Le site - tout au moins les parcelles en réserve naturelle - a été décrit dans les dossiers de demandes d'agrément successifs (RNOB 1992-1998-2000). Les groupements végétaux les plus caractéristiques sont :
1 - la prairie maigre à primevère officinale et colchique, disséminée par fragments dans l'ensemble du site; le cortège comprend Alopecurus pratensis, Anthoxanthum odoratum, Lotus corniculatus, Arrhenatherum elatius, Colchicum autumnale, Senecio erucifolius, Agrostis capillaris, Primula veris, Avenula pubescens, Cardamine pratensis, Briza media, Festuca rubra, Veronica chamaedrys, Poa pratensis, Carex cuprina, Carex disticha, Lathyrus pratensis, Plantago lanceolata, Carex hirta, Achillea millefolium, Agrimonia eupatoria, Potentilla erecta, Rumex acetosa, Selinum carvifolia, Hypericum perforatum, Leucanthemum vulgare, Fragaria vesca, etc.
Ce groupement héberge par ailleurs le joyaux botanique du site, Inula salicina, couvrant ici plusieurs ares, ainsi que deux orchidées: Orchis mascula (une vingtaine de plantes) et Dactylorhiza majalis (une centaine de pieds).
2 - la prairie oligotrophe humide du Molinion, au cortège riche comportant notamment Achillea ptarmica, Silaum silaus, Agrostis capillaris, Ajuga reptans, Ranunculus flammula, Alchemilla xanthochlora, Anthxanthum odoratum, Carex disticha, Carex flacca, Carex hostiana, Molinia caerulea, Carex nigra, Carex panicea, Carex tomentosa, Potentilla erecta, Centaurea jacea subsp. grandiflora, Luzula campestris, Stachys officinalis, Cerastium fontanum, Selinum carvifolia, Cirsium palustre, Colchicum autumnale, Ranunculus acris, Galium palustre, Geul rivale, Juncus effusus, Juncus inflexus, Hypericum dubium, Lotus pedunculatus, Succisa pratensis, Lychnis flos-cuculi, Valeriana dioica, Dactylorhiza majalis, Scorzonera humilis, Lysimachia nummularia, ...
La population de Dactylorhiza majalis est remarquable (plus de 1200 pieds), tandis que deux autres orchidées sont présentes: Orchis mascula et Dactylorhiza maculata (quelques dizaines).
3 - la magnocariçaie humide, occupant les sols gorgés d'eau pratiquement toute l'année, caractérisée par la dominance de grands Carex; ce groupement s'étend sur environ deux hectares, surtout en rive gauche du Ruisseau du Fond d'Ingremé; on y observe surtout Carex acutiformis accompagné de Carex riparia, Carex acuta, Carex nigra, Carex vesicaria, ainsi que diverses autres plantes hygrophiles comme Angelica sylvestris, Lysimachia vulgaris, Calystegia sepium, Persicaria amphibia, Oenanthe fistulosa, Scutellaria galericulata, Urtica dioica, Juncus conglomeratus, Mentha aquatica, Cirsium palustre, Epilobium parviflorum, Epilobium hirsutum, Valeriana repens, Equisetum palustre, Lythrum salicaria, Myosotis scorpioides, Stachys palustris, etc.
4 - la cariçaie sur sol plus modérément humide où Carex acutiformis est moins abondant que dans la magnocariçaie et dans laquelle les éléments des prés de fauche sont mieux représentés : Achillea millefolium, Agrostis stolonifera, Ajuga reptans, Alopecurus pratensis, Heracleum sphondylium, Stellaria graminea, Rumex conglomeratus, Poa trivialis, Ranunculus repens, Taraxacum sp., Cirsium arvense, Lathyrus pratensis, Phleum pratense, Plantago major, Silaum silaus, Holcus lanatus, Potentilla reptans, Galium mollugo, Cruciata laevipes, Festuca pratensis, etc.
5 - des roselières à Phragmites australis et à Phalaris arundinacea, groupements couvrant d'assez vastes surfaces et tendant à pénétrer la magnocariçaie;
6 - la prairie mésophile fauchée et/ou pâturée, plus ou moins fertilisée, à Alopecurus pratensis, Holcus lanatus, Arrhenatherum elatius, Trisetum flavescens, Cynosurus cristatus, Trifolium repens, Lolium perenne, Agrostis capillaris, Bromus hordeaceus, Bromus racemosus, Festuca arundinacea, Carex hirta, Lychnis flos-cuculi, Plantago lanceolata, Rumex crispus, Juncus effusus, Trifolium pratense, Vicia cracca, Rhinanthus minor, Pimpinella saxifraga, Ranunculus acris, Convolvulus arvensis, etc.
7 - des saulaies, localisées en lisière des plantations d'épicéas, sans doute à l'emplacement d'anciennes prairies de fauche, formées de Salix aurita, Salix caprea, Salix cinerea, Salix x multinervis, Salix atrocinerea, et, en sous-bois: Angelica sylvestris, Arum maculatum, Cirsium palustre, Filipendula ulmaria, Galium aparine, Galium mollugo, Glechoma hederacea, Lysimachia nummularia, Ranunculus ficaria, Rumex conglomeratus, Tussilago farfara, Urtica dioica, ...
8 - l'aulnaie rivulaire à Alnus glutinosa, Populus tremula, Crataegus monogyna, Viburnum opulus, Salix viminalis, Cornus sanguinea, Valeriana repens, Prunus spinosa, Allium ursinum, Caltha palustris, Primula elatior, Lamium galeobdolon, Ranunculus auricomus, etc.
9 - la chênaie-charmaie famennienne, caractérisée par Quercus robur, Carpinus betulus, Betula pendula, Scrophularia nodosa, Cornus sanguinea, Alliaria petiolata, Prunus spinosa, Lathyrus linifolius var. montanus, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Stellaria holostea, Viburnum opulus, Carex flacca, etc. ;
10 - les haies, bordant la plupart des parcelles, représentent un élément paysager remarquable de la plaine du Vivi: elles sont constituées de Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina, Salix cinerea, Quercus robur, Pyrus communis, etc. ;
11 - la lande mésotrophe représentée par un fragment rassemblant Calluna vulgaris, Potentilla erecta, Stachys officinalis, Danthonia decumbens, Lathyrus linifolius, Veronica officinalis, Polygala vulgaris, Viola canina, ...
En outre, il existe :
- une ancienne plantation d'épicéas, acquise en 1995 et mise à blanc l'année suivante. Bordée par une relique de pré du Molinion et d'une lande à callune mésotrophe, la coupe montrait à l'époque Agrimonia eupatoria, Alliaria petiolata, Cirsium arvense, Galium aparine, Phleum pratense, Ranunculus acris, Artemisia vulgaris, Fumaria officinalis, Senecio viscosus, Geranium robertianum, Viola hirta, Fragaria vesca, Heracleum sphondylium, Urtica dioica, etc.
- une friche installée sur une ancienne parcelle cultivée en lisière sud du Bois Jean Mouton, montre Heracleum sphondylium, Prunus spinosa, Silaum silaus, Rumex acetosa, Agrimonia eupatoria, Vicia tetrasperma, Vicia cracca, Holcus lanatus, Galium aparine, ...
- de petites zones de schistes affleurants dans les prairies, avec entre autre Myosotis discolor et Stachys arvensis.
Faune (Marc LAMBERT)
La plaine bocagère dans laquelle s'inscrit le Vivi des Bois est considérée sur le plan régional comme un haut lieu pour l'avifaune.
Les haies vives et les parcelles boisées (saussaie, chênaie-charmaie, aulnaie) sont occupées par diverses espèces nicheuses comme la mésange charbonnière (Parus major), la mésange boréale (Parus montanus), la mésange nonnette (Parus palustris), la mésange à longue queue (Aegithalos caudatus), la grive draine (Turdus viscivorus), la grive muscicienne (Turdus philomelos), le troglodyte (Troglodytes troglodytes), l'accenteur mouchet (Prunella modularis), le grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla), le pouillot fitis (Phylloscopus trochilus), la fauvette des jardins (Sylvia borin), la fauvette grisette (Sylvia communis), la fauvette babillarde (Sylvia curruca), l'hypolais polyglotte (Hippolais polyglotta), le bruant jaune (Emberiza citrinella), le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos), la linotte mélodieuse (Carduelis cannabina), le bouvreuil pivoine (Pyrrhula pyrrhula), etc.
Le pic vert (Picus viridis) et le pic épeichette (Dendrocopos minor) sont installés dans les bosquets et l'aulnaie rivulaire. Le pic noir (Dryocopus martius) est fréquemment entendu dans les bois proches. Le loriot (Oriolus oriolus) se cantonne régulièrement dans les peupleraies voisines.
Les parcelles en réserve ainsi que le reste de la plaine accueillent de nombreux autres oiseaux reproducteurs: le pigeon ramier (Columba palumbus), la tourterelle des bois (Streptopelia turtur), le coucou gris (Cuculus canorus), le pic épeiche (Dendrocopos major), la grive litorne (Turdus pilaris), le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros), le rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), le grosbec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes), le chardonneret élégant (Carduelis carduelis), le moineau friquet (Passer montanus), le gobemouche gris (Muscicapa striata), la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), la locustelle tachetée (Locustella naevia), le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) (certaines années jusqu'à 10 couples !), le tarier pâtre (Saxicola torquata), le pipit des arbres (Anthus trivialis), le pipit des prés (Anthus pratensis), l'alouette des champs (Alauda arvensis), etc.
Le râle des genêts (Crex crex), dont les effectifs wallons sont actuellement très faibles, s'est cantonné à plusieurs reprises dans la plaine du Vivi.
Parmi les rapaces présents dans la campagne environnante ou qui nichent dans les bois contigus à la réserve, figurent notamment l'autour (Accipiter gentilis) et son petit cousin l'épervier (Accipiter nisus), la buse variable (Buteo buteo), la bondrée apivore (Pernis apivorus), le faucon crécerelle (Falco tinnunculus), la chouette hulotte (Strix aluco), la chouette chevêche (Athene noctua), le hibou moyen-duc (Asio otus) dans les pessières. On signale aussi occasionnellement le hibou des marais (Asio flammeus) qui a tenté de nicher dans la plaine en 1992.
Diverses autres espèces sont vues plus ou moins régulièrement de passage ou en hivernage: le milan royal (Milvus milvus), le faucon émerillon (Falco columbarius), le faucon hobereau (Falco subbuteo), le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), le busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le busard des roseaux (Circus aeruginosus), le bruant proyer (Emberiza calandra), le tarier des prés (Saxicola rubetra), le héron cendré (Ardea cinerea), la bécassine des marais (Gallinago gallinago), le pipit spioncelle (Anthus spinoletta), la pie-grièche grise (Lanius excubitor) (nicheuse non loin du Vivi en 1986-87), le vanneau huppé (Vanellus vanellus) (nicheur dans la plaine jusque 1996), le pluvier doré (Pluvialis apricaria), etc.
On demeure encore peu documenté sur faune mammalogique locale, en raison de la discrétion et des moeurs nocturnes de la plupart des espèces. Le sanglier (Sus scrofa), le chevreuil (Capreolus capreolus) et le renard roux (Vulpes vulpes) sont très réguliers. Le putois (Mustela putorius), la martre des pins (Martes martes), le chat sylvestre (Felis sylvestris), l'écureuil roux (Sciurus vulgaris), le lièvre (Lepus europaeus), le rat des moissons (Micromys minutus), la musaraigne aquatique (Neomys fodiens) et la taupe (Talpa europaea) sont les autres mammifères observés dans le site.
Parmi les invertébrés, groupe extrêmement vaste constituant certainement l'essentiel des espèces animales, on évoquera notamment la présence d'au moins 42 espèces de papillons de jour, dont plusieurs peu communes comme le damier noir (Melitaea diamina), le petit collier argenté (Boloria selene), le damier athalie (Melitaea athalia), le thécla du coudrier (Satyrium pruni).
La phragmitaie est habitée par une coccinelle spécialisée, la coccinelle des roseaux (Anisosticta novemdecimpunctata), une espèce localisée et légalement protégée en Wallonie.
Un minuscule escargot se cantonne lui dans la cariçaie marécageuse: il s'agit de Vertigo antivertigo, dont la présence indique souvent un milieu humide bien préservé.