Par sa topographie, l'accès du site est malaisé et son étude en est donc rendue difficile. Toutefois, divers relevés phytosociologiques ont permis de reconnaître différents groupements végétaux très contrastés.
En bordure du plateau et au nord de la réserve, se développe une végétation acidophile dont la présence est due probablement à l'existence de calcaires silicifiés (le même phénomène se manifeste en effet sur la rive droite de la Meuse à peu de distance du site). Elle est représentée par une chênaie à bouleau qui renferme Sorbus aucuparia, Lonicera periclymenum, Deschampsia flexuosa, Melampyrum pratense, Teucrium scorodonia, Pteridium aquilinum, Festuca filiformis, Carex pilulifera, Solidago virgaurea, Stachys officinalis et même Calluna vulgaris et Potentilla erecta ! Sorbus torminalis s'y observe également (Quercion robori-petraeae). Vers le sud, cette forêt fait place à une chênaie à Anemone nemorosa, Milium effusum, Athyrium filix-femina,etc., puis à une chênaie-frênaie plus mésophile et nitrophile où l'on note une importante population de Colchicum autumnale (Fraxino-Carpinion).
Sur le versant exposé au sud, ce sont les groupements calcicoles qui dominent. Les parois rocheuses subverticales sont colonisées par les espèces du Festucion pallentis : Festuca pallens, Melica ciliata, Biscutella laevigata subsp. varia, Sisymbrium austriacum, Hieracium glaucinum auxquelles s'ajoutent Seseli libanotis, Hippocrepis comosa, Centaurea scabiosa, etc.
Les rocailles portent un Xerobrometum à Teucrium chamaedrys, Carex humilis, Festuca lemanii, Acinos arvensis, Helianthemum nummularium subsp. obscurum, etc. Les replats des pelouses sont occupés par Sesleria caerulea, Silene nutans,...
Mais c'est Buxus sempervirens qui forme des massifs envahissent la majeure partie du site. On y trouve en outre Viburnum lantana, Cornus mas, Rhamnus cathartica, Euonymus europaeus et de remarquables Juniperus communis (Berberidion).
Les ravins sont occupés par des forêts à sous-bois riche en buis. Au sommet existent des fragments de hêtraies, mais ce sont les forêts mélangées à Tilia platyphyllos et sans doute Ulmus glabra (nombreux arbres morts) qui y dominent. Au bas des versants, à l'ombre des grands arbres poussent Asplenium scolopendrium, Polystichum aculeatum et Polypodium interjectum (Fraxino-Aceretum). Les parois rocheuses sont localement envahies par Hedera helix. Citons encore au bas des falaises Geranium rotundifolium. La graminée Catapodium rigidum doit encore exister dans les rochers car on en trouve des dizaines de pieds le long des voies de chemin de fer.
SÉRUSIAUX (1983) cite également Helianthemum apenninum, Ophrys apifera, O. fuciflora, Orobanche caryophyllacea.
La végétation lichénique et bryophytique a été étudiée récemment par ERTZ (2001). Le sommet du massif rocheux porte une association de lichens silicicoles assez particulière qui colonise les bancs de chert, une roche siliceuse. On y rencontre en particulier Rhizocarpon geographicum, Neofuscella loxodes et Buellia badia.
Par ailleurs, les éperons exposés, utilisés par les oiseaux comme poste d'observation, portent diverses espèces dites 'ornithocoprophiles' : Lobothallia radiosa, Aspicillia calcarea, Verrucaria nigrescens, V. calciseda, V. subfuscella, Placynthium nigrum, Solenospora candicans, Caloplaca coronata, etc.
Les rochers calcaires ombragés sont le support de nombreuses mousses pleurocarpes comme Thamnobryum alopecurum, Anomodon viticulosus, Neckera complanata, N. crispa, Homalia trichomanoides, etc. Dans les zones à forte humidité ambiante, les hépatiques deviennent plus abondantes (notamment Cololejeunea rosettiana, Metzgeria conjugata et Plagiochila porelloides) en compagnie de plusieurs lichens: Lecania cuprea, Dermatocarpon miniatum, Bacidia fuscoviridis, etc.
Les rochers humides portent de petites mousses comme Seligeria pusilla et S. donniana ainsi que le lichen Gyalecta jenensis.
La faune locale est encore peu documentée en raison d'un accès très difficile de ce site site très accidenté. Les oiseaux et les reptiles en constituent les éléments les plus visibles. La plupart des observations sont réalisées sur la voie ferrée et à la base des rochers.
L'espèce emblématique, le faucon pélerin (Falco peregrinus) est réapparu en 1998 après une disparition en 1972. Il s'agit d'un des seuls sites de nidification naturel de l'espèce en Wallonie. Le grand-duc d'Europe (Bubo bubo) est présent également. Les anfractuosités rocheuses sont occupées par de nombreux choucas des tours (Corvus monedula). D'autres espèces intéressantes comme le pigeon colombin (Columba oenas) et le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) sont régulièrement contactés.
Le site accueille les trois espèces de serpents de Wallonie mais aussi une importante population de lézard des murailles (Podarcis muralis).
Les données entomologiques restent fort fragmentaires. Plusieurs Lépidoptères intéressants y ont été observés ces dernières années, notamment le némusien (Lasiommata maera), l'argus bleu-nacré (Lysandra coridon) ou encore le sphinx de l'épilobe (Proserpinus proserpina), une espèce d'intérêt communautaire.