Formation herbeuse dominée par le jonc à tépales aigus dans des zones fangeuses en toutes saisons (zones de suintement ou d'écoulement d'une eau bien oxygénée), à pH acide (5 à 6 en surface). Il s'agit de formations dérivant des communautés de bas-marais acides (cf. D2.22), mais qui sont irrégulièrement fauchées ou exceptionnellement pâturées. Elles peuvent être très légèrement fertilisées. Une intensification plus marquée (pâturage ou fauches régulières) fait évoluer ces milieux vers des formations dans lesquelles les espèces prairiales deviennent abondantes (cf. E2.11ba, Junco-Cynosuretum). Dans ces cas, le bas gazon ne comprend normalement presque plus d'espèces des bas-marais acides, mais des espèces des prairies mouilleuses du Bromion racemosi.

Districts picardo-brabançon, ardennais et lorrain (aussi présent en Campine)

• Limoneuse : Rare
• Condroz : Absent
• Fagne-Famenne : Absent
• Ardenne : Assez rare
• Jurassique : Assez rare

Classiquement, formations herbeuses de transition dominées par Juncus acutiflorus, et située entre le bas-marais proprement dit (voir D2.22) et des formations prairiales (notamment E2.11ba) éventuellement riches en joncs (Juncus effusus, J. acutiflorus).

• =équivalent 37.22 - Prés à joncs à tépales aigus

Surtout les prairies riches en joncs appartenant au Cynosurion (E2.11ba), les bas-marais acides (D2.22), le Bromion racemosi (E3.41), le Molinion (E3.51), les mégaphorbiaies.

Juncus acutiflorus (peuplements souvent denses), avec comme espèces accompagnatrices fréquentes : Crepis paludosa, Cirsium palustre, Lotus pedunculatus, Rumex acetosa, Ranunculus acris, Carex nigra, Holcus lanatus, Polygonum bistorta, Myosotis nemorosa, Caltha palustris, Lychnis flos-cuculi, Galium uliginosum, Valeriana dioica, Angelica sylvestris, Succisa pratensis.
Absence ou rareté des sphaignes et des espèces typiques des bas-marais acides. Peu ou pas d'espèces prairiales (voir E2.11ba, Junco-Cynosuretum).

Remarque : Les différents auteurs ne s'accordent pas bien sur la délimitation et la position phytosociologique des groupements à Juncus acutiflorus. Ainsi, à titre d'illustration, Wattez J.-R. (1976), signale que Juncus acutiflorus peut se rencontrer dans les groupements suivants :

- parmi certaines roselières et cariçaies (Phragmitetalia) ;
- parmi les groupements de tourbières moyennes et hautes (Caricetalia fuscae) ;
- dans les landes tourbeuses (Ericion tetralicis) ;
- parmi les groupements du Molinion ;
- parmi les groupements prairiaux hygrophiles moins acidoclines (Bromion racemosi, Agropyro-Rumicion) ;
- parmi les groupements des prairies sèches (Violion).

Comme il a été signalé, les prés à Juncus acutiflorus sont des formations dérivant des bas-marais proprement dit. Leur pérennité dépend surtout du maintien des conditions hydrologiques (suintement), de la qualité des eaux (oligotrophes à mésotrophes, bien oxygénées) et du régime agricole (fauche et pâturage occasionnel). Un régime de fauche (avec drainage) fait évoluer ces formations vers les prairies du Molinion, un pâturage (avec drainage) les fait évoluer vers les prairies du Cynosurion (Junco-Cynosuretum voire Lolio-Cynosuretum). Ces milieux peuvent aussi avoir tendance à se reboiser lentement par des saulaies ou des aulnaies oligotrophes s'ils sont abandonnés.

Drainage, fertilisation, changement des conditions hydrologiques (un rehaussement de la nappe fait évoluer le milieu vers le bas-marais acide ou même la tourbière acide à sphaignes).

ZCO

ECOP -DEMNA (JM Couvreur - P Frankard)

JM Couvreur: dernières mises à jour de l'info 8/2/2011