Carrière Les Haures: cette carrière s'étend à moins de 1 km au nord de l'église de Jemelle, à proximité immédiate des vastes installations de la Société Lhoist, propriétaire du site. Elle est incluse dans une zone biologiquement très intéressante sise au lieu-dit Les Haures, à la bordure méridionale du plateau du Gerny; cette zone est actuellement couverte de taillis, fruticées et lambeaux de pelouses sur calcaire, ainsi que de plantations de conifères. On y a extrait à partir de 1982-83 du calcaire givetien (exploitation peu importante).
En 1998: ce site, dont l'aspect ne correspond pas à une excavation typique (pas de front net), a été creusé à flanc de coteau (dénivelé maximale de 8-10 m). Il comprend:
- au même niveau que la route longeant le site par l'est, un terre-plein caillouteux/pierreux, dammé, à végétation rase et discontinue;
- vers le nord-ouest, une pente pierreuse (non abrupte), encore peu colonisée par la végétation;
- une rampe longeant le côté nord-est, dont les bordures, plus ou moins larges, sont colonisées par la végétation;
- la partie supérieure, très pierreuse comme le reste du site, qui comprend un replat pierreux dominant l'excavation et limité par un talus extérieur haut de 3-4 m, ainsi que quelques petits lambeaux de pelouse envahis par les ligneux;
- une rampe caillouteuse partant du terre-plein vers le NNE parallèlement à la route.
En 1998, apports clandestins assez abondants localisés dans le fond, sur la partie supérieure de l'excavation et le long du chemin parallèle à la route vers le NNE: inertes, déchets verts, ferrailles, sacs poubelles, encombrants ménagers (dont matelas,...). Site plus propre en 2007. La carrière est de nouveau exploitée en 2010.
L'ensemble du massif des Haures est occupé par des bois, taillis, fruticées et lambeaux de pelouses sur calcaire. Jusqu'à présent, seule la carrière des Haures a fait l'objet d'une description par A. REMACLE (1998, mise à jour en 2007), dans le cadre de l'inventaire des sablières et carrières désaffectées de Wallonie.
Les ligneux présents principalement sur le pourtour de l'excavation appartiennent aux espèces suivantes: Salix caprea, Quercus sp., Betula pendula, Salix purpurea subsp. lambertiana, Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rhamnus cathartica, Rosa canina, Corylus avellana, Cytisus scoparius, Lonicera periclymenum, Clematis vitalba, Rubus sp., etc.
La végétation herbacée globale est diversifiée, composée non seulement de plantes pionnières des milieux anthropiques, mais surtout d'espèces de pelouses, d'éboulis et d'ourlets (relevé de 1997-1998): Helleborus foetidus, Aquilegia vulgaris, Herniaria glabra, Minuartia hybrida (replat supérieur notamment), Arenaria serpyllifolia, Rumex scutatus, Hypericum perforatum, Viola hirta, Helianthemum nummularium, Reseda luteola, Arabis hirsuta, Sedum acre (replat supérieur), Saxifraga tridactylites, Potentilla neumanniana, P. reptans, Sanguisorba minor, Fragaria vesca, Agrimonia eupatoria, Astragalus glycyphyllos, Trifolium campestre, T. medium, Vicia cracca, Lotus corniculatus (abondant dans le fond), Hippocrepis comosa, Anthyllis vulneraria, Lathyrus sylvestris (abondant par endroits), Genista tinctoria, Oenothera sp., Epilobium dodonaei (quelques plants à l'entrée), Euphorbia exigua, Geranium robertianum, G. columbinum, Linum catharticum, Polygala comosa, Daucus carota, Pimpinella saxifraga, Gentianella germanica (> 6 plants dans la partie supérieure), Vincetoxicum hirundinaria, Echium vulgare, Teucrium botrys (présente à plusieurs endroits), T. chamaedrys, Acinos arvensis, Thymus pulegioides, Prunella vulgaris, Origanum vulgare, Clinopodium vulgare, Digitalis lutea (bordures surtout), Chaenorhinum minus, Verbascum lychnitis, Campanula rotundifolia, Galium mollugo, G. pumilum, G. verum, Dipsacus fullonum, Scabiosa columbaria, Erigeron acer, Hieracium pilosella, H. maculatum (rampe sud-est), Carlina vulgaris, Centaurea scabiosa, Conyza canadensis, Eupatorium cannabinum, Tanacetum vulgare, Tussilago farfara, Senecio jacobaea, Leucanthemum vulgare, Picris hieracioides, Inula conyzae, Artemisia vulgaris, Carex flacca, Poa compressa, Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Briza media, Catapodium rigidum (fond), Koeleria macrantha, Anacamptis pyramidalis (4 pieds en 1997, 2 en 1998 - lambeau de pelouse à la partie supérieure), Ophrys fuciflora (4 pieds en 1997, 3 en 1998 - idem), Ophrys insectifera (2 pieds en 1997 - idem), Platanthera chlorantha (quelques pieds), Gymnadenia conopsea (quelques pieds), ...
Hors carrière, le taillis, la fruticée et les lambeaux de pelouse hébergent Daphne mezereum, Actaea spicata et les orchidées Neottia nidus-avis, Epipactis muelleri, E. helleborine, Cephalanthera damasionum, Listera ovata, Platanthera chlorantha et Gymnadenia conopsea.
En 2007, la végétation est nettement moins abondante suite à la réexploitation de la carrière mais de nombreuses plantes signalées en 1997-98 s'y maintiennent, en particulier sur les bordures. L'épilobe à feuilles de romarin (Epilobium dodonaei), découverte pour la première fois en Belgique dans ce site (Bailly et Gosseries, 1995; Jacob et Remacle, 2001), s'est fortement répandue dans la carrière depuis la reprise de son activité. Plus d'une centaine de pieds poussent dans la partie récente de l'excavation.