La carrière de Marmont est située à l'extrémité est du bois du même nom, sur la rive gauche du ruisseau de la Chinelle (bassin de l'Hermeton). Elle occupe le versant méridional escarpé du plateau limono-calcaire de Romedenne-Surice.
D'un point de vue géologique, le site appartient à l'anticlinorium de Philippeville, dans la partie méridionale du synclinorium de Dinant. Le plateau repose sur des calcaires du Givetien, le versant méridional, et donc la carrière, sur des roches du Frasnien. Une faille située dans la vallée de la Chinelle sépare le massif de la dépression de la Fagne située immédiatement au sud. La lithographie de l'anticlinorium de Philippeville a été revue récemment par DUMOULIN et al. (1998).
La carrière de Marmont a été sans doute ouverte au 19ème siècle pour l'extraction de calcaires frasniens. Abandonnée depuis au moins 60 ans, elle connait aujourd'hui une recolonisation forestière progressive. D'après SOTIAUX et al. (1998), cette évolution passe par les étapes suivantes:
- rochers calcaires exposés, colonisés par des bryophytes, des lichens et quelques fougères;
- replats humifères de la roche envahis par un groupement de l'Alysso-Sedion à Teucrium botrys, Sedum album, Acinos arvensis, Erophila verna, etc.;
- pelouses calcicoles à Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Festuca lemanii, Onobrychis viciifolia, Potentilla neumanniana, Thymus pulegioides, Linum catharticum, etc.;
- groupements arbustifs à caractère plus ou moins thermophile, avec notamment Prunus spinosa, Rubus sp., Ligustrum vulgare, Rosa spp., Crataegus monogyna, Clematis vitalba;
- chênaie-charmaie calcicole avec Ligustrum vulgare, Primula veris, Orchis mascula,...
La partie centrale de la carrière est un replat qui a accueilli toutes sortes de déchets au long des dernières décennies. La végétation est nettement dominée par les nitrophiles, comme Urtica dioica. Quelques arbustes pionniers, surtout Sambucus nigra, sont présents dans cette zone.
La bryoflore, souvent négligée dans l'étude des sites, a fait l'objet d'un article détaillé par SOTIAUX et al. (1998). Il souligne l'intérêt tout particulier que prennent les sureaux pour les mousses épyphytes, avec 17 espèces observées rien que dans ce site.