Le site du Bois du Fil Maillet (Belgique, Province de Namur, ancienne commune de Vaucelles, actuellement commune de Doische) est localisé en Calestienne, en bordure de la route reliant Vaucelles à Doische, à proximité de la frontière française; elle se trouve sur la rive gauche de la Joncquière. Cette petite rivière prend sa source au nord-est de Doische, dans la dépression de la Fagne, et traverse en cluse la Calestienne pour se jeter dans la Meuse, en France, à Aubrives.
La réserve naturelle du bois du Fil Maillet occupe une partie du versant exposé à l'ouest de la vallée de la Joncquière, une partie du versant exposé au nord-ouest du vallon du pont de Doische (vallon sec affluent) ainsi qu'une partie du plateau qui domine le cours d'eau.
D'un point de vue géologique, le bois du Fil Maillet repose sur calcaire givétien et couvinien. Des dépôts de sable landéniens et des amas de graviers de quartz disséminés (Onx) existent sur le plateau.
L'altitude est comprise entre 160 et 220 mètres.
Cette forêt est composée essentiellement d'une chênaie-charmaie sur pente calcaire, on y rencontre aussi une aulnaie-frênaie en bordure du ruisseau. Sur le plateau, on retrouve des lambeaux reliques de lande à bruyères. Le site est quadrillé par des chemins forestiers qui favorisent la floraison de nombreuses plantes de lisière.
D'après nos observations du 3 avril et du 29 avril 1992, on peut décrire la végétation dans ses grandes lignes comme suit :
- l'étroite plaine alluviale est occupée par une frênaie. Sous les hauts Fraxinus excelsior pousse un taillis de Corylus avellana dominant, accompagné de Fraxinus excelsior, Crataegus laevigata,... La strate sous-arbustive est assez importante. Elle groupe Rubus sp., Ribes rubrum et R. uva-crispa. Au sol, les espèces les plus intéressantes sont Arum maculatum, Primula elatior, Colchicum autumnale, Listera ovata, Cardamine pratensis, Narcissus pseudonarcissus, Anemone nemorosa, A. ranunculoides, Stellaria nemorum,... (Stellario-Alnetum);
- dans l'eau de la rivière poussent Apium nodiflorum, Veronica beccabunga;
- sur le versant est installée une chênaie à charme avec, dans le taillis, Carpinus betulus, Acer campestre, Clematis vitalba, Crataegus laevigata, Fraxinus excelsior, Euonymus europaeus, Corylus avellana, Viburnum lantana, Sorbus torminalis, Rosa arvensis, Cytisus scoparius, Rubus sp.;
- dans la strate herbacée, des espèces thermophiles calcicoles mais aussi des espèces mésophiles : Hedera helix, Carex flacca, C. sylvatica, C. digitata, Primula veris, Euphorbia cyparissias, Helleborus foetidus, Polygonatum odoratum, Melica uniflora, Viola reichenbachiana,... (Carici-Carpinetum). Quelques touffes de Calamagrostis epigeios existent çà et là.
- Dans les coupes-feux des espèces de lisières apparaissent comme Origanum vulgare, Calamintha clinopodium, Campanula persicifolia, Fragaria viridis etc. ainsi que Luzula pilosa, Stachys officinalis.
Une grande partie du taillis a été coupé il y a quelques années et est remplacé maintenant par des ronciers infranchissables.
- En bordure du plateau on note Prunus avium et Fagus sylvatica. On observe également des plantes acidophiles telles Poa nemoralis, Veronica officinalis, Hypericum pulchrum, Lonicera periclymenum, à mettre en rapport avec la présence de poches de sables tertiaires. Un vestige de lande à callune est en passe de disparaître sous les taillis. Elle rassemble Calluna vulgaris, Teucrium scorodonia, Potentilla erecta, Cytisus scoparius, Agrostis capillaris, Convallaria majalis, etc. (Calluno-Genistion);
- un petit bois situé sur le plateau montre une chênaie à charme dans laquelle pousse Betula pendula, Prunus avium, etc. avec une strate herbacée assez pauvre en espèces : Anemone nemorosa, Lamium galeobdolon subsp. montanum, Narcissus pseudonarcissus, Hedera helix, Euphorbia amygdaloides, Campanula trachelium, etc.
Notons dans les chemins forestiers, l'abondance de Ranunculus nemorosus.
Asplenium trichomanes, Asplenium scolopendrium, Brachypodium pinnatum, Euphorbia cyparissias, Hippocrepis comosa, Inula conyzae, Polygala vulgaris ont été notés dans une seule station, à proximité d'une zone d'éboulis, sur des rochers bien exposés mais peu à peu envahis par le taillis.