aussi Rumex obtusifolius et Cirsium arvense (de Foucault, 1988 ; Oberdorfer, 1983). Il s'agit dans ce cas de prairies qui subissent 2 à 3 exploitations/an et dont le fourrage est souvent récolté sous forme d'ensilage.
4° Espèces des sols pauvres et d'altitude : Trisetum flavescens, Festuca rubra, Agrostis tenuis (Ellenberg, 1996).
5° A partir de 300 mètres d'altitude environ, Dethioux & Limbourg (1963) décrivent un Alchemillo-Arrhenatheretum Sz 1963 pour la Famenne, caractérisé par la présence d'Alchemilla xanthochlora. Cette plante est limitée vers le nord par le sillon Sambre-Meuse. A partir de 300 m, l'association est progressivement remplacée par l'Alchemillo-Tristetum flavescentis (E2.23), puis par le Meo-Trisetetum (E2.3).
6° Sur les bords de routes, on trouve de plus en plus souvent des espèces exigeantes en matières nutritives parce que ces zones sont soumises à une fertilisation indirecte (ruissellement) ou directe (en bordure de parcelles agricoles) : Artemisia vulgaris, Cirsium vulgare, Lapsana communis, Elymus repens, Cirsium arvense. Les formes les plus appauvries ne doivent pas être considérées comme d'Intérêt Communautaire.